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[Vidéo] Moustapha Sarr enterré dans la douleur et la consternation

LENDEMAIN DES AFFRONTEMENTS SUR LA CORNICHE

Rédigé par leral.net le Jeudi 8 Juillet 2010 à 03:13 | | 2 commentaire(s)|

Les incidents de Soumbédioune sont clos. Après l’hystérie collective qui a prévalu avant-hier avec un mort et plusieurs blessés sur le terrain, le calme est revenu. Les moteurs des pirogues ont recommencé à ronronner, certains pêcheurs sont assis à même le sol, d’autres scrutent tranquillement le large, certains embarquent… Tout cela, sous le regard des policiers en nombre important. Le travail suspendu le jour des affrontements a repris timidement.


Ici, c’est comme si rien en fait ne s’était vraiment passé. Le coup d’avant-hier ne sera pas réédité. Les explications, les unes plus irrationnelles que les autres fusent de partout. Pour « Holleu » un ancien parmi les anciens rencontré sur la plage de Soumbédioune, c’est le gardien des îles, Leuk Daour, qui n’arrive plus à avoir de la quiétude avec les allées et venues et les perversions de toutes sortes, qui a décidé de se faire justice, en rétablissant l’ordre sur cette île. « Il en avait d’ailleurs donné les signes annonciateurs à l’occasion des courses de pirogues », dit-il.

Un autre pêcheur interrogé estime plutôt que c’est « ce qui a été construit sur l’île qui est à l’origine de tous les maux des pêcheurs ». Et tant que « l’Etat ne remettra pas ces terres entre les mains des lébous de souches pour qu’ils continuent à sacrifier aux rites traditionnels en annulant purement et simplement le décret qui a été signé pour faire de cette partie un Parc national, les pêcheurs ne seront jamais tranquilles ». Parce que, justifie-t-il, « le site est devenu un véritable lieu de débauche et de gagne-pain ». Les gardes forestiers, appuie un jeune homme, sans pour autant demander la parole, « y autorisent des séances de pornographie. Au début, c’est nous qui y conduisions les blancs pour les besoins de la visite à raison de 10.000 F. Maintenant, ce sont eux, avec leurs pirogues qui gèrent tout ça sans même tenir compte de nos réalités sociologiques. L’île est devenue un endroit où tous les interdits sont maintenant permis. L’île doit nous revenir ».

L’ancien maire de Dakar Mamadou Diop calme les ardeurs… en attendant de travailler à l’annulation du décret

Il n’aura pas besoin d’en dire plus. Car, présent lors de cette séance d’exorcisme des pêcheurs pour présenter ses condoléances et manifester son soutien à l’endroit de la communauté lébou, plus chanceux que Pape Diop, Mamadou Diop, l’ancien maire de Dakar sous le régime socialiste, dans son intervention, dit être dans les dispositions de travailler pour que le décret en question soit annulé ou intègre leurs préoccupations. Seulement, pour réaliser ce projet, il va sans dire qu’à leur niveau également les pêcheurs doivent s’unir. Parce que, dans la dispersion, ils ne peuvent rien gagner dans un rapport de force avec les autorités. Abondant dans le même sens que l’édile de Yoff, Niassa Mbengue Fall, tout en regrettant ce qui s’est passé avec la mort du jeune Moustapha Sarr, assure que Pape Diop travaille pour une rencontre entre le président de la République et les pêcheurs.

Moustapha Sarr enterré dans l’après-midi

Le corps sans vie de Moustapha Sarr n’est plus entre les mains des forces de l’ordre. Il a été restitué à la famille. Et l’enterrement a eu lieu l’après-midi, devant une foule immense.

M. MB

LENDEMAIN DU MASSACRE A SOUMBEDIOUNE

La veuve de Tapha Sarr n’est plus que l’ombre d’elle-même

A quelques mètres de la mosquée où se déroule la prière mortuaire de Moustapha Sarr, sauvagement tué hier par les garde-côtes, tristesse et désolation se lisent sur tous les visages. Après le massacre d’avant-hier, qui s’est soldé par quatorze blessés dont quatre dans un état critique, de fortes rumeurs faisant état de la mort de l’un des blessés circulent. Assis sur une brique à côté de la mosquée, un jeune homme dément l’information. « On nous en a parlé, nous avons tout de suite vérifié, mais il vit toujours, même s’il est dans un état critique », souffle-t-il presque, comme s’il ne voulait pas déranger les populations, qui se sont déplacées en masse pour assister à la prière. Ils sont des centaines de parents, amis et voisins à prendre d’assaut le lieu de culte. Ceux qui n’ont pas trouvé de place à l’intérieur restent debout dehors. Une rue après, à droite, se situe le domicile de Moustapha Sarr. Seules des femmes occupent les chaises. Pour accéder à la maison, un vieux bâtiment en réfection, il faut faire attention aux tas de gravats et de sable.

A l’intérieur, au fond, à droite, la jeune veuve, à peine vingt ans, taille moyenne, teint clair, est assaillie par les proches et voisines. Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Les bras ballants, le corps complètement lâché comme si aucun muscle n’obéit plus au cerveau, elle a le regard hagard. Une femme tente de lui donner du lait, sa bouche s’ouvre avec peine. Le liquide se déverse sur son boubou, une autre femme prend le pan du châle pour essuyer les taches. La jeune veuve, en état de grossesse, est absente. Le lourd silence, qui règne dans l’assistance, est déchiré par des « Allahou Akbar » qui s’échappent du haut-parleur de la Mosquée, les sanglots étouffés.

Lorsque les hommes reviennent de la mosquée, c’est le déchirement partout. Même les plus fortes flanchent. S’adressant à une femme qui vient de craquer et qui se débat sur le sol, une autre essaie de la relever en vain : « Ne fais pas cela, tu as été forte jusqu’ici, c’est toi qui calmais les autres, continue, ne pleure pas… », supplie-t-elle, mais ses mots se noient dans une pluie de sanglots et elle se blottit sur l’épaule de l’autre. Triste…Surtout quand on vit dans un pays où des gardes forestiers ont la froideur d’abattre un jeune à la fleur de l’âge, comme si elles avaient affaire à un animal. Triste…

Hadja Diaw GAYE l'asquotidien




1.Posté par Ngor Ndiongolor le 08/07/2010 16:04 | Alerter
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D'abord il faut regretter cet acte odieux et presenter mes condoléances à la famille de la victime. Ceci étant il faut convenir que depuis un certain temps les meurtres par balle des hommes de loi font foison. Pour la plupart des cas cela ne fini nul part. On en parle un temps et cela s'évanouit dans les méandres de l'oubli.
On se pose même pas la question de savoir pourquoi tant de crime. A mon avis depuis que les calot bleus ont infestés les corps de sécurité nationale que le probléme est apparu. Voila des gens qui n'ont fait aucune formation militaire et à qui on confie des armes qu'ils peuvent même pas manipuler convenablement et qui se mettent à tirer sur tout ce qui bouge et sur ce qui ne bouge pas d'ailleurs. La preuve le gars en tirant sur la pirogue des pêcheurs devait prendre en compte l'instabilité de sa pirogue du aux vague. Et tout le monde sait que c'est une explication tirée par les cheveux.
Un gendarme avait tué à Joal un mareyeur on en parle plus. On avait brulé à kébémer le drapeau national rien.
Alors il faut que l'on arrête et que l'on fasse comprendre aux forces de l'ordre que les citoyens ne sont pas des punching-ball encore moins des animaux qu'il faut prendre pour cible. S'il ne peuvent pas rétablir l'ordre sans usé de la force encore moins d'armes à feu alors là je dis que c'est grave.

2.Posté par ziczac le 08/07/2010 17:14 | Alerter
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Balla Gaye l'étudiant est passé par là;un président du conseil régional;Talla Sylla leur a échappé belle;Kambel et Kara la liste est exhaustive.C'est le régime en place c'est leur seule et unique façon de faire.Les sénégalais sont trop passifs ils ne savent que pleurer sur un sort quelconque mais point d'action.Dans ce gouvernement ya que 2 choses ceux qui perdent " les bas dolés"" et ceux qui ganent les pouvoiristes.Unissons nous et boutons ce pouvoir hors de l'Etat ils sont comme la poliomyélite ils handicapent tout sur leur passage.Si on laisse faire ils ne laisserons que des morts et d'ailleurs ils s'en sont fiers ....Un président qui dit-on ne serait pas au courant que les forces du DESORDRE ne sont pas ARMES cela me donne la chaire de poule.

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