En France, chaque personne consomme en moyenne 35 kg, par an, de produits issus de la mer et des océans (source FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, NDLR). Forcément, cette quantité ingérée a un impact sur l’écologie, le respect des mers et la préservation des espèces aquatiques.
Nous consommons tous les mêmes espèces de poissons, crustacés, mollusques et on épuise doucement mais sûrement les ressources en déséquilibrant les fonds marins. Autant dire que c’est un double zéro en perspective !
Pour s’alimenter sans impacter l’environnement, il suffit de varier les espèces et les lieux d’approvisionnement. L’organisation WWF a dressé une liste des espèces aquatiques toutes aussi goûtues à consommer à la place de celles menacées.
Voici donc les 10 espèces à (re)découvrir d’urgence pour surprendre vos papilles, épater la galerie et même… sauver l’Humanité, rien que ça :
1. Le Maquereau
Il a certes un goût prononcé, mais une fois passé au barbecue, il laisse place à une chair ferme excellente. Il se cuisine à toutes les sauces, pour tous les plaisirs. Pour ceux qui ne maîtrisent pas l’art de la grillade, ce poisson est aussi bon en boîte (sous le label MSC certifié), pour une préservation de l’espèce, un stock en bon état et des techniques de pêches respectueuses des écosystèmes marins.
2. Le Tacaud commun pour changer de la Morue
Sa chair, peu grasse, est équivalente à celle du Merlan. C’est une espèce qui a un bon rapport qualité prix.
3. Le Chinchard
Ce poisson possède une chair peu calorique qui lui permet de ravir toutes les faims. Souvent boudé par les Français et les Belges, le chinchard bon marché et savoureux retrouve la côte. Et bientôt le chemin de nos assiettes ?
4. Le Mulet Lippu
Proche d’un point de vue gustatif du bar, le mulet Lippu se fait aussi appeler le mulet noir. Dans le golfe de Gascogne où il est implanté, les réserves de cette espèce sont importantes.
5. Craquer pour le Thon Listao au lieu du thon Albacore
Dans la famille des thons, je veux… le thon listao ! Cette espèce est la plus pêchée au monde et représente 60% des captures mondiales. Pourtant, elle est rarement consommée par les Français qui sont habitués au thon albacore. Il est pourtant facile de se procurer des boîtes de conserve de ce type de thon, particulièrement peu onéreux. Ça vaut le coup de changer !
6. La Sardine de Bretagne
En boîtes, grillées, rôties, en sauce, fris, les sardines sont succulentes sous tous les aspects. Pourquoi ne pas en profiter ?
7. La Plie (ou Carrelet pour les Nordistes)
La plie, ou le carrelet, est un poisson plat à la chair fine. Très facile à cuisiner, il se décline sous toutes les formes pour les gourmands.
8. Le Hareng
Pour diversifier ses plats, le hareng rassemble des qualités non négligeables. C’est un poisson qui est moins touché par l’absorption des métaux lourds car il se situe en bas de l’échelle alimentaire. De plus, il est riche en oméga-3, en vitamines A et D et en complexe B.
9. La Truite d’élevage à la place du saumon
Il est possible de se procurer de la truite d’élevage bio selon les attentes du consommateur. Bio ou non, la pisciculture est très contrôlée afin d’offrir une truite de qualité.
10. L’araignée de mer, pour varier du tourteau
De la famille des crustacés, l’araignée de mer possède une chair fine et délicate qu’il est agréable de déguster nature ou en salade. Les araignées de mer mâles sont à privilégier. Il existe une astuce pour reconnaître les mâles des femelles, porteuses des œufs. En retournant le crustacé sur le « dos » la forme de l’abdomen est différente en fonction du sexe : étroit et pointu pour un mâle et large et arrondi pour les femelles.
On n’y pense jamais et pourtant, il existe une myriade d’algues à déguster pour égayer les papilles : la laitue des mers, la dulse, le nori, le wakamé, le kombu ou encore les spaghettis des mers ! De quoi réjouir également les végétariens et les végétaliens par ce véritable festin de découvertes. De plus, pour les plus aventuriers des saveurs, il existe une plante qui, une fois cuite, prend le goût du poisson : la consoude !
Le site Consoglobe dresse plusieurs listes des espèces aquatiques sur le point de disparaître des mers et des océans, en fonction de la gravité de la situation. Les espèces dans la
catégorie « feu orange » sont alarmantes et celle dans « feu rouge », très alarmantes.
Voici une sélection, non exhaustive, des dix espèces de poissons que vous devez absolument arrêter de consommer, ou tout du moins diminuer dans votre alimentation.
FEU ROUGE : C’est le poisson le plus consommé au monde. Si rien ne change, il sera impossible de trouver cette espèce d’ici à 2020. À cause d’une folle surpêche, les réserves ont été divisées par 5 en seulement 20 ans.
FEU ORANGE : En fonction de son habitat et de son mode de pêche, la sole est une espèce en voie de disparation à cause de la surexploitation des fonds marins par chalutage.
FEU ROUGE : Le loup de mer a une maturité tardive. Exempt de quotas, sauf en Islande, cette espèce est sujette à la surpêche réalisée par palangre ou chalutage détruisant les fonds marins en plus de leur technique peu sélective sur le ramassage des poissons.
4. Le saumon de Norvège
FEU ROUGE : Le saumon élevé en Norvège par aquaculture a été déterminé comme dangereux pour les enfants et les femmes enceintes.
FEU ROUGE : La raie est un terme générique qui englobe de nombreuses espèces dont certaines sont totalement épuisées (la raie mêlée par exemple). Menacée d’extinction, il convient de faire très attention aux types de raies que vous consommez.
6. Les coquilles Saint-Jacques
FEU ORANGE : Pêcher les coquilles Saint-Jacques est une affaire compliquée qui demande un permis de pêche spécial et une licence de pêche sur les gisements classés. Ces préventions appliquées aux coquilles Saint-Jacques ne changent pas la réglementation de certains pays qui ne sont pas sous quotas.
FEU ROUGE : D’après l’IUCN (l’union nationale de la conservation de la nature), 12 % des espèces de mérou sont en voie de disparition, dans le monde.
FEU ROUGE : Les réserves d’espadon sont en chute libre depuis une vingtaine d’années. La rapidité et le poids de l’espadon font de lui une cible parfaite pour les amateurs de pêche « sportive », dégradant la survie de cette espèce.
FEU ROUGE : La surexploitation de cette espèce dans certaines zones a totalement épuisé les stocks comme au Golfe de Gascogne.
FEU ORANGE : En raison d’une maturité tardive et d’une reproduction peu intense, la rascasse est une espèce en danger. Si les stocks en question ne sont disponibles, la surpêche de la rascasse s’avère néfaste.
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