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Samedi 19 Février 2022

Vol de deniers publics et falsification de sceaux : Des cachets de la police et du port retrouvés chez Adama Diop


Le sexagénaire Saliou Mbaye, ancien secrétaire du commissaire de Rebeuss, est mouillé jusqu’au cou dans une affaire de faux .Il a été jugé hier devant le tribunal Correctionnel de Dakar avec son co prévenu Adama Diop, pour vol de deniers publics, procuration de timbres, falsification de sceaux, faux et usage de faux dans un document administratif, usurpation de fonction et association de malfaiteurs. Les prévenus devront prendre leur mal en patience, car le jugement sera rendu le 17 mars prochain, informe "L'As".



Vol de deniers publics et falsification de sceaux : Des cachets de la police et du port retrouvés chez Adama Diop
L’ancien secrétaire du commissariat de Rebeuss, Saliou Mbaye et Adama Diop, ne sont pas des employés modèles. Après la retraite du premier cité, il a formé un groupe avec son acolyte pour faire dans le faux. En fait, c’est avec de faux cachets qu’ils légalisaient des documents administratifs de leurs clients. Malheureusement, la chance n’a pas souri à Saliou Mbaye le jour des faits, car son client avait déposé le document à la police. Donc, c’est tout naturellement que les policiers ont reconnu le caractère faux du document. Résultat des courses : Saliou Mbaye est interpellé par les limiers qui ont trouvé par devers lui, un cachet du ministère des Affaires étrangères. Son compère Adama Diop a été arrêté en possession des cachets de l’administration de la Sûreté urbaine, du Commandement du port urbain, du Commissariat de Rebeuss et du Commissariat central. Suffisant pour que les deux acolytes soient placés sous mandat de dépôt, le 20 février 2020.

Comparaissant hier pour répondre des délits d’association de malfaiteurs, de vol de deniers publics, de procuration de timbres, de falsification de sceaux, de faux et usage de faux dans un document administratif, d’usurpation de fonctions civiles et militaires, le policier à la retraite, par ailleurs ancien secrétaire du commissaire de police de Rebeuss, marié à deux femmes, a reconnu sans ambages les faits. Il avoue avoir écrit un texte qu’il a légalisé, sans en avoir les prérogatives.

«Lorsque je partais à la retraite, on m’avait remis un cachet nominatif qui n’était plus utilisable. A la suite de cela, un de mes amis m’a apporté une pièce pour que je lui fasse la légalisation avec le cachet. Je l’ai fait, mais il n’a jamais été question de rémunération entre nous», a-t-il soutenu. S’il a été interpellé, précise-t-il, c’est parce qu’il détenait un tampon du Commissariat de Rebeuss. Un acte qu’il a beaucoup regretté avant de se confondre en excuses. Il jure sur tous les saints que c’est le seul document sur lequel il a apposé sa signature. Adama Diop a aussi contesté l’association de malfaiteurs, le vol de deniers publics et le faux dans un document administratif.

Revenant sur les faits, le militaire «classe 96» dit que c’est le nommé Assane Fall qui lui avait remis un acte de vente d’une moto. «Il voulait une légalisation. Je lui ai dit que je connaissais quelqu’un qui pouvait le faire pour lui. J’ai récupéré le dossier pour le donner à Lamine Sarr qui a contacté le vieux Saliou Diop», a-t-il indiqué. Mais ce qui contraste avec ses allégations, c’est qu’il a été pris avec 4 cachets dont celui de la section administrative de la sûreté urbaine et celui du commandant du commissariat de Rebeuss. Interrogé, il dit avoir ramassé ces cachets à la poubelle. Devant le juge du tribunal Correctionnel de Dakar, il a complètement retourné sa veste. L’enquête a révélé qu’il est tenancier d’une boutique située en face du commissariat.

Selon Me Baba Diop, conseil de Adama Diop, son client est un jeune soutien de famille qui a une photocopieuse devant le commissariat. «Il résulte de la procédure qu’il n’a pas établi ce faux. Mon client est venu de son propre gré, lorsque les agents l’ont appelé au téléphone. Par ailleurs, il faut que la Police nous dise comment ils ont fait pour trouver ces cachets chez lui, alors que durant toute l’enquête, il était au commissariat», a déclaré Me Dio,p qui a plaidé la relaxe à titre principal et l’application bienveillante de la loi à titre subsidiaire.

Me Ibrahima Diaw qui défend Saliou Mbaye, estime que son client ne faisait qu’aider un ami. «On n’a pas montré l’existence de deniers publics dans ce dossier. Je demande la relaxe pour ce chef. Sur la falsification et le reste, c’est constant. Il a été en prison pendant plus de 24 mois, il faut lui infliger une peine qui couvre son délai de détention», a plaidé Me Diaw devant le tribunal qui prononcera sa décision le 17 mars prochain.
Ndèye Fatou Kébé