📌 Budget 2025 : Le Sénégal enregistre une exécution maîtrisée au 1er trimestre malgré des signaux d’alerte sur les investissements et les dons extérieurs

L’État du Sénégal a mobilisé plus de 1 027 milliards FCFA de recettes à fin mars 2025, soit 21,44 % des prévisions annuelles. Si les recettes internes progressent, les investissements publics peinent à décoller et les dons extérieurs s’effondrent. Analyse d’un premier trimestre contrasté.


Rédigé par leral.net le Mardi 24 Juin 2025 à 13:16 | | 0 commentaire(s)|

À travers son Rapport d’exécution budgétaire du 1er trimestre 2025, le ministère des Finances et du Budget livre une photographie détaillée des finances publiques. Globalement, les recettes et les dépenses suivent un rythme similaire, traduisant une gestion relativement équilibrée. Cependant, plusieurs clignotants interpellent sur l’efficacité de la dépense publique et la capacité d’absorption des ressources extérieures.

✅ Recettes en progression, fiscalité en tête
À fin mars, les recettes totales mobilisées s’élèvent à 1 027,82 milliards FCFA, soit 21,44 % des objectifs de la Loi de Finances initiale (LFI 2025). Cette performance est portée par :

Les recettes fiscales, Ă  hauteur de 960,26 milliards FCFA ;

Les recettes non fiscales, Ă  59,56 milliards FCFA.

En comparaison avec la même période en 2024, les ressources internes sont en hausse de 12,2 %, grâce à une meilleure collecte de la TVA, des impôts sur le revenu et des dividendes publics.

⚠️ Dons extérieurs en chute libre : -71 %
Si les recettes internes progressent, les ressources extérieures chutent drastiquement. Les dons extérieurs ne s’élèvent qu’à 8 milliards FCFA, contre 28 milliards un an plus tôt. Ce recul de 71,5 % pourrait compromettre le financement de projets d’envergure soutenus par les partenaires au développement (Banque mondiale, KFW…).

💰 Dépenses exécutées : 1 419 milliards FCFA, dominées par le fonctionnement
Les dépenses totales ordonnancées atteignent 1 419,45 milliards FCFA, soit 22,14 % des prévisions budgétaires. Cette exécution se répartit comme suit :

1 130,89 milliards FCFA pour les dépenses ordinaires (fonctionnement, salaires, subventions),

288,57 milliards FCFA pour les investissements.

Par ailleurs, les dépenses de personnel s’élèvent à 357,07 milliards FCFA, principalement concentrées dans les secteurs de l’éducation (54 %), de la défense (24 %) et de la santé.

🚧 Investissements publics : un démarrage poussif
Les dépenses en capital affichent un faible taux d’exécution de 13,99 %, dû notamment aux lenteurs dans la passation des marchés publics. Les investissements exécutés directement par l’État représentent à peine 0,86 % des prévisions annuelles, un chiffre inquiétant pour l’économie réelle.

📊 Subventions ciblées et secteurs prioritaires
Certaines entités publiques bénéficient de transferts importants dès le début de l’année :

Fonds Spécial de Soutien à l’Énergie (FSE) : 169 milliards FCFA,

La Poste : 6 milliards FCFA,

Société de gestion du TER (Sen Ter SA) : 5 milliards FCFA.

🧓 Excédent du Fonds National de Retraite
Le Fonds National de Retraite (FNR) dégage un solde excédentaire de 11,7 milliards FCFA, grâce à l’augmentation du nombre de cotisants (+1 089). Ce résultat rassure quant à la soutenabilité du système, même si les dépenses progressent.

đź”» Rendement faible dans certains secteurs
Plusieurs postes budgétaires affichent une exécution en deçà des attentes :

Hydraulique et environnement : très faibles décaissements malgré les besoins.

Logement public : seulement 1,7 milliard FCFA engagés sur 6 milliards ouverts.

Ressources externes mobilisées : 8 milliards sur 245 milliards prévus.

📉 Dette des entités publiques : un poids de 792 milliards
Les 176 entités publiques suivies cumulent une dette de 792,88 milliards FCFA, dont 530 milliards en dettes bancaires. Cette tendance alourdit les engagements du secteur parapublic et appelle à des réformes structurelles.

🎯 Un premier trimestre encourageant mais sous tension
Si l’on peut saluer la bonne tenue des recettes fiscales et le respect des équilibres globaux, la faiblesse des investissements publics, la dépendance aux financements extérieurs et l’endettement des structures publiques doivent alerter. Le second trimestre sera déterminant pour ajuster les priorités et accélérer l’impact budgétaire sur les populations.

📍 Rédaction : Leral.net

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