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117 ème Gamou de Diacksao : L'OMBRE DE DABAKH

Dix neuf ans après la disparition d'El Hadji Abdou Aziz Sy "Dabakh", Diacksao, lieu de retraite spirituelle d'El Hadji Maodo Malick Sy, sera le point de ralliement, ce samedi, de milliers de fidèles. Déjà dans la cité religieuse, les préparatifs vont bon train pour la célébration de cette 117e édition du Gamou annuel de Diacksao.


Rédigé par leral.net le Samedi 30 Avril 2016 à 15:29 | | 0 commentaire(s)|

Diacksao fut l'un des vœux exaucés de Serigne El Hadji Maodo Malick Sy. En 1889, quand le guide religieux de Tivaouane est allé à la Mecque, il avait soumis un certain nombre de vœux à son Seigneur dont l'obtention d'un lieu pour s'adonner aux travaux champêtres et vivre dignement à la sueur de son front.

Contrairement à Tivaouane qui est une commune, Diacksao est un lieu privé dédié à la spiritualité, l'éducation et la formation où beaucoup d'érudits, "Mouhadams", ont fait leur humanité avant d'être envoyés à travers le pays pour propager et décentraliser l'islam. C'est ainsi qu'en 1904 il a fondé le village de Fass Diacksao, année qui coïncida avec la naissance de Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh. De 1904 à 1922, Diacksao fut un lieu d'éducation, de formation et de travail.

A sa mort le 27 juin 1922, Serigne Babacar Sy lui succéda jusqu'en 1957. Mais c'est sous le magistère d'El Hadji Abdou Aziz Sy "Dabakh", de 1957 à 1997, que Diacksao a eu le rayonnement tant souhaité par son fondateur. Mais aussi, la réalisation de nombreuses infrastructures dont la route bitumée, l'adduction en eau potable de Diacksao et des autres villages environnants, l'électrification de la localité entre autres. Le nom d'El Hadji Abdou Aziz Sy "Dabakh" est ainsi lié à celui de Diacksao.

C'est pourquoi lors de ces dernières années, Mame Abdou Aziz Sy "Dabakh", qui avait pour retraite spirituelle Diacksao, célébra la nuit du Prophète ici, après la cérémonie officielle à Tivaouane réalisant ainsi l'un des vœux de son père El Hadji Maodo Malick Sy qui avait choisi de célébrer la naissance du Prophète Mouhamed.

Ainsi le Gamou de Diacksao est devenu aujourd'hui un Gamou d'une dimension nationale voire internationale, et chaque année il contribue à l'essor socio-économique des localités environnantes, qui dépendent de la commune de Koul. Serigne Sidy Ahmed Sy a aussi révélé que tous les produits issus de la récolte des champs de Diacksao, selon les vœux de son père, sont distribués chaque année aux indigents parce que le lieu spirituel de Maodo a une triple dimension.

Une dimension spirituelle, sociale mais également économique. Pour dire selon le marabout, que Serigne Abdou Aziz Sy "Dabakh" a été une œuvre sociale ambulante et un chef religieux sans budget. Et durant ses 93 ans d'existence terrestre, il n'y a jamais eu de dissonance entre ses propos, ses intentions et ses actes parce qu'ils étaient arrimés au Coran et à la Sunna. A sa mort en 1997, ses illustres héritiers, sous la conduite de Serigne Sidy Ahmed Sy "Dabakh", continuèrent l'œuvre du Saint homme et la célébration du Gamou de Diacksao.

"Paix, dialogue et union." C'est le thème de la 117ème édition du Gamou annuel de Diacksao, qui sera célébrée ce samedi 30 avril 2016. Une occasion pour le fils de Serigne Abdou Aziz Sy "Dabakh" de revenir sur le thème retenu cette année. Pour Serigne Sidy Ahmed Sy, sans paix, il n'y a point de stabilité et de développement.

Et pour le marabout, l'islam est une religion de paix, de tolérance, de vivre ensemble et de solidarité sans dialogue permanent. Un dialogue entre les religions, les confréries, les ethnies, les différentes composantes de la Nation de même qu'entre les acteurs politiques, syndicaux, les étudiants et apprenants.

Aussi le religieux de rappeler, "à Diacksao, cette salle où nous sommes aujourd'hui a une mémoire par rapport à l'histoire de ce pays. C'est dans cette salle que beaucoup de crises ont été résolues".

Il cite : "Lors de la fameuse crise estudiantine de 1993, c'est dans cette salle que Mame Abdou Aziz Sy Dabakh convia tous les élèves et étudiants du Sénégal et le mot d'ordre fut levé à partir de cette salle. La crise énergétique de la même année avec le Sutelec, c'est aussi dans cette même salle qu'elle a trouvé solution. Il en est de même pour la crise sénégalo-mauritanienne. Mame Abdou a pris son bâton de pèlerin pour aller voir les deux chefs d'Etat après avoir formulé des prières ici pour que la paix revienne entre les deux pays. La guerre entre l'Iran et l'Irak itou. Mame Abdou y a joué un grand rôle à travers des prières. Il avait même écrit une lettre au Président américain Bill Clinton pour que la paix règne dans le monde."

Vœu de Mawdo

Par ailleurs, le petit-fils de Maodo a rappelé les engagements pris par les différents chefs de service régionaux lors du Comité régional de développement tenu à la gouvernance de Thiès, le 9 mars 2016. Et c'est pour dire que beaucoup d'engagements ont été pris et commencent d'ailleurs à être matérialisés même s'il reste encore beaucoup de choses à faire à une semaine seulement du Gamou : "Nous attendons donc la mise en œuvre correcte de tous ces engagements."

Abdou Aziz Diop est aussi revenu sur les projets de la cité religieuse de Diacksao. Des projets qui tournent essentiellement autour de la construction d'un institut islamique moderne pour la formation professionnelle des jeunes. Aussi le porte-parole de la famille d'en appeler aux autorités pour la mise en place du personnel du poste de santé qui tarde à être effectué depuis sa construction.

"Le poste de santé a été une vieille doléance parce que c'est une zone qui regroupe plus de trente villages. Le poste de santé le plus proche était à Pire et les populations avaient d'énormes problèmes pour accéder aux soins. Mais l'Etat, par le biais du Bci, a construit un poste de santé moderne et équipé. Seulement, il reste la mise en place du personnel. Nous demandons un personnel qualifié, un infirmier-chef de poste, une sage-femme mais également des assistants et un médecin parce que Diacksao a en besoin. Nous voulons que le poste de santé soit érigé en centre de santé parce que c'est une des priorités de la cité religieuse."

Mame Fatou Kébé