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Mardi 26 Mai 2020

AFFAIRE SENELEC – AKILEE: À qui le deal profite le plus ?


Sans la solution d’Akilee, la Senelec projetait de perdre 1273 milliards dont 50%, soit 636 milliards, de pertes liées à des erreurs de facturation, à l’obsolescence des compteurs et fraudes des abonnés. Un constat fait par les audits menés par la Senelec, qui depuis la rupture du contrat en 2000 avec Hydro-Québec, a coûté près de 1000 milliards aux contribuables sénégalais, un véritable gouffre à milliards.



AFFAIRE SENELEC – AKILEE: À qui le deal profite le plus ?
Le secteur de l’énergie au Sénégal, depuis près de 30 ans, a été un véritable casse-tête pour les pouvoirs publics. De la privatisation avec l’arrivée du géant canadien Hydro- Québec sous les années Diouf, au Plan Takkal sous le régime Wade, le seul qui aura réussi à disposer du bon remède, est sans conteste, le "Macky", qui aura réussi à tripler la capacité de production, mettre le pays hors délestage et même s’offrir le luxe de baisser le prix de l’électricité.

Le Chef de l’État a dans un premier temps mis en œuvre des investissements conjoncturels pour permettre à la Senelec de recouvrer ses capacités et de se délester du contrat léonin avec la structure américaine APR Energy signé par l’ex puissante dame du régime Wade, Aminata Niane.

Ayant réussi à sortir le Sénégal des ténèbres, Macky Sall propulsa son Directeur de cabinet à la tête de la société d’énergie du Sénégal pour mener les réformes structurelles pour qu’enfin, la Senelec « gagne de l’argent ». En deux ans, Macta Cissé aura réussi non seulement à stabiliser la production, mais surtout à solutionner l’épineux problème de la distribution.

Mais la Senelec, c’est aussi, depuis des années la "mafia de la fraude et du vol de l’électricité". Une situation qui plombe les efforts réalisés par le « Macky » et qui devrait connaître son éradication avec une solution venue d’un jeune ingénieur sénégalais, qui avait fini de faire ses preuves au sein d’Edf et éprouvé sa méthodologie au sein de sa structure « Ines ».

Pour le meilleur et pour le pire

Amadou Ly, patron d’Ines, disposait d’un système d’information analytique et la Senelec, le besoin de minimiser les pertes sur son réseau. C’est ainsi, qu’une suite logicielle de supervision des réseaux électriques à partir des centrales jusqu’au client final, sera présentée pour permettre à la Senelec de faciliter la gestion des pannes par la détection automatique des coupures et la réaction proactive des services d’assistance au client, l’accroissement des performances commerciales de la société d’énergie par la fiabilisation de la facturation et l’amélioration de la gestion de pointe à travers la maîtrise dynamique de la demande…

Tous les attributs d’une solution technologique, qui donnera naissance à Akilee, dont la Senelec est l’actionnaire majoritaire, un moyen pour la société énergétique sénégalaise de ferrer encore plus son partenaire et d’avoir un parfait contrôle sur la technologie du jeune Amadou Ly. Ainsi, sur un recouvrement de pertes de 345 milliards, la Senelec se voit disposer d’une solution à travers des compteurs intelligents, une application de gestion des pannes réseaux et une maîtrise de la demande, le tout à 429 francs Cfa par mois et par client. Le Senelec grâce à sa filiale, se voit récupérer 345 milliards de pertes sur dix ans, pour un investissement de 186 milliards.

Bitèye une mise en scène presque parfaite

Présent au sein des cercles de décisions de la Senelec depuis plus de 10 ans, Pape Demba Bitèye, a été en amont, au cœur et en aval de la négociation entre Akilee et la Senelec. Très au fait des enjeux du secteur dans le cadre du futur compact MCA, l’actuel DG de la Senelec a même joué de l’argument Akilee lors des négociations du Compact avec les équipes américaines.

En outre, de son perchoir au niveau du SPE, il n’a pas manqué de rassurer les IPP, producteurs indépendants d’électricité, sur les solutions implémentées par la Senelec grâce à sa filiale Akilee. Pape Demba Bitèye, selon une source qui l’a rencontré à plusieurs reprises, nous confie que ce dernier, même avant son retour à la Senelec, parlait de Akilee comme une filiale. Aux côtés de son prédécesseur dans le Conseil d’administration de la Senelec, le président du mouvement "KREM » a été un fervent défenseur du projet Akilee jusqu’au jour qu’il a vu une proposition venue d’Israël et portée par le nouvel homme de deal de la République.
Dès lors, il fallait faire de la place et éjecter Akilee qui se montrait jaloux de sa technologie et de son marché si peu facturé d’après des hommes avertis et habitués à se « sucrer » dans ce secteur. Alors, le pensionnaire de Bingerville, Pape Demba Bitèye, n’avait qu’à actionner ceux qui n’ont aucun intérêt dans le déploiement de la solution Akilee, les syndicats, pour mener la campagne de diabolisation et replacer ceux qui avaient fait allégeance.
Un homme clé du dossier, celui-là même qui avait fait l’étude et donné l’avis favorable à l’alliance avec Amadou Ly, est promu Secrétaire général de la Senelec, mais voilà, l’actuel DG avait avalisé par son vote, qui a rejoint celui de l’ensemble des membres du Conseil d’administration, la création de la filiale Akilee. Tout en se gardant de dire que les 34% de la société d’énergie au sein de Akilee et les perspectives des solutions en développement sur le marché sous régional, sont une véritable source de revenus pour la Senelec, l’ex- conseiller technique du ministère de l’Énergie, au temps de Maïmouna Seck, risque de replonger la Senelec dans la voie d’un contentieux qui s’annonce perdu d’avance.

Biteye – Cissé, un remake Madické Niang– Samuel Sarr

Comme un air de déjà-vu, la défiance de Pape Demba Bitèye envers son ministre de tutelle, rappelle le bras de fer qu’avait tenté d’imposer Samuel Sarr, Directeur général de la Senelec à Me Madické Niang, ministre de l’Énergie et des Mines, avec comme premier des ministres, un certain Macky Sall. L’on se souvient à l’époque, que la caricature de Samuel Sarr affairiste et Madické Niang avocat d’affaires, justifiait les malentendus entre les deux. Mais, jamais le Chef du gouvernement n’avait lâché son ministre et même mieux, au plus fort de la crise, il s’en ouvrit à « Pa-Bi » qui remit à Me Madické Niang, son autorité, pour mettre fin « aux deals » annoncés de Samuel Sarr.

15 ans se sont écoulés, les acteurs ont changé, mais les positions et les intérêts restent les mêmes. D’un côté, un ministre soucieux de préserver les intérêts du secteur et «son legs» et de l’autre, un Directeur général en contact direct avec les affairistes et qui tient la bourse des décisions. De par sa position, l’ex-Secrétaire permanent du SPE, sait distiller les infos en direction du Palais et grâce aux intermédiaires de l’offre "made in Jérusalem", cerne son ministre et dispose d’un parrain qui ne manque de glisser un mot assassin au "Boss » sur MMC, présenté comme un actionnaire de Akilee.

L’histoire se répète, mais le « Macky » dispose cette fois-ci d’un atout pour démêler le vrai du faux, car il aura été un acteur du cas Samuel – Madické. Une raison qui a poussé le « Macky » à siffler la fin de la récréation et à « ordonner » à Bitèye de négocier avec Akilee, surtout que la clause d’exclusivité du contrat stipule que sans accord formel de Akilee, toute entreprise de Bitèye et ses hommes qui enfreint les droits d’exclusivité de l’entente Senelec – Akilee, est « sanctionnée par une indemnité égale au montant de la part fixe ».




Pape D. Faye DirectNews
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