Par Amadou Abass Diouf, Journaliste, Conseiller de l’EMAD
(Photo : Miroir Lebou de EMAD/FESPENC, publié en Mars 2014)
Abdourahmane Ndiaye, de son vrai nom, Falang fait partie, incontestablement des plus grands lutteurs que le Sénégal ait connus. Il a écrit ses exploits en lettres d’or dans les arènes de Dakar, Rufisque, Thies, Pout, Saint Louis, Diourbel, kaolack, Banjul, etc.
Il alliait à la fois beauté, force, technique et courage. Talentueux danseur, il était la coqueluche d’innombrables fans formés en majorités de femmes, de jeunes et de très grandes personnalités qui n’hésitaient pas a faire preuve de largesse a l’endroit de leur champion-poéte. Falang avait le sens du spectacle pour électriser les foules. Son entrée dans l’arène émoussait, avant le combat, l’ardeur de ses adversaires.
Lébou bon teint, originaire de Diander, issue d’une famille de cultivateurs, il fit ses premières armes dans la lutte a Kaolack, encadré par un ami Libanais qui a décelé en lui les talents d’un authentique champion. L’avenir lui donna largement raison.
Falangue livra son premier combat contre Modou Kane Thiaroye en partance pour Saint Louis pour y rencontrer San Père Souguer Pey. Il le terrassa sans bavure à la surprise générale des amateurs de lutte. Après le combat, son adversaire déclara avec fair-play que son tombeur « allait terrasser bien d’autre champion que lui ! »
A son tour le grand Babacar Thiaw, un autre monument de la lutte mordra la poussière dans un combat vite expédié par le digne successeur de Ousmane Séne et Mor Séne, ses ainés habitant comme lui Diander et qui ont eu, eux aussi, a défendre glorieusement les couleurs de leur village. Il défait alors dans les combats épiques Talla Diagne, Moussa Ndiaye, Djiby Ndiaye, Mbekhe Ndoye, Sampere, Gott Mbao, Sa Ndoulo, Alioune Nar, Edouard de Saint Louis, Abdoulaye Diop Yeumbeul, Coumba Hoyane etc…
Lors de son combat contre Abdoulaye Diop de Yoff, malgré une dent cassée par un coup violent de son adversaire, il continua son combat jusqu'à la victoire finale sans la recracher. Durant toute sa carrière de lutteur, il n’essuya que deux défaites contre deux grands champions lébou que sont Souleye Ndoye et Modou Diakhaté.
Sacrés Falang ! Même dans la défaite, il restait un grand champion et haranguait les amateurs a la surprise totale de ses vainqueurs. Appréciez un peut le back de Falang :
« Abdou mou yaye Tiné
Ma gora yiwe
Saf khorom !
Bari bairé !
Teque tchi di douma!
Dannou mèle ni yaa daane !
Bouna daanone douma djick !
Massambay Mbéry Ndao
Bèye dou rasse dèmou goudi !
Ma Sambaye Mbéry Ndao
Bèye dou rasse démou Falang !
Ba weddè lima wakhe, lathko… »
Falang livra son dernier combat contre le grand Cheikh Mbaba de Mbour. Les amateurs présents ce jour-la se rappellent encore le spectacle dont les deux lutteurs les ont fait gratifié et le courage dont ils ont fait preuve dans leurs duel qui s’est terminé par un match nul.
Par ailleurs sont combat contre Ngor Tiaguine de Diourbel souleva beaucoup de contestation de la part des Baol-Baol qui n’ont jamais reconnu la défaite de leur champion qui eut, hélas par la suite, le pied sectionné lors d’un accident de train. L’on ne peut pas parler de Abdourahmane Ndiaye Falang, sans faire allusion au grand tambour major vieux Bounabasse, avec qui il formait un duo artistique jusqu'à présent inégalé sur le plan du back (rythme, danse et poésie).
(…) il n’a jamais refusé de combat. C’est le lieu d’interpeller les responsables actuels de la lutte au Sénégal sur le cas des lutteurs qui refusent de livrer combat contre leurs collègues de la même ethnie.
Ils oublient, ces lutteurs, qu’après tout, la lutte est un sport.
En tout cas les anciens lutteurs lébou l’ont largement démontré durant leur carrière.
EMAD PENC
(Photo : Miroir Lebou de EMAD/FESPENC, publié en Mars 2014)
Abdourahmane Ndiaye, de son vrai nom, Falang fait partie, incontestablement des plus grands lutteurs que le Sénégal ait connus. Il a écrit ses exploits en lettres d’or dans les arènes de Dakar, Rufisque, Thies, Pout, Saint Louis, Diourbel, kaolack, Banjul, etc.
Il alliait à la fois beauté, force, technique et courage. Talentueux danseur, il était la coqueluche d’innombrables fans formés en majorités de femmes, de jeunes et de très grandes personnalités qui n’hésitaient pas a faire preuve de largesse a l’endroit de leur champion-poéte. Falang avait le sens du spectacle pour électriser les foules. Son entrée dans l’arène émoussait, avant le combat, l’ardeur de ses adversaires.
Lébou bon teint, originaire de Diander, issue d’une famille de cultivateurs, il fit ses premières armes dans la lutte a Kaolack, encadré par un ami Libanais qui a décelé en lui les talents d’un authentique champion. L’avenir lui donna largement raison.
Falangue livra son premier combat contre Modou Kane Thiaroye en partance pour Saint Louis pour y rencontrer San Père Souguer Pey. Il le terrassa sans bavure à la surprise générale des amateurs de lutte. Après le combat, son adversaire déclara avec fair-play que son tombeur « allait terrasser bien d’autre champion que lui ! »
A son tour le grand Babacar Thiaw, un autre monument de la lutte mordra la poussière dans un combat vite expédié par le digne successeur de Ousmane Séne et Mor Séne, ses ainés habitant comme lui Diander et qui ont eu, eux aussi, a défendre glorieusement les couleurs de leur village. Il défait alors dans les combats épiques Talla Diagne, Moussa Ndiaye, Djiby Ndiaye, Mbekhe Ndoye, Sampere, Gott Mbao, Sa Ndoulo, Alioune Nar, Edouard de Saint Louis, Abdoulaye Diop Yeumbeul, Coumba Hoyane etc…
Lors de son combat contre Abdoulaye Diop de Yoff, malgré une dent cassée par un coup violent de son adversaire, il continua son combat jusqu'à la victoire finale sans la recracher. Durant toute sa carrière de lutteur, il n’essuya que deux défaites contre deux grands champions lébou que sont Souleye Ndoye et Modou Diakhaté.
Sacrés Falang ! Même dans la défaite, il restait un grand champion et haranguait les amateurs a la surprise totale de ses vainqueurs. Appréciez un peut le back de Falang :
« Abdou mou yaye Tiné
Ma gora yiwe
Saf khorom !
Bari bairé !
Teque tchi di douma!
Dannou mèle ni yaa daane !
Bouna daanone douma djick !
Massambay Mbéry Ndao
Bèye dou rasse dèmou goudi !
Ma Sambaye Mbéry Ndao
Bèye dou rasse démou Falang !
Ba weddè lima wakhe, lathko… »
Falang livra son dernier combat contre le grand Cheikh Mbaba de Mbour. Les amateurs présents ce jour-la se rappellent encore le spectacle dont les deux lutteurs les ont fait gratifié et le courage dont ils ont fait preuve dans leurs duel qui s’est terminé par un match nul.
Par ailleurs sont combat contre Ngor Tiaguine de Diourbel souleva beaucoup de contestation de la part des Baol-Baol qui n’ont jamais reconnu la défaite de leur champion qui eut, hélas par la suite, le pied sectionné lors d’un accident de train. L’on ne peut pas parler de Abdourahmane Ndiaye Falang, sans faire allusion au grand tambour major vieux Bounabasse, avec qui il formait un duo artistique jusqu'à présent inégalé sur le plan du back (rythme, danse et poésie).
(…) il n’a jamais refusé de combat. C’est le lieu d’interpeller les responsables actuels de la lutte au Sénégal sur le cas des lutteurs qui refusent de livrer combat contre leurs collègues de la même ethnie.
Ils oublient, ces lutteurs, qu’après tout, la lutte est un sport.
En tout cas les anciens lutteurs lébou l’ont largement démontré durant leur carrière.
EMAD PENC