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Albert Zeufack sur l'économie africaine : «Les villes peuvent stimuler la croissance économique et la productivité»


Rédigé par leral.net le Lundi 11 Avril 2016 à 20:11 | | 0 commentaire(s)|

Albert Zeufack sur l'économie africaine : «Les villes peuvent stimuler la croissance économique et la productivité»
«L’Afrique ne doit pas rater l’occasion que lui offre le développement économique rapide de ses agglomérations», a indiqué, ce lundi, à Washington, Albert Zeufack économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique. L’économiste camerounais qui doit prendre fonction le 1er mai prochain estime que : «L’effondrement des prix du pétrole et des matières premières a porté un coup dur aux pays qui en sont richement dotés et a révélé l’urgence de diversifier leur économie». Toutefois, dit-il : «Le potentiel économique de l’urbanisation et de villes bien administrées peut leur donner les moyens d’y parvenir». D’ailleurs, il estime que lorsqu’«elles sont bien gérées, les villes qui se développent rapidement peuvent stimuler la croissance économique et la productivité». Pourtant, ajoute-t-il, «les villes africaines n’ont pas encore connu les retombées économiques escomptées, ni tiré parti de la productivité urbaine. Elles souffrent au contraire du coût élevé de la vie, de l’immobilier et des transports». «Le logement et les transports sont particulièrement onéreux. Les prix de l’immobilier sont disproportionnés par rapport aux niveaux de revenus (environ 55 % plus élevés). Les transports urbains (véhicules et services) sont 42 % plus chers que dans les autres villes du monde», explique-t-il, avant de poursuivre que : «les ménages et la population active ne sont pas les seuls à souffrir de cette situation qui affecte également les entreprises».Car dit-il, «des études réalisées dans plusieurs pays africains confirment que dans les villes africaines, les entreprises du secteur manufacturier paient des salaires nominaux plus élevés que les entreprises d’autres pays dans le monde ayant le même niveau de développement».
A en croire, l’économiste camerounais qui a intégré l’institution mondiale en 1997 et qui a gravi les échelons, les décideurs politiques devront régler les problèmes structurels responsables de la mauvaise répartition du foncier, de l’urbanisation morcelée et de la faible productivité. «Ce sera le seul moyen de construire des villes qui fonctionnent. Des villes abordables, "connectées", où il fait bon vivre, et qui concentrent l’activité économique», soutient-il. A cet effet, l’économiste en chef par intérim de la Banque mondiale pour l'Afrique, Mme Punam Chuhan-Pole estime : «Afin de favoriser la croissance et le développement social, il faut que les villes deviennent plus abordables pour les entreprises et qu’elles parviennent à attirer les investisseurs». Elles doivent aussi, dit-elle, «être plus accueillantes vis-à-vis de leurs résidents en leurs offrant davantage d’équipements et de services. Cela demande de réformer le marché foncier en zone urbaine, de réglementer et de coordonner en amont l’investissement dans les infrastructures».
Fara Mendy