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Alstom Belfort : les syndicats partagés après le comité de suivi du plan de sauvetage

Rédigé par leral.net le Jeudi 26 Octobre 2017 à 22:49 | | 0 commentaire(s)|

Bruno Le Maire et Elisabeth Borne sont venus jeudi redire l'engagement du gouvernement dans le plan de sauvetage de l'entreprise. Les salariés ont été moins convaincus par le PDG d'Alstom.


« Les majorités passent, mais les engagements de l'Etat restent », a assuré jeudi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. - AFP

Dans les ateliers d'Alstom, à Belfort, pas un ministre de l'Economie et des Finances qui n'ait pris la pose pour les photographes, à la fenêtre d'une motrice TGV, tout sourire. Emmanuel Macron l'avait fait lors de sa visite en mai 2015, cette fois c'est Bruno Le Maire qui s'est prêté à l'exercice ce jeudi.

Un mois après l'annonce de la fusion entre Alstom Transport et Siemens  , le comité national de suivi du plan de sauvetage de site Alstom de Belfort, était particulièrement attendu. Au suivi des mesures annoncées le 4 octobre 2016, s'ajoutaient cette fois des inquiétudes sur la pérennité des sites français, et en particulier sur celui de Belfort, le site historique de fabrication des motrices TGV, qui emploie encore 491 salariés.

« Les engagements de l'Etat seront tenus »

Bruno Le Maire était venu accompagné d'Elisabeth Borne, la ministre chargée des Transports. « Les majorités passent, mais les engagements de l'Etat restent », a-t-il déclaré aux salariés du site à l'issue du comité de suivi et d'une visite des ateliers. « Le TGV du futur se fera ici, à Belfort, et les engagements de l'Etat seront tenus. Nous croyons à l'avenir du ferroviaire et nous devons être à la hauteur de cette histoire commencée ici en 1888. Mais cela ne se fera pas en restant les deux pieds dans le même sabot ».

Le ministre a justifié ainsi la fusion avec l'allemand Siemens pour être plus fort face au géant chinois CRRC  . « Nous avons fait le choix de vous allier avec les meilleurs, vous allez devenir le deuxième constructeur mondial », a-t-il ajouté avant de réaffirmer les commandes publiques annoncées il y a un an et d'annoncer qu'il présiderait lui-même le comité de suivi Alstom-Siemens.

Les élus locaux et représentants des salariés qui espéraient des promesses ou des annonces, n'ont rien obtenu de plus que la poursuite des engagements déjà lancés : la commande de 15 rames TGV Euroduplex pour renforcer l'axe atlantique, les 20 locomotives de secours pour la SNCF dont l'appel d'offres pourrait être lancé avant fin 2017, le centre européen de maintenance des locomotives, le développement du TGV du futur...

Incertitudes persistantes

Pour les représentants syndicaux du site, « il y a encore du chemin à parcourir », dit le délégué CFDT Olivier Kohler. « Il est important que le gouvernement ait pris le relais du précédent. Mais pour le TGV du futur ou les rames pour le TGV italien, tout n'est pas réglé. Et Henri Poupart-Lafarge est ambigu sur les questions de coût. »  Même inquiétude côté CGT, pour David Kaiser : « On nous a annoncé que les trois premières rames du TGV du futur seraient fabriquées à Belfort, mais après ? ».

André Fages, de la CGC-CFE est, lui aussi, partagé : « Le gouvernement est dans la continuité du précédent. Côté Alstom, c'est plus dur, on sent une vision financière des choses. Le PDG n'a pas dit qu'il débloquerait les 30 millions d'euros promis pour le site tout de suite ».

Correspondante à Besançon
lesechos.fr