Quelle analyse faites-vous de cette visite du chef de l’Etat en Casamance?
J’avoue que je suis plus dans l’interrogation que dans l’analyse, notamment sur l’inauguration des deux bateaux, qui doivent « seller officiellement » sous le regard bienveillant de la république, et des caméras du monde, l’imaginaire rapport sur le cousinage sérère diola.
Je m’interroge sur la singularité de ce cousinage, qui vaut une mobilisation de toute la république, avec en sa tète son chef, quand on sait qu’en Afrique de l’Ouest la pratique du cousinage est une réalité culturelle et sociale vivante et présente dans tous les villages et toutes les concessions, les groupes ethniques sont tous liés les uns aux autres.
Et quand on sait aussi que le charme de la Casamance, c’est cette belle pratique de coexistence pacifique entre les religions, les différents groupes socioculturels et ethniques. C’est grâce à cette conscience très élevée de vivre ensemble, que la Casamance, est citée en exemple à travers le monde.
Ma deuxième interrogation, est sur la pertinence et l’opportunité économique d’une telle action, notamment la mise à flot de deux bateaux pour créer un lien économique et commerciale entre la Casamance et les régions de la petite cote.
A mon avis une telle initiative, devrait être la conséquence d’une situation de développement d’activités économiques au niveau de la Casamance, et d’une nécessité de création de nouveaux marchés.
Hors, tout le monde sait que la Casamance n’offre pas une telle réalité économique, à cause d’une situation de crise de prés de 32 ans. Pour autant, je ne dirais pas que c’est un mauvais investissement mais je m’interroge sur les vraies opportunités économiques et les profits que peut tirer la Casamance dans un tel investissement.
Mais ne pensez vous pas ces deux bateaux offrent des opportunités aux producteurs Casamançais d’écouler leurs produits envers d’autres marché?
A mon avis, la logique qui sous tend un tel investissement au-delà du prétexte socioculturel évoqué ci haut, est d’exploiter d’avantage les ressources naturelles, et les matières premières de la Casamance, au profit du développement des autres régions.
C’est à l’image de la logique de rapport que l’occident entretien avec les pays d’Afrique.
Je pense que le vrai problème dont souffre et a toujours souffert la Casamance, et qui nécessite une solution urgente, est la question de la discontinuité territoriale. Et l’unique solution à la question du désenclavement de la Casamance, est la construction d’une voie de contournement. C’est une question de souveraineté nationale, et cohésion nationale. Aujourd’hui, on ne peut plus suspendre l’avenir de la Casamance et de son appartenance à la communauté nationale aux seuls vœux des autorités gambiennes, qui n’ont jamais une volonté politique sincère de coopérer avec le Sénégal, pour la construction du pont sur le fleuve Gambien.
Vous voulez dire, que les motifs évoqués pour ce voyage du Président Macky SALL, ne sont pas les vraies attentes des populations de Casamance ?
A.S : Je ne le dirais pas dans les mêmes termes. Mais pour rappel, n’oublions pas que la Casamance traverse une crise politico-militaire de prés de 32 ans maintenant. Rappelez-vous également que Mr Macky SALL, en sa qualité de candidat, à l’instar de tous les autres candidats, et puis de président de la république, a pris solennellement devant l’opinion nationale et internationale des engagements pour une résolution définitive de la crise en Casamance.
Après trois ans et demi à la tète de la république du Sénégal, qu’est ce qui a été matérialisé de ce pacte d’engagement pris par le Président Macky SALL ? Car les inaugurations qui auront lieu lors de ce voyage sont des projets déjà connus des casamançais et qui ont été amorcé par le régime précédent, que nous pouvons inscrire dans le cadre du principe de la continuité de l’Etat.
Pour ce qui me concerne, je serais plus ravi et engagé si le président aller en Casamance pour poser la première pierre de la construction d’une autoroute Dakar - Casamance ou Dakar - Tamba - Casamance. Je serais encore plus adhérant pour ce voyage du président, si cela s’inscrivait dans l’ouverture officielle du processus de dialogue pour la Paix, avec l’ensemble des segments de la population Casamançaise, y compris le MFDC.
A mon avis, hormis les inaugurations qui auront lieu, je crains que cela ne soit encore un voyage de plus, pour reformuler les mêmes annonces que les précédentes.
En parlant de négociation, la plus part des observateurs se posent la difficulté du MFDC de designer un interlocuteur unique pour dialoguer avec le gouvernement ?
C’est vrai, le Mfdc traverse des difficultés organisationnelles qui font qu’il n’arrive pas à designer ces représentants politiques qui doivent faire face à l’Etat.
Mais n’oubliez pas que le reflet actuel du MFDC, n’est que la conséquence d’une politique de gestion de cette crise optée par les autorités Sénégalaises.
Et, je trouve impertinent de vouloir réduire, le débat sur l’avenir de la Casamance, au seul cadre Etat- Mfdc. Je pense que la situation actuelle de ni paix ni guerre convoque plus d’intelligence politique de la part des différents acteurs, particulièrement de l’Etat. Et je pense aussi que, pour une vraie relance du processus de Paix en Casamance, il faut une implication de l’ensemble des segments de la société Casamançaise et de sa diaspora.
Vous reconnaissez quand même, comme tous les observateurs, que la situation sécuritaire s’est beaucoup améliorée en Casamance, avec cette longue accalmie qu’on constate, grâce aux efforts du Président Macky ?
C’est le devoir de l’Etat, de garantir la sécurité des citoyens et de leurs biens. De ce point de vue je pense que, cette situation d’accalmie est normale, car chaque citoyen Sénégalais a le droit d’être protégé, sécurisé et de vivre en Paix.
Donc cette situation d’accalmie, est un droit des populations qui a été confisqué, et que l’Etat vient enfin de restaurer.
Le fond du problème reste à traiter, c'est-à-dire ouvrir des négociations de Paix inclusives avec l’ensemble des acteurs impliqués et concernés.
C’est la seule voie pour remettre la Casamance vers l’émergence, un vœu cher aux premiers leaders politiques de la Casamance, Emile Badiane, Ibou DIALLO, Assane Seck, Dembo COLY etc. …
Nous sommes au terme de notre entretien, votre dernier mot ?
Je prie pour mon pays et pour la Paix définitive dans ma région, la Casamance, qui je le rappel, d’une marche pacifique pour exprimer une opinion politique, a basculé dans la terreur. Je prie enfin pour le Président Macky SALL, pour que Dieu guide ses pas, lui donne la force, la sagesse et la vision juste, de mener à bien sa mission conformément à ses engagements pris envers les populations du Sénégal particulièrement de la Casamance.
J’avoue que je suis plus dans l’interrogation que dans l’analyse, notamment sur l’inauguration des deux bateaux, qui doivent « seller officiellement » sous le regard bienveillant de la république, et des caméras du monde, l’imaginaire rapport sur le cousinage sérère diola.
Je m’interroge sur la singularité de ce cousinage, qui vaut une mobilisation de toute la république, avec en sa tète son chef, quand on sait qu’en Afrique de l’Ouest la pratique du cousinage est une réalité culturelle et sociale vivante et présente dans tous les villages et toutes les concessions, les groupes ethniques sont tous liés les uns aux autres.
Et quand on sait aussi que le charme de la Casamance, c’est cette belle pratique de coexistence pacifique entre les religions, les différents groupes socioculturels et ethniques. C’est grâce à cette conscience très élevée de vivre ensemble, que la Casamance, est citée en exemple à travers le monde.
Ma deuxième interrogation, est sur la pertinence et l’opportunité économique d’une telle action, notamment la mise à flot de deux bateaux pour créer un lien économique et commerciale entre la Casamance et les régions de la petite cote.
A mon avis une telle initiative, devrait être la conséquence d’une situation de développement d’activités économiques au niveau de la Casamance, et d’une nécessité de création de nouveaux marchés.
Hors, tout le monde sait que la Casamance n’offre pas une telle réalité économique, à cause d’une situation de crise de prés de 32 ans. Pour autant, je ne dirais pas que c’est un mauvais investissement mais je m’interroge sur les vraies opportunités économiques et les profits que peut tirer la Casamance dans un tel investissement.
Mais ne pensez vous pas ces deux bateaux offrent des opportunités aux producteurs Casamançais d’écouler leurs produits envers d’autres marché?
A mon avis, la logique qui sous tend un tel investissement au-delà du prétexte socioculturel évoqué ci haut, est d’exploiter d’avantage les ressources naturelles, et les matières premières de la Casamance, au profit du développement des autres régions.
C’est à l’image de la logique de rapport que l’occident entretien avec les pays d’Afrique.
Je pense que le vrai problème dont souffre et a toujours souffert la Casamance, et qui nécessite une solution urgente, est la question de la discontinuité territoriale. Et l’unique solution à la question du désenclavement de la Casamance, est la construction d’une voie de contournement. C’est une question de souveraineté nationale, et cohésion nationale. Aujourd’hui, on ne peut plus suspendre l’avenir de la Casamance et de son appartenance à la communauté nationale aux seuls vœux des autorités gambiennes, qui n’ont jamais une volonté politique sincère de coopérer avec le Sénégal, pour la construction du pont sur le fleuve Gambien.
Vous voulez dire, que les motifs évoqués pour ce voyage du Président Macky SALL, ne sont pas les vraies attentes des populations de Casamance ?
A.S : Je ne le dirais pas dans les mêmes termes. Mais pour rappel, n’oublions pas que la Casamance traverse une crise politico-militaire de prés de 32 ans maintenant. Rappelez-vous également que Mr Macky SALL, en sa qualité de candidat, à l’instar de tous les autres candidats, et puis de président de la république, a pris solennellement devant l’opinion nationale et internationale des engagements pour une résolution définitive de la crise en Casamance.
Après trois ans et demi à la tète de la république du Sénégal, qu’est ce qui a été matérialisé de ce pacte d’engagement pris par le Président Macky SALL ? Car les inaugurations qui auront lieu lors de ce voyage sont des projets déjà connus des casamançais et qui ont été amorcé par le régime précédent, que nous pouvons inscrire dans le cadre du principe de la continuité de l’Etat.
Pour ce qui me concerne, je serais plus ravi et engagé si le président aller en Casamance pour poser la première pierre de la construction d’une autoroute Dakar - Casamance ou Dakar - Tamba - Casamance. Je serais encore plus adhérant pour ce voyage du président, si cela s’inscrivait dans l’ouverture officielle du processus de dialogue pour la Paix, avec l’ensemble des segments de la population Casamançaise, y compris le MFDC.
A mon avis, hormis les inaugurations qui auront lieu, je crains que cela ne soit encore un voyage de plus, pour reformuler les mêmes annonces que les précédentes.
En parlant de négociation, la plus part des observateurs se posent la difficulté du MFDC de designer un interlocuteur unique pour dialoguer avec le gouvernement ?
C’est vrai, le Mfdc traverse des difficultés organisationnelles qui font qu’il n’arrive pas à designer ces représentants politiques qui doivent faire face à l’Etat.
Mais n’oubliez pas que le reflet actuel du MFDC, n’est que la conséquence d’une politique de gestion de cette crise optée par les autorités Sénégalaises.
Et, je trouve impertinent de vouloir réduire, le débat sur l’avenir de la Casamance, au seul cadre Etat- Mfdc. Je pense que la situation actuelle de ni paix ni guerre convoque plus d’intelligence politique de la part des différents acteurs, particulièrement de l’Etat. Et je pense aussi que, pour une vraie relance du processus de Paix en Casamance, il faut une implication de l’ensemble des segments de la société Casamançaise et de sa diaspora.
Vous reconnaissez quand même, comme tous les observateurs, que la situation sécuritaire s’est beaucoup améliorée en Casamance, avec cette longue accalmie qu’on constate, grâce aux efforts du Président Macky ?
C’est le devoir de l’Etat, de garantir la sécurité des citoyens et de leurs biens. De ce point de vue je pense que, cette situation d’accalmie est normale, car chaque citoyen Sénégalais a le droit d’être protégé, sécurisé et de vivre en Paix.
Donc cette situation d’accalmie, est un droit des populations qui a été confisqué, et que l’Etat vient enfin de restaurer.
Le fond du problème reste à traiter, c'est-à-dire ouvrir des négociations de Paix inclusives avec l’ensemble des acteurs impliqués et concernés.
C’est la seule voie pour remettre la Casamance vers l’émergence, un vœu cher aux premiers leaders politiques de la Casamance, Emile Badiane, Ibou DIALLO, Assane Seck, Dembo COLY etc. …
Nous sommes au terme de notre entretien, votre dernier mot ?
Je prie pour mon pays et pour la Paix définitive dans ma région, la Casamance, qui je le rappel, d’une marche pacifique pour exprimer une opinion politique, a basculé dans la terreur. Je prie enfin pour le Président Macky SALL, pour que Dieu guide ses pas, lui donne la force, la sagesse et la vision juste, de mener à bien sa mission conformément à ses engagements pris envers les populations du Sénégal particulièrement de la Casamance.