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Arrestation arbitraire de Moustapha Diakhaté : Haro sur la judiciarisation du débat politique !


Rédigé par leral.net le Jeudi 12 Juin 2025 à 20:46 | | 1 commentaire(s)|

Arrestation arbitraire de Moustapha Diakhaté : Haro sur la judiciarisation du débat politique !
« Monsieur Moustapha Diakhaté, ancien président du Groupe parlementaire de Benno Bokk Yakaar, n’est pas un délinquant, un faussaire ayant trahi un mandat de représentation élective. Il est poursuivi injustement et illégitimement, pour avoir collé une épithète à une posture des dépositaires du mandat de représentation nationale.

Alors même qu'il est attendu de ce régime, que les lettres de noblesse soient restituées à notre institution judiciaire, longtemps entamée par les manœuvres à caractère déviant de sa vocation de garante des libertés et de refuge des droits inaliénables, il est fort regrettable de constater, médusés et hagards, la mainmise de l'exécutif sur l'agenda judiciaire.

Pire, la flagrance du deux poids, deux mesures, dans le mode d'enrôlement des dossiers et des décisions y relatives, est aussi curieuse que la désinvolture par laquelle, elle renvoie exactement à la maxime de Jean de la Fontaine, qui excipe que : "selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir".

N-a-t-on pas assisté à une parodie judiciaire dans l'affaire dite Azoura Fall, militant du PASTEF et proche du Premier ministre Ousmane Sonko ? En effet, nanti d'un soi-disant certificat médical délivré par un médecin militant du PASTEF et avec lequel, il espérait se soustraire du jugement pour son délit d'injures envers les présidents Bassirou Diomaye Faye et Macky Sall et certains de ses anciens collaborateurs.

Depuis quand une épithète est-elle plus blâmable, voire juridiquement condamnable, qu'un tombereau d'insanités abreuvées par un proche du Premier ministre, à l'endroit des représentants élus du peuple ?

Le mépris que notre appareil judiciaire manifeste à l'endroit du caractère sacré de la liberté, doit interroger. Il nous faut envisager, dans le cadre de la réforme du système judiciaire, la possibilité de commettre un juge des libertés, pour prévenir les enfermements systématiques.

Cela figurait parmi les réformes majeures ressorties des recommandations des conclusions des assises de la Justice, organisée en mai 2024, par ce régime. Et à l'observation des atermoiements du gouvernement, quant à leur mise en œuvre, tout porte à croire que cette majorité présidentielle ne rechigne point à s'exécuter.

Elle se complaît dans cette anachronisme vis-à-vis duquel, le parquet, par le cordon hiérarchique qui le relie à la chancellerie, et par voie de conséquence, au Premier ministre, président du PASTEF, à entretenir la confusion entre la politique judiciaire et la judiciarisation des différends politiques.

Sous ce rapport, il faut en tirer les conséquences politiques qui s'imposent : Moustapha Diakhaté est un otage politique doublé d'un prisonnier. C’est pourquoi, je lance un appel au président de la République, clé de voûte des institutions, pour la libération de Monsieur Moustapha Diakhaté et de toutes les personnes détenues pour délit d’opinion, telles qu'Abdou Nguer, Assane Diouf, …

Au demeurant, il nous faut envisager la remise en cause du système carcéral, comme action de justice visant à sanctionner les délits, infractions et contraventions à la loi. Plusieurs jurisconsultes, nous ont fait la démonstration de l'inefficacité sociale, de l'absurdité juridique et de l'inconséquence politique, qu'est la Prison. »




Fait à Dakar, le 12 juin 2025

Honorable Député Maire Monsieur Mbaye Dione
Secrétaire général de l’Alliance des Forces de Progrès



Ousseynou Wade