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Assemblée nationale / Questions d’actualité du vendredi 28 novembre 2025 : Les députés non-inscrits et le Groupe parlementaire Takku Wallu, annoncent son boycott

L’Assemblée nationale est convoquée en séance de Questions d’actualité, le vendredi 28 novembre 2025, à 9 heures. Les députés non-inscrits, dans leur majorité, ainsi que l’ensemble des membres du groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal, portent à la connaissance de l’opinion nationale et internationale, leur décision de ne pas y participer. Cette décision s’inscrit dans la continuité d’une position déjà exprimée et toujours pas prise en compte par l’Assemblée nationale.


Rédigé par leral.net le Jeudi 27 Novembre 2025 à 00:18 | | 1 commentaire(s)|

Elle répond à un impératif de cohérence et de responsabilité : protéger la dignité de l’institution, préserver le cadre républicain du débat parlementaire et refuser la banalisation de pratiques qui la dévalorisent. Au lieu d’être un moment de contrôle républicain, les Questions d’actualité ont été détournées de leur finalité.

Le Premier ministre intervient selon une logique d’opportunité politique, sans considération pour le calendrier du Parlement, ni pour la solennité de l’exercice. Ses prises de parole, marquées par des attaques et des insinuations, transforment l’hémicycle en scène de confrontation partisane, plutôt qu’en un espace de réponses utiles aux préoccupations des Sénégalaises et des Sénégalais.

L’opposition parlementaire refuse de cautionner cette dérive. En effet, le Parlement est le cœur de la représentation nationale. Il ne saurait devenir un théâtre de mise en scène politique, encore moins le lieu où le chef du Gouvernement vient régler des difficultés internes à son propre camp. À l’heure où le pays attend clarté, sérieux et stabilité, l’institution parlementaire doit être préservée de toute instrumentalisation.

À quelques heures de l’ouverture de la session budgétaire, aucune actualité n’est plus cruciale que le vote du budget de l’État, moment déterminant pour aborder des questions aussi essentielles que l’éducation, la santé, la sécurité, l’emploi et le pouvoir d’achat. Le Parlement doit concentrer ses efforts sur cet enjeu majeur, et non sur une séance détournée de son objet, pour servir des calculs politiques.

L’opposition parlementaire rejette fermement le dispositif prévu dans le « code de conduite » imposé : – une limitation arbitraire à seulement 13 questions pour plus de 25 ministères ; – une répartition manifestement déséquilibrée du temps de parole entre les groupes ; – un mécanisme permettant au groupe PASTEF d’enchaîner trois questions et de recevoir les réponses du Premier ministre, avant toute intervention des députés de l’opposition, introduisant un déséquilibre qui rapproche dangereusement l’exercice d’un format orienté vers sa communication, plutôt que d’un véritable débat parlementaire.

Un cadre aussi restrictif fige le débat, réduit la portée du contrôle parlementaire et prive les députés de l’opposition de leurs prérogatives essentielles.

Aucune règle de ce COMMUNIQUÉ CONJOINT Députés Non-Inscrits et Groupe Parlementaire Takku Wallu nature ne peut être imposée, sans le consentement unanime des représentants du peuple. La non-participation à cette séance est également motivée par trois raisons fondamentales : La première est qu’il apparaît clairement que c’est le Premier ministre qui a décidé, selon son bon vouloir et son propre agenda politique, de faire convoquer les députés.

Or, il est inadmissible, dans une démocratie comme la nôtre, que l’Assemblée nationale soit à la remorque du Premier ministre. Bien au contraire, c’est à elle de convoquer le Premier ministre et le Gouvernement, et non l’inverse. La deuxième raison tient à la volonté manifeste du Premier ministre, de transformer l’hémicycle en tribune de meeting politique, vidant ainsi de tout sérieux et de toute crédibilité, un exercice de haute portée républicaine. La troisième raison est que l’unique urgence, en ce moment, est de répondre aux difficultés et aux souffrances que vivent les populations du Sénégal, ce que l’opposition parlementaire entend rappeler avec force, tout au long du débat budgétaire qui s’ouvrira dès le lendemain, samedi 29 novembre 2025.

L’opposition sera en conséquence au premier rang de ces préoccupations, ayant pour seule priorité, d’exiger du Gouvernement, la prise en charge effective des problèmes des Sénégalais.

Fait à Dakar, le 26 novembre 2025

Ousseynou Wade