leral.net | S'informer en temps réel

Autorités religieuses, vous avez l’obligation morale de faire ça, avant le 23 mars 2015 !

Plus les jours passent, plus on s’approche du 23 mars 2015, jour du délibéré du procès de Karim Wade et Cie poursuivis pour présumé enrichissement de 117 milliards F Cfa, plus l’ancien Président de la République, Abdoulaye Wade, s’enfonce dans les déclarations va-t-en-guerre, plus les tenants du Pouvoir se braquent et promettent d’être sans pitié contre tous ceux qui se hasarderaient à descendre dans la rue pour troubler l’ordre public.


Rédigé par leral.net le Vendredi 20 Mars 2015 à 11:56 | | 0 commentaire(s)|

Autorités religieuses, vous avez l’obligation morale de faire ça, avant le 23 mars 2015 !
Et pendant ce temps, les autorités religieuses et autres personnalités neutres, dont la voix est audible à mille lieux, ont préféré, pour on ne sait pas trop quelles raisons, s’emmurer dans un silence ô combien plein de dangers pour la cohésion sociale et l’unité nationale.

Or, c’est une tautologie de dire que pour éviter au Sénégal de se retrouver dans des soubresauts cauchemardesques, ces porteuses de voix ont la responsabilité historique de prendre langue avec l’ancien Président de la République, Abdoulaye Wade, aux fins de le ramener à la raison.

Pour cause, même si son fils Karim Wade et ses co-inculpés étaient condamnés – je dis bien étaient condamnés (en utilisant le conditionnel) - par la Cour de répression de l’enrichissement illicite, le 23 mars prochain, rien ne justifierait que l’ancien Chef de l’Etat, après tout ce qu’il a fait pour le pays, aussi bien dans l’opposition qu’à la tête de la Magistrature suprême de 2000 à 2012, soit à l’origine de troubles de nature à causer des morts d’hommes. Pardon une seule victime, devrais-je-dire.

Les autorités religieuses et autres personnalités neutres ont l’obligation morale, devant les citoyens et devant Dieu, Maître des jours et des nuits, de parler à Me Abdoulaye Wade. De le raisonner. En lui disant que, s’il posait, dans les prochains jours, en cas de condamnation de son fils Karim Wade, les jalons d’un précipice préjudiciable à la stabilité sociale, il aurait tort sur toute la ligne. Et ce, quelle que soit ce qu’on pourrait dire de la Cour de répression de l’enrichissement illicite et de la manière, dont il déroulé le procès de Karim et ses co-prévenus.

Les autorités religieuses et autres personnalités neutres doivent sortir de leur mutisme – comme le faisait du reste le très vénéré Feu Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh à chaque fois que le Sénégal risquait de basculer dans la violence, porte ouverte à toutes sortes de conséquences humaines dommageables. Et on imagine pas, une seule seconde, que si un seul Khalife général des confréries qui pullulent dans le pays prenait langue avec Me Abdoulaye Wade, celui-ci lui opposerait une fin de non-recevoir.

Elles doivent briser leur mutisme et inviter Me Abdoulaye Wade et ses hommes à s’abstenir de recourir – en cas de condamnation de Karim Wade – à des actes qui pourraient saper les fondements de l’unité nationale et de la paix sociale. Les autorités religieuses et autres personnalités neutres doivent agir, avant qu’il ne soit trop tard.

Ce, pour dire à Me Abdoulaye Wade que rien au monde – y compris si la Crei était illégale dans tous ses compartiments, si la longue détention de l’ancien ministre d’Etat et Cie était arbitraire et si le verdict qui sera rendu, le 23 mars prochain, était injuste, partial et parcellaire – ne mérite de sa part une attitude qui pourrait installer le chaos dans le pays.

Les autorités religieuses et autres personnalités aux voix audibles doivent bouger pour désamorcer la bombe sociale qui couve, en faisant comprendre au prédécesseur du Président de la République, Macky Sall, que Karim Wade n’est pas la première personnalité à avoir été condamnée. Que celui-ci – même si le verdict de la Crei était biaisé – je dis bien s’il était biaisé – ne serait pas, dans ce cas de figure, le premier homme politique à avoir été injustement retenu dans les lieux de la détention.

Les autorités religieuses et autres personnalités doivent agir, avant qu’il ne soit trop tard. Et convaincre Me Abdoulaye Wade ne devrait point être un exercice de funambule pour eux. Car c’est ce même Me Abdoulaye Wade-là, dont le régime avait emprisonné Idrissa Seck cinq mois durant, pour, un bon matin, se réveiller et le libérer. Avec à la clé, un non-lieu total.

Elles ne devraient pas éprouver de la peine pour convaincre l’ancien locataire du Palais, afin qu’il laisse le temps au temps, s’il est vraiment persuadé que son fils Karim Wade est blanc comme neige. Car si c’était le cas et qu’il était condamné injustement – je dis bien s’il était condamné injustement – Karim Wade serait, un jour, blanchi par l’HISTOIRE.

Comme l’a été, du reste, Bara Tall, Idrissa Seck, Abdou Aziz Tall, entre autres compatriotes jetés en prison sous le défunt régime libéral et qui ont été plus tard innocentés. Les autorités religieuses et autres personnalités neutres doivent tenter quelque chose pour empêcher le Sénégal de se retrouver dans des soubresauts cauchemardesques. Lesquels soubresauts nous diront : ”lèves-toi, prends une arme, va dans la rue, casses les biens d’autrui et attaques-toi à tous ceux qui ne réfléchissement pas comme toi !”.

On a beau chanter le mérite de notre stabilité nationale, mais la tension politique, qui prévaut, depuis des semaines, voire des mois, entre les partisans de l’ancien régime et ceux de l’actuel Pouvoir, doit glacer le sang de tous les hommes de paix. C’est tout le sens qu’il faut donner à l’invite faite, à travers ces lignes, aux autorités religieuses et autres personnalités neutres.

Celles-ci doivent prendre leur bâton de pèlerin et ramener Me Abdoulaye Wade à la raison. Quelle que soit la souffrance mutilante qui l’envahit, depuis que Dame justice l’a sevré de son fils adoré. Les autorités religieuses et autres personnalités neutres doivent faire quelque chose. Si elles tentaient et ne réussiraient pas – on ne souhaite guère – l’HISTOIRE retiendrait au moins, que “ce qui est affreux, ce n’est pas d’avoir échoué, mais de n’avoir rien tenté”. Pour paraphraser l’autre.

Daouda THIAM, Administrateur et Directeur de Publication de Actusen.com