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Bracelets électroniques : Peuvent-ils écouter les porteurs ?

Rédigé par leral.net le Mercredi 11 Juin 2025 à 13:24 | | 1 commentaire(s)|

Alors qu’ils sont principalement connus pour assurer le suivi à distance de certains détenus ou prévenus, des questions se posent aujourd’hui sur les fonctionnalités des bracelets électroniques, notamment la présence de microphones. Que sait-on vraiment ?


Longtemps réservés à la surveillance de détenus en milieu ouvert, les bracelets électroniques se sont imposés comme un outil de contrôle judiciaire et pénitentiaire dans de nombreux pays, dont le Sénégal. En permettant de localiser en temps réel un individu soumis à des restrictions de liberté, ces dispositifs offrent une alternative à l’incarcération. Mais depuis peu, une question sensible agite l’opinion : certains bracelets sont-ils équipés de microphones capables d’enregistrer les conversations ?

🎧 Une technologie évolutive
À l’origine, les bracelets électroniques ne servaient qu’à géolocaliser un porteur ou vérifier sa présence à un domicile via une borne fixe. Mais l’évolution des technologies a permis d’y intégrer des haut-parleurs, voire des micros dans certains modèles importés, notamment depuis les États-Unis ou la Chine.

Certains modèles permettent même une identification vocale : le bracelet appelle l’individu à des horaires aléatoires et il doit confirmer son identité à la voix. Cela nécessite un micro, mais ne suppose pas une écoute permanente.

🔍 Enregistrement ou simple écoute ?
La polémique naît lorsqu’il est question de possibles enregistrements à l’insu du porteur. En France, par exemple, la CNIL rappelle que tout dispositif de captation sonore dans un cadre pénal est strictement encadré. Aucune loi ne permet un enregistrement clandestin via bracelet sans décision judiciaire explicite. Il en va de même dans d’autres pays, où une atteinte à la vie privée peut être invoquée.

⚖️ Et au Sénégal ?
Au Sénégal, les bracelets électroniques ont été introduits récemment dans le cadre de l’allègement de la détention préventive. Le Ministère de la Justice a précisé que les modèles utilisés sont limités à la géolocalisation et ne contiennent pas de dispositifs d’écoute. Cependant, l’origine du matériel, souvent sous-traitée à des entreprises internationales, soulève des interrogations sur le niveau réel de surveillance.

📢 Des garanties à renforcer
Si les autorités assurent qu’il n’y a ni écoute, ni enregistrement, les experts appellent à une transparence accrue sur les technologies employées. « Il faut informer clairement le porteur de toutes les fonctionnalités du dispositif, y compris s’il contient un micro même inactif », alerte un avocat pénaliste à Dakar.

Sans preuve officielle de captation sonore active, il est difficile d’affirmer que les bracelets écoutent leurs porteurs. Mais face à la méfiance croissante, la question mérite d’être posée avec rigueur. Dans tous les cas, la protection des droits fondamentaux, y compris celui à la vie privée, doit rester la priorité.