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Braquage à Paris : Des Sénégalaises délestées de leur tontine d’une valeur de 20 millions de FCfa

L’OBS – C’est traumatisées que la centaine de femmes sénégalaises réunies dans un groupe de tontine ont quitté, le dimanche 21 juin 2015, la Salle des Fêtes de la Paroisse Saint-Bruno, à deux pas de la fameuse église Saint-Bernard. Elles ont été braquées et délestées d’une somme de 20 millions de FCfa.


Rédigé par leral.net le Mercredi 24 Juin 2015 à 20:01 | | 0 commentaire(s)|

Braquage à Paris : Des Sénégalaises délestées de leur tontine d’une valeur de 20 millions de FCfa
C’était dimanche dernier, comme le 3e week-end de chaque mois, ces femmes avaient décidé de se rencontrer, partager un repas pour la rupture du jeûne et s’acquitter d’une cotisation de 300 Euros par personne, soit 200 mille FCfa. Vu l’importance de la cagnotte, de nombreuses femmes ont entrepris l’achat de terrains ou la construction de leur maison au Sénégal avec cet argent. Ouverte à ses débuts -exclusivement à des Sénégalaises-, la tontine a accueilli, ces dernières années, quelques Maliennes, mais aussi des Gambiennes. Les échos du succès de ce système d’épargne viagère se faisant entendre un peu partout dans la capitale française et au-delà, de nombreuses candidates avaient émis le souhait d’en faire partie.

Mais, dès que les premières bénéficiaires avaient reçu leur argent, il était presque difficile d’accepter de nouvelles candidatures.

Ce sont ces femmes-là qui sont arrivées, pour s’acquitter du même immuable rituel. De 14 heures jusqu’à 16 heures, tout s’est passé comme à l’accoutumée. Et lorsqu’à 16H30 la comptable s’est installée devant son bureau, la bénéficiaire assise à ses côtés, un homme, tout de noir vêtu et armé d’un pistolet automatique, a fait irruption dans la salle. «Ce qui est bizarre dans cette affaire, c’est le fait que le bandit ne soit pas venu avant la remise de l’argent. Il a certainement bénéficié de complicité interne. Je ne soupçonne personne, mais seuls les membres de la tontine savent à quelle heure l’argent est remis. Mais aussi elles connaissent les dispositions du protocole, parce que le braqueur est allé directement vers la comptable», peste un témoin oculaire.

Tenant en joue la comptable, il a menacé de tuer la première qui essaierait de bouger ou de crier. Tremblant de tout son corps, cette dernière comme la bénéficiaire assise à ses côtés ne se sont pas fait prier pour remettre la cagnotte au braqueur. Une fois son forfait commis, l’assaillant a quitté la salle en courant, laissant derrière lui des mamans en pleurs. Prenant son courage à deux mains, l’une d’elles s’est aussitôt mise à appeler au secours. «Et un groupe de jeunes arabes est parti à la poursuite du bandit et a réussi à l’arrêter», confie une autre femme ayant requis l’anonymat.

Interpellé, le braqueur a été longuement battu par la horde de jeunes maghrébins qui squattent les environs du métro Barbes avant d’être remis aux policiers du commissariat de police du 18e arrondissement. «Le braqueur serait âgé de 16 ans et s’appellerait I. Traoré. Il est inconnu du fichier de police et il serait originaire de Villeneuve Saint Georges, en Essonne, dans le 91e», nous a confié une source judiciaire.

En garde à vue depuis dimanche, le braqueur risque de passer une nuit supplémentaire dans les locaux de la police. L’enquête criminelle ouverte à son encontre n’a pas encore été bouclée, vu le nombre de témoins à entendre.

De sources judiciaires, il ressort que le butin du braquage n’a pas été retrouvé sur le délinquant. «Il a déclaré avoir remis l’argent «aux grands du quartier» qui ont commandité le braquage. Et ces derniers ont pu quitter les lieux avant qu’il ne soit interpellé», a déclaré notre source policière.

Plus que l’identité des «grands du quartier», c’est celle de la taupe qui aurait renseigné le braqueur qui sème le malaise dans le groupe.

Le lieu du braquage se trouve à 27 km du lieu de résidence du voleur. Aussi, pour rejoindre l’église Saint Bernard par voiture comme par train, le braqueur a passé plus d’une heure en route. Et à Villeneuve Saint Georges d’où est originaire le braqueur, réside une sociétaire de l’association. Même si personne n’est ouvertement indexée, l’atmosphère des suspicions, ici, est très lourde et de nouvelles arrestations ne vont pas tarder à intervenir dans le cadre de ce dossier qui relève, désormais, de la police criminelle.

OUSMANE CAMARA (PARIS) gfm.sn

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