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Vendredi 25 Mars 2022

Bras de fer judiciaire avec Brill: Bouba Ndour et Cie réclament 200 millions francs Cfa, pour procédure abusive




Bras de fer judiciaire avec Brill: Bouba Ndour et Cie réclament 200 millions francs Cfa, pour procédure abusive
Le dossier qui oppose l'auteur compositeur, Djibril Mbaye Fall alias Brill au directeur des programmes de la Télévision futurs médias (TFM), Bouba Ndour, a été plaidé hier, devant le tribunal correctionnel de Dakar. Le premier nommé qui reproche à son protagoniste d'avoir utilisé l'une de ses chansons dans la série "Taille Fine", sans son autorisation, a réclamé 100 millions francs Cfa, à titre de dédommagement. Mais, Bouba Ndour, Birane Ndour et leur sponsor qui estiment que la citation est abusive, ont demandé 200 millions de francs Cfa.

Traînés en justice par Djibril Mbaye Fall alias Brill, le directeur général du Groupe futurs médias (Gfm), Birane Ndour et le directeur des programmes de la Tfm, Bouba Ndour, sont poursuivis pour violation du droit d'exploitation de l'œuvre et du droit moral de l'auteur sur son œuvre. La partie civile leur reproche d’avoir, sans son autorisation, utilisé la chanson, "Sama Beugue Beugue" dans la série "Taille Fine". Ces derniers ne sont pas les seuls à être cités par l'auteur-compositeur.

Les sponsors de la série, en l'occurrence Nestlé Sénégal et la marque Pakfood, distribuée par Madtrans Suarl, sont aussi pour-suivis pour les mêmes infractions. Mais, seul Bouba Ndour a déféré hier, à la convocation du juge du tribunal correctionnel de Dakar. A l'en croire, il ne connaît le plaignant que de nom. Il est passé par Pathé Dia pour avoir son accord. "Pathé Dia a appelé directement Brill. Il m'a dit que je n'avais pas à l'appeler, il me donne son accord. J'ai utilisé 26 secondes. Il est revenu deux mois après, pour m'envoyer une citation", a regretté le producteur de la série. Au juge qui lui demande pourquoi il n'a pas pensé à partager avec la partie civile, les retombées financières, le prévenu rétorque que la citation est intervenue après la diffusion de la série au mois de Ramadan 2021. "La série a participé à la vulgarisation de la chanson. Les artistes reprennent plus les chansons que j'ai écrites. Plus de 90% des chansons reprises n'ont pas d'autorisation", affirme-t-il.

Brill réclame 100 millions FCfa

Pathé Dia a confirmé avoir appelé la partie civile qui a donné son accord. "J'ai appelé un de mes contacts qui m'a passé son numéro. C'était la première fois que je l'appelais. Quand je l'ai eu, il était d'accord sur le principe. Avec les artistes, ça se passe comme ça. Comme c'est un extrait de 30 secondes, je ne voyais pas la gravité. Notre devoir, c'était de demander son autorisation", a fait remarquer le témoin. Constitué pour la défense des intérêts de la partie civile, Me Souleymane Soumaré a souligné que le prévenu n'a pas une autorisation de son client. "Il soutient qu'il n'a aucun rapport avec lui. Ils ont commercialisé son œuvre. Nestlé a versé 2 millions de francs. C'est pourquoi elle a été citée", a fait savoir la robe noire, qui a réclamé 100 millions de francs Cfa, en guise de réparation

"On lui a fait une publicité. Je n'ai jamais entendu..."

Le maître des poursuites a requis l'application de la loi. Pour Me Ndiaye, la société Nestlé a été citée abusivement. Elle doit être mise hors de cause. "La parole vaut autorisation express. Nestlé a acheté un espace publicitaire et non l’utilisation d’un générique, encore que nous n’avons pas contracté avec Tfm et nous ne savions pas qu’on allait utiliser le générique de Brill", a plaidé la robe noire, qui a demandé au tribunal de condamner le plaignant à payer 200 millions de francs Cfa à l'entreprise Nestlé, car son image a été ternie. À son tour, Me Baboucar Cissé a réclamé 200 millions de francs Cfa pour Birane et Bouba Ndour. D'après lui, la citation est nulle. "On cite des textes sans en connaître le sens. La disposition invoquée dans la citation, est inapplicable. Je demande la relaxe", a-t-il plaidé.

Par ailleurs, renseigne le conseil a dénoncé l'attitude de la partie civile. "Il faut respecter sa parole. On a commencé à perdre cette vertu de la parole donnée. Je n'ai jamais entendu cette chanson. On lui a fait la publicité", a-t-il martelé.

L'affaire sera vidée le 13 avril prochain.
Ndèye Fatou Kébé