Dans «Jeune Afrique» (3 juin 2002), il déclarera ainsi : «Le chef de l’Etat définit la politique étrangère du pays. Il est le premier chef de la diplomatie sénégalaise. J’exécute la politique qu’il a définie avec l’aide de ses conseillers diplomatiques. Le président me consulte et, lorsqu’il n’est pas d’accord avec moi, il ne m’oppose jamais une fin de non-recevoir, mais me fait savoir qu’il n’est pas convaincu». Tantôt pro-américain, tantôt défenseur de la Chine, tantôt anti-français, c’est toujours selon une interprétation précise des idées de Wade qu’il se positionne. Gadio doit beaucoup à Wade. Presque tout. De ses moyens financiers non négligeables à son carnet d’adresses incomparable, sans commune mesure avec ses acquis d’avant la Présidentielle 2000. Comptable à 99% du bilan diplomatique du Sénégal, aujourd’hui, il confond Wade à Ceausescu, et donc se fait comparer à Stefan Andrei, le ministre des Affaires Etrangères du dictateur roumain. C’est celui-là, naguère très prompt à se faire le héraut de la vision panafricaniste de Wade, qui fait aujourd’hui le tour du monde pour brûler ce qu’il adorait hier, parce qu’«il y a des bienfaits si grands, qu’on ne peut rembourser que par l’ingratitude».
A la tête d’une délégation du M23, il s’est rendu récemment en France pour vilipender le régime qui l’a nourri. Accompagné de Moussa Tine, de Bara Tall et d’Alioune Tine, il n’a été reçu, en tant qu’ancien ministre des Affaires Etrangères, que par un obscur Conseiller Afrique de l’Ouest et du Centre du Quai d’Orsay. Quelle disgrâce ! D’habitude, c’est le Secrétaire général du Quai d’Orsay qui reçoit les anciens chefs de diplomatie, mais Gadio et sa clique du M23 ont oublié que la France, qui dispose d’un ambassadeur à Dakar et l’Union européenne d’un représentant-résidant, connaissent parfaitement les enjeux actuels de la politique sénégalaise. Ils n’ont pas de temps à perdre à écouter leurs salmigondis.
Une chose, cependant, est remarquable. Ni le Parti socialiste (PS), ni l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) n’ont jugé utile de joindre un de leurs membres à cette délégation. Pourtant, l’avocat Jacques Baudin a été le dernier ministre des Affaires étrangères sous Diouf. Au Ps, il est encore le chargé des relations internationales. Pourquoi les poids lourds sont-ils tous absents ? Bê Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse, en tant que diplomate avisés, connaissent les règles de la bienséance diplomatique. Jamais ils ne voudraient s’associer à ses foucades puériles pour ne pas entacher leur crédibilité. Seul Gadio, candidat déclaré à la Présidentielle du 26 février, a jugé utile de s’absenter, près de trois semaines, du théâtre des opérations politiques pour diriger un combat perdu d’avance. Que n’a-t-il envoyé son numéro deux [s’il en a un] et s’occuper à massifier son parti, plutôt que de se perdre dans le très trompeur jeu des alliances saisonnières ? «Beaucoup d’hommes, avait écrit Gustave Le Bon, sont doués de raison, très peu de bon sens !».
PS. Avant la rencontre avec la délégation du M23, les conseillers diplomatiques français ont établi des fiches sur Cheikh Tidiane Gadio, Alioune Tine et Bara Tall. Nous y reviendrons.
lesenegalais.net
A la tête d’une délégation du M23, il s’est rendu récemment en France pour vilipender le régime qui l’a nourri. Accompagné de Moussa Tine, de Bara Tall et d’Alioune Tine, il n’a été reçu, en tant qu’ancien ministre des Affaires Etrangères, que par un obscur Conseiller Afrique de l’Ouest et du Centre du Quai d’Orsay. Quelle disgrâce ! D’habitude, c’est le Secrétaire général du Quai d’Orsay qui reçoit les anciens chefs de diplomatie, mais Gadio et sa clique du M23 ont oublié que la France, qui dispose d’un ambassadeur à Dakar et l’Union européenne d’un représentant-résidant, connaissent parfaitement les enjeux actuels de la politique sénégalaise. Ils n’ont pas de temps à perdre à écouter leurs salmigondis.
Une chose, cependant, est remarquable. Ni le Parti socialiste (PS), ni l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) n’ont jugé utile de joindre un de leurs membres à cette délégation. Pourtant, l’avocat Jacques Baudin a été le dernier ministre des Affaires étrangères sous Diouf. Au Ps, il est encore le chargé des relations internationales. Pourquoi les poids lourds sont-ils tous absents ? Bê Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse, en tant que diplomate avisés, connaissent les règles de la bienséance diplomatique. Jamais ils ne voudraient s’associer à ses foucades puériles pour ne pas entacher leur crédibilité. Seul Gadio, candidat déclaré à la Présidentielle du 26 février, a jugé utile de s’absenter, près de trois semaines, du théâtre des opérations politiques pour diriger un combat perdu d’avance. Que n’a-t-il envoyé son numéro deux [s’il en a un] et s’occuper à massifier son parti, plutôt que de se perdre dans le très trompeur jeu des alliances saisonnières ? «Beaucoup d’hommes, avait écrit Gustave Le Bon, sont doués de raison, très peu de bon sens !».
PS. Avant la rencontre avec la délégation du M23, les conseillers diplomatiques français ont établi des fiches sur Cheikh Tidiane Gadio, Alioune Tine et Bara Tall. Nous y reviendrons.
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