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COMMEMORATION DU MASSACRE DE THIAROYE 1944 : Diomaye exige vérité, justice et responsabilités, la France interpellée

Rédigé par leral.net le Mardi 2 Décembre 2025 à 17:11 | | 0 commentaire(s)|

COMMEMORATION DU MASSACRE DE THIAROYE 1944 : Diomaye exige vérité, justice et responsabilités, la France interpellée

 
 
En présidant la commémoration du 81ᵉ anniversaire du massacre de Thiaroye, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a prononcé lundi un discours d’une rare clarté, rompant avec les prudences diplomatiques habituelles. Face aux familles des victimes, aux historiens, au Premier ministre Ousmane Sonko, au Président gambien Adama Barrow et aux représentants de plusieurs États africains, le chef de l’État sénégalais a posé des mots d’ordre, résistance, vérité, justice.
 
 
 
«La dignité n’a pas de prix. La question des réparations et de la justice doit désormais être posée sereinement, mais résolument», a martelé Diomaye Faye, mettant la France face à son passé colonial et à ses devoirs. Le Président sénégalais n’a laissé aucune ambiguïté, le temps du silence et des demi-mesures est révolu. «Nos enfants doivent comprendre la domination coloniale». Dans un discours d’une profondeur assumée, Diomaye Faye a insisté sur la nécessité d’enseigner sans filtre le massacre du 1ᵉʳ décembre 1944. «Nos enfants doivent en connaître les séquences, les acteurs et les récits», a-t-il déclaré, rappelant que la transmission historique est «le fondement même de notre conscience nationale». Pour lui, la jeunesse doit comprendre les mécanismes de la domination coloniale, afin d’intégrer la valeur de la résistance incarnée par les tirailleurs sénégalais.
Cette orientation n’est pas une simple déclaration : le Président a ordonné le renforcement obligatoire de l’histoire de Thiaroye dans les programmes scolaires, une directive ferme adressée à son gouvernement.
 
 
 
Une stèle-mémorial, symbole d’un devoir de vérité
 
Dans un geste fort, Diomaye Faye a annoncé l’érection d’une stèle monumentale entre le camp militaire de Thiaroye et le cimetière où reposent les soldats exécutés. Une manière de «réunir les deux lieux de vérité». Le monument ne sera pas un symbole vide. Il deviendra un centre mémoriel complet, comprenant selon le chef de l’État, «une esplanade pour les commémorations, des espaces éducatifs et culturels dédiés à la jeunesse, des résidences pour chercheurs internationaux travaillant sur les mémoires coloniales, et un accès public pour ancrer durablement ce chapitre tragique dans la conscience nationale». Il ajoute : «transformer la douleur en force, le souvenir en apprentissage, le passé en levier pour un avenir de souveraineté», le Président sénégalais pose ici une vision politique claire.
 
 
 
Macron propose son expertise, Diomaye fixe le cap
 
Alors que le Président français Emmanuel Macron a proposé l’appui technique de son pays pour les fouilles archéologiques en cours sur le site des travaux qui pourraient révéler de nouveaux éléments sur les exécutions Diomaye Faye a accueilli l’offre, mais en gardant la maîtrise du dossier. Il réaffirme que le travail se fera sur la base de la vérité historique, et non selon les récits officiels longtemps verrouillés. L’interpellation est limpide, la France devra assumer ce que les archives, la science et la mémoire feront remonter à la surface.
Bassirou Diomaye Faye a replacé Thiaroye dans une dimension panafricaine. «Si le massacre a eu lieu ici, le sang versé fut celui de l’Afrique». À travers cette affirmation, il scelle une solidarité continentale et transforme Thiaroye en symbole de lutte collective contre l’effacement historique.
 
Dire la vérité, demander justice, obtenir réparation
 
Devant l’Assemblée nationale, le gouvernement, les diplomates et les militaires, le Président a fixé une ligne rouge, «le Sénégal ne renoncera pas à la vérité et n’abandonnera pas la question des réparations». Il a rappelé que la relation entre la France et ses anciennes colonies ne pourra être «saine, juste et durable» que si la question des responsabilités coloniales y compris financières est traitée frontalement.
En mettant la France devant ses obligations mémorielles, politiques et morales, Bassirou Diomaye Faye engage un tournant historique dans la diplomatie sénégalaise.
 
 Baye Modou SARR
 
 

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Source : https://www.jotaay.net/COMMEMORATION-DU-MASSACRE-D...