(Correspondant permanent-Montréal) - Le fait pouvait sembler inédit. Les compagnies visées tournent autour du Groupe British American Tobacco, du Groupe Rothmans, de Philip Morris et de R.J. Reynolds. Sauf que le Québec ne fait pas office de pionnier dans ce domaine au Canada. La poursuite de Québec déposée devant la Cour supérieure s'inscrit dans une série de gestes posés par d'autres provinces canadiennes. Le Manitoba, l'Alberta, la Saskatchewan et l'Ile du Prince-Edouard ont récemment déposé des requêtes similaires. Elles étaient précédées par d’autres provinces comme l'Ontario, la Colombie-Britannique, le Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve. Seulement le Québec se singularise par le fait d’avoir déposé la poursuite la plus importante d’un montant de 60 milliards de dollars.
La Province francophone du Canada a payé, de 1970, date de création du régime public d’assurance maladie, à nos jours, une ardoise salée de 45,7 milliards de dollars pour prendre en charge ses citoyens ayant développé des maladies cardio-vasculaires et des cancers liés à la consommation du tabac. La note sera encore salée puisque le ministère de la Santé du Québec prévoit des coûts supplémentaires de 14,5 milliards de dollars d’ici 2030 pour la prise en charge des maladies liées au tabac. A la base de sa requête, le gouvernement du Québec s’est appuyé sur une compilation de près de 1 300 documents émanant des compagnies de tabac. Pourtant, une étude démontre une certaine chute au niveau de la proportion de fumeurs à cause d’une série de lois adoptées depuis des années. La proportion est passée de 40 à 23 %, mais ce qui tempère un tel tableau, c’est le fait que la moyenne de la première cigarette est à 12,5 ans. Or fumer très tôt installe une dépendance qui se traduirait par des maladies cardio-vasculaires ou des cancers. Québec pense désormais que les compagnies de tabac ont menti délibérément sur les conséquences graves de la consommation de cigarettes.
«Les fabricants savaient que l'initiation au tabagisme a lieu généralement au cours de l'enfance ou de l'adolescence, et nous entendons démontrer qu'ils ont tout fait pour fidéliser cette clientèle. Avec les années, ces jeunes sont venus grossir les rangs des victimes de maladies liées au tabagisme causant une pression énorme sur le système de santé québécois», souligne le ministre de la Santé du Québec, Yves Bolduc. Le collègue de ce dernier, Jean Marc Fournier, ministre de la Justice, relativise le montant réclamé aux industries de tabac en vertu d’une loi votée en 2009 permettant de récupérer les coûts du tabagisme pour la collectivité. Les entreprises de tabac réalisent des profits d’environ 20 milliards de dollars par année. La requête du Québec est indépendante d'un recours collectif de 27 milliards logé par une série d'organisations anti-tabagisme, dont les audiences en cours ont débuté ce printemps.
Une hypocrisie, selon les industries de tabac
Les industries de tabac dénoncent avec vigueur une telle tournure des événements. Le fabricant canadien Imperial Tobacco Canada parle d’«hypocrisie». «Le Québec, qui veut recouvrer les coûts passés et futurs du tabagisme pour son système de santé, cherche à se faire du capital politique tout en oubliant qu'il a été un partenaire principal de l'industrie du tabac pendant des décennies», a indiqué, à travers un communiqué de presse, Donald McCarty, vice-président aux Affaires juridiques d'Imperial Tobacco Canada, filiale du groupe British American Tobacco. Ce dernier d’ajouter que «les gouvernements nous ont mis sous licence, ils nous ont taxés, de même que nos consommateurs, et ils nous ont réglementé alors qu'ils étaient pleinement conscients des risques associés à l'usage du tabac. Nous fabriquons un produit légal, lourdement réglementé et taxé. Les gouvernements du Québec et d'autres provinces canadiennes retirent davantage de la vente de tabac que les compagnies de tabac». Les industries de tabac ont décidé de contester en cour les arguments du gouvernement provincial.
Une telle affirmation est battue en brèche par la Société canadienne du cancer qui appuie l’initiative du gouvernement québécois. La porte-parole de la Société Mélanie Champagne note qu'«au-delà des cancers, des morts et des souffrances, le tabagisme coûte très cher aux Québécois. L'impact du tabagisme est de 4 milliards de dollars par année en coûts directs et indirects, alors que les taxes ne rapportent au coffre québécois que 850 millions de dollars».
SOURCE:Piccmi.com
La Province francophone du Canada a payé, de 1970, date de création du régime public d’assurance maladie, à nos jours, une ardoise salée de 45,7 milliards de dollars pour prendre en charge ses citoyens ayant développé des maladies cardio-vasculaires et des cancers liés à la consommation du tabac. La note sera encore salée puisque le ministère de la Santé du Québec prévoit des coûts supplémentaires de 14,5 milliards de dollars d’ici 2030 pour la prise en charge des maladies liées au tabac. A la base de sa requête, le gouvernement du Québec s’est appuyé sur une compilation de près de 1 300 documents émanant des compagnies de tabac. Pourtant, une étude démontre une certaine chute au niveau de la proportion de fumeurs à cause d’une série de lois adoptées depuis des années. La proportion est passée de 40 à 23 %, mais ce qui tempère un tel tableau, c’est le fait que la moyenne de la première cigarette est à 12,5 ans. Or fumer très tôt installe une dépendance qui se traduirait par des maladies cardio-vasculaires ou des cancers. Québec pense désormais que les compagnies de tabac ont menti délibérément sur les conséquences graves de la consommation de cigarettes.
«Les fabricants savaient que l'initiation au tabagisme a lieu généralement au cours de l'enfance ou de l'adolescence, et nous entendons démontrer qu'ils ont tout fait pour fidéliser cette clientèle. Avec les années, ces jeunes sont venus grossir les rangs des victimes de maladies liées au tabagisme causant une pression énorme sur le système de santé québécois», souligne le ministre de la Santé du Québec, Yves Bolduc. Le collègue de ce dernier, Jean Marc Fournier, ministre de la Justice, relativise le montant réclamé aux industries de tabac en vertu d’une loi votée en 2009 permettant de récupérer les coûts du tabagisme pour la collectivité. Les entreprises de tabac réalisent des profits d’environ 20 milliards de dollars par année. La requête du Québec est indépendante d'un recours collectif de 27 milliards logé par une série d'organisations anti-tabagisme, dont les audiences en cours ont débuté ce printemps.
Une hypocrisie, selon les industries de tabac
Les industries de tabac dénoncent avec vigueur une telle tournure des événements. Le fabricant canadien Imperial Tobacco Canada parle d’«hypocrisie». «Le Québec, qui veut recouvrer les coûts passés et futurs du tabagisme pour son système de santé, cherche à se faire du capital politique tout en oubliant qu'il a été un partenaire principal de l'industrie du tabac pendant des décennies», a indiqué, à travers un communiqué de presse, Donald McCarty, vice-président aux Affaires juridiques d'Imperial Tobacco Canada, filiale du groupe British American Tobacco. Ce dernier d’ajouter que «les gouvernements nous ont mis sous licence, ils nous ont taxés, de même que nos consommateurs, et ils nous ont réglementé alors qu'ils étaient pleinement conscients des risques associés à l'usage du tabac. Nous fabriquons un produit légal, lourdement réglementé et taxé. Les gouvernements du Québec et d'autres provinces canadiennes retirent davantage de la vente de tabac que les compagnies de tabac». Les industries de tabac ont décidé de contester en cour les arguments du gouvernement provincial.
Une telle affirmation est battue en brèche par la Société canadienne du cancer qui appuie l’initiative du gouvernement québécois. La porte-parole de la Société Mélanie Champagne note qu'«au-delà des cancers, des morts et des souffrances, le tabagisme coûte très cher aux Québécois. L'impact du tabagisme est de 4 milliards de dollars par année en coûts directs et indirects, alors que les taxes ne rapportent au coffre québécois que 850 millions de dollars».
SOURCE:Piccmi.com