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Cédée au tiers de sa valeur estimée: La privatisation scandaleuse de la Sonacos


Rédigé par leral.net le Dimanche 21 Juin 2015 à 17:44 | | 1 commentaire(s)|

Cédée au tiers de sa valeur estimée: La privatisation scandaleuse de la Sonacos
Parmi les sociétés épinglées cette année par le rapport 2015 de l’Inspection générale d’Etat (IGE) figure la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (Sonacos). La privatisation de cette société devenue Suneor est un vrai scandale. Le consortium, Bnp/Paribas consultant dans cette affaire a évalué la Sonacos entre 21 milliards et 24 milliards. Dans la procédure de privatisation, il était prévu la mise en place d’une Commission spéciale chargée de faire l’évaluation et le suivi de l’opération.

Cependant, cette commission sera très vite écartée par une commission ad hoc qui s’est réunie les 21 et 22 décembre 2004. Cette dernière commission composée de ‘’représentants de l’Etat’’ va faire fi de tout ce qui a été fait par sa devancière. A la place de la fourchette 21/24 milliards, elle va évaluer la Sonacos à 8 milliards. Pourtant, le bilan du 31 décembre 2004 montre que les fonds propres de la Sonacos s’élèvent à 26 milliards, à quelques millions près. La conclusion des inspecteurs est sans appel. La société n’a pas été vendue à son juste prix.

Par ailleurs, lors de la privatisation, il était prévu que le repreneur devait investir 16,9 milliards sur une période de 5 ans. Mais au moment de faire le constat, il s’est avéré que le nouveau propriétaire n’a investi sur la Sunéor que 8,4 milliards, soit 50% des investissements prévu par le cahier des charges de la convention de cession. La conséquence est immédiate, puisque du fait d’un déficit d’investissement, la Suneor a perdu 10 milliards en 2005, 3,2 milliards en 2008, 3 milliards en 2009 et 4,8 milliards en 2010.

La société est donc au bord du gouffre. Mais les enquêteurs exhortent l’Etat à ne pas la laisser faillir, car un dépôt de bilan aurait des conséquences économiques et sociales fâcheuses. Sur le plan économique, il y a un risque de perturbation sur le système bancaire. Et sur le plan social, 400 emplois salariés et 6 000 emplois saisonniers seront perdus. Pour un Etat qui mise sur la création d’emploi, cette information n’est pas du genre à rassurer.

 
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( Les News )