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Chronique/ Ousmane Sonko, Justice et l'État du Sénégal : Au-delà des apparences

Aujourd'hui, je m'adresse à nos "sachants", ceux qui détiennent des connaissances précieuses, en particulier dans le contexte judiciaire du différend entre M. Ousmane Sonko et l'État du Sénégal. Ousmane Sonko, l'opposant au tonitruant discours, a commis des erreurs et ses avocats semblent avoir laissé ses adversaires, exploiter ces erreurs à leur avantage, en particulier dans les affaires l'opposant à M. Mame Mbaye Niang et à Mlle Adji Sarr.


Rédigé par leral.net le Jeudi 28 Décembre 2023 à 11:58 | | 0 commentaire(s)|

Je vais me pencher sur la deuxième affaire, où Ousmane Sonko a été condamné à 2 ans de prison ferme pour "corruption de la jeunesse" en vertu de l'article 324 du Code pénal sénégalais. Pour comprendre la situation actuelle, revenons sur le jugement de contumace, car de nombreuses déclarations ont été faites, suscitant des interrogations légitimes.

Le ministre sénégalais de la Justice, Ismaïla Madior Fall, a affirmé que la condamnation d'Ousmane Sonko dans une affaire de mœurs, était "définitive", le rendant inéligible pour l'élection présidentielle de 2024. Il soulève la question de pourquoi Sonko ne s'est pas constitué prisonnier pour annuler la condamnation par contumace, devenue définitive. Le ministre insiste sur le fait qu'il n'y a aucune conspiration visant à évincer un candidat présidentiel.

Dans une autre interview publiée par le magazine "Jeune Afrique", le ministre se questionne sur la raison pour laquelle Ousmane Sonko ne s'est pas constitué prisonnier, arguant qu'il a été arrêté "dans le cadre d'une autre affaire", et la règle selon laquelle un contumax doit être rejugé une fois arrêté, ne s'applique donc pas.

Ces déclarations soulèvent des interrogations, et pour mieux comprendre, je propose de revisiter la requête no 43640/98 présentée par Dario Mariani contre la France, devant la Cour européenne des Droits de l'Homme en 2003. Depuis cette affaire, la France a remplacé la procédure de la contumace par la procédure du jugement par défaut en 2004, après avoir été sanctionnée par la Cour européenne des Droits de l'Homme.

La similitude entre la procédure française et le cas d'Ousmane Sonko suscite des interrogations. J'en appelle aux experts, notamment les avocats d'Ousmane Sonko, pour fournir tous les articles pertinents du code pénal sénégalais liés au jugement par contumace en vigueur. Il est crucial de partager le jugement par contumace rendu par le juge de la Chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance hors classe de Dakar.

Il semble que l'application de la procédure française à l'affaire Sonko/Adji Sarr, trouve écho dans les déclarations du ministre de la Justice. Les articles 634 et 635 semblent jouer un rôle crucial, entraînant des conséquences graves conformément aux déchéances prévues par la loi, notamment en matière électorale.

La peur semble omniprésente au Sénégal, et les experts évitent de s'exprimer de crainte d'être qualifiés de "TRAÎTRE". Cependant, il est crucial de partager la stricte vérité, pour que les Sénégalais comprennent la complexité de la situation. La condamnation par contumace a des conséquences graves, et la radiation des listes électorales semble être une question mineure en comparaison.

Aux avocats de M. Ousmane Sonko, je demande de vous ressaisir. Soyez francs et expliquez que le combat actuel est légitime, mais s'inscrit davantage dans une perspective future, probablement après l'élection présidentielle de février 2024.

La France a modifié ses lois en réponse à une condamnation par la Cour européenne des Droits de l'Homme, montrant une volonté d'améliorer les garanties liées aux droits de la défense. Ces ajustements législatifs sont souvent une réponse aux préoccupations soulevées par les instances internationales en matière de respect des droits fondamentaux.

Au-delà des apparences, il est essentiel de comprendre les subtilités de la justice et du système légal. La transparence est la clé pour une compréhension approfondie, et c'est cette compréhension qui permettra au peuple sénégalais de prendre des décisions éclairées dans cette période cruciale de l'histoire politique du pays.

( Les News )