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Commerce illicite : Une déstabilisation des finances publiques des Etats

La capitale sénégalaise a abrité une conférence de haut niveau sur le commerce illicite. L’initiative, organisée par la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) a porté sur le « Commerce illicite dans la zone Cedeao : enjeux et perspectives ». Lesdits initiateurs se sont engagés à faire face à l’extension du phénomène très tentaculaire du commerce illicite au niveau de la sous-région.


Rédigé par leral.net le Mercredi 27 Juin 2018 à 06:40 | | 0 commentaire(s)|

Les opérateurs économiques, les Etats et les institutions économiques de la Cedeao, de l’Uemoa et les autres partenaires au développement ont fait montre d’une détermination à aller à l’assaut des pratiquants du commerce illicite. Relevant le caractère dangereux et très tentaculaire de ce commerce, ils cherchent à travers de larges concertations, à trouver des solutions idoines pour freiner ses conséquences dramatiques sur l’économie de la sous-région et des populations.

« Notre sous-région est exposée à un phénomène dangereux, très tentaculaires. Il s’agit du commerce illicite qui gagne du terrain. Et, nous constatons depuis quelques années, un flux extrême, généré par le commerce illicite de produits de très haute valeur ajoutée. Ce flux peut avoir des conséquences dramatiques, à la fois sur les Etats, sur les entreprises et sur les populations », a expliqué le Directeur exécutif de la confédération africaine des employeurs du Sénégal, Mor Talla Kane.

 Ainsi, il relève que ce commerce se développant sur un circuit illicite a un impact négatif sur les entreprises. Puisque, le cadre de conception et de la commercialisation échappe à toute la réglementation, aux normes de fabrication et, aux taxes.

« Ce commerce déstabilise les entreprises du secteur formel. Elles ne se battent pas à mains égales. Ça déstabilise aussi, les Etats qui vivent de recettes fiscales. Et, si le produit échappe à l’impôt, c’est autant de manque à gagner pour le trésor public. Donc, c’est une déstabilisation des finances publiques des Etats, si ça atteint une certaine durée et une certaine profondeur », prévient-il.

Sous ce registre, le Directeur exécutif précise qu’un des éléments les plus dangereux est que cet argent sert à financer des groupes djihadistes. « On s’en est rendu compte qu’on a toujours eu à faire avec le commerce illicite. Mais, le niveau et le volume des fonds brassés et sa destination, consistant à financer le terrorisme, nous appelle à des préoccupations extrêmement graves », craint Mor Talla Kane.

D’après lui, les dernières études, réalisées en 2017 montrent que près de 50 milliards de dollars/ Us échappent au contrôle de l’école de la sous-région. L’aide au développement, dira-t-il, est largement dépassée par les fonds, brassés à travers le commerce illicite.

« Le défi, c’est déjà l’information. Puisqu’on ne connaît pas le circuit, ni les acteurs. Mais, nous voulons avoir une coalition où chacun jouera sa participation pour faire éclater le deal des pratiquants de ce commerce. Nous sommes dans une région pauvre et beaucoup d’argent illicite y circule. Cela peut pousser certaines personnes à tomber dans les réseaux djihadistes pour faire des choses dangereuses », avertit-il.

Et, insistant à une traçabilité des produits fabriqués et les circuits empruntés au niveau de la sous-région, il estime que l’activité délictueuse ne connaît pas de frontière. Sur ce, il exhorte les Etats à se parler pour aller au de-là des frontières.

Le commerce illicite qui mérite une attention particulière, constitue un fléau réel dans la sous-région. « Le commerce illicite a été identifié comme étant une source majeure du financement du terrorisme. Le manque à gagner en Afrique de l’Ouest dépasse les 50 milliards de dollars/Us. Il faut une rationalisation des recettes fiscales. L’Afrique de l’Ouest qui enregistre une faible intégration est aujourd’hui, la zone est la plus exposée », a révélé le Ministre du Budget, Birima Mangara.

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