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Contribution: Et si ces « maçons » de la polémique n’étaient pas « francs » ?, (Par Mamadou Lamine Ba, Journaliste)

Rédigé par leral.net le Lundi 29 Janvier 2018 à 13:34 | | 0 commentaire(s)|

Depuis quelques semaines, il y a une forte agitation, dans notre pays, sur la franc-maçonnerie et les francs-maçons. Congrès ou rencontre avortée du Rehfram ou sommet tenu et réussit de la Fédération pour la Paix Universelle (fpu). Les « maçons » de ce que je considère comme controverse, polémique, ne me semblent pas si « francs » que ça. Permettez que j’argumente dans les lignes et paragraphes suivants.

Je rappelle, d’emblée, que j’ai été nommé Ambassadeur de Paix en mi 2016. Mais auparavant, en début de cette année, un jour, par curiosité, je me suis amusé à chercher, à « googeliser » une structure mondiale qui œuvre pour la paix mondiale. Le prétexte était l’existence d’Organisations Mondiales de la Santé, du Commerce, etc… Mon objectif était de savoir s’il existait, dans le monde, une organisation transcontinentale pacifiste.
Je suis tombé sur la Fédération pour la Paix Universelle ou Universal Peace Federation (Upf). A travers leur site internet, je me suis baladé dans ces activités, objectifs, principes et autres caractéristiques de l’organisation. Ce qui m’a le plus frappé, c’est deux choses : la Foi en un Dieu et la Valeur de la Famille comme bases fondamentales de la société humaine. Je n’étais pas satisfait pour autant.

J’ai cherché mon pays, le Sénégal, dans la base de données du site. Diverses informations me sont proposées tout de suite. Un nom, qui sonne sénégalais, apparait sur l’écran. Il n’y avait plus qu’à chercher son contact. Ce que le site me propose en un clic. Le tour est joué. La fédération existe et il y a un sénégalais. J’envoie au sieur un email pour le féliciter pour son engagement et lui affirmer mon intention d’intégrer la structure.
Le monsieur me répond qu’il est en Corée mais qu’il me mettrait en rapport avec quelqu’un basé au Sénégal. Quelques deux semaines plus tard, je reçois un appel téléphonique local, sénégalais, qui me parle de cette correspondance que j’avais même oubliée. Le sieur à l’autre bout, parlait un français un peu différent de celui parlé au Sénégal. Il est malien et me dit qu’il a reçu une information de son supérieur lui demandant de me contacter.

Ainsi, un jour, je reçus un message d’invitation à une réunion. Le jour j, je me retrouve dans une maison transformée en ateliers de couture, de coiffure et d’arts culinaires. Un tout dans une maison. Des jeunes filles apprennent ici des métiers pour se lancer seules ou en groupes dans leurs propres affaires. J’étais séduit par cette initiative qui rend autonomes les jeunes filles, encadrées par des adultes enthousiastes à aider.
Je me fis tout de suite une conviction. Si c’est leur manière de propager la paix, alors elle est bonne. On me donna la parole. Je déclinais dans mon propos, toute ma satisfaction d’intégrer cette structure, mieux de ma réjouissance de voir une telle initiative salvatrice car libératrice des griffes de la pauvreté qui conduit souvent, certaines jeunes filles, à faire des choses qu’elles ne souhaitaient pas. Autant pour les garçons.

Le sieur était content de mon discours et de mon statut de journaliste qui veut œuvrer pour la paix. Je participerais donc à toutes les réunions, sauf cas d’empêchement majeur. C’est ainsi qu’en mi 2016, en avril, il m’informe que je devais recevoir mon diplôme d’Ambassadeur de la Paix. J’ai eu des frissons. C’est quoi un Ambassadeur de Paix, quel mérite ai-je pour porter ce fardeau ? J’étais partagé entre honneur et peur.
Je me présentais au lieu indiqué et trouvais une salle bondée, à Ker Massar. Sénégalais, américains, français, coréens, maliens, Bissau-guinéens…le monde était là. Dans mon discours, je me rappelle, j’avais dit que « nous étions une mini-nations unies » dans cette salle. A la réception de ce document je réalisais, un peu, ma nouvelle tâche sur ma personne, ma famille, mes voisins, mon pays et le monde.

Voici comment, en substance, j’ai connu et intégré la Fédération pour la Paix Universelle… Revenons à nos moutons… Récemment, une rencontre du Rehfram a capoté à Dakar suite à une pression sociale, notamment virale, qui a obligé l’hôtel à faire marche arrière. J’ai suivi avec intérêt et curiosité le déroulement de tout ça. Je ne sais pas s’il faut se réjouir ou non de la non tenue de cette rencontre. Je m’en vais vous dire pourquoi.
Je ne sais pas ce qu’est un franc-maçon ou la franc-maçonnerie. Je ne peux définir ni l’un ni l’autre. Parce que je ne m’en suis jamais intéressé. Mais quand on est approché par des parents, des amis, des collègues, il est important de rappeler certaines choses et dégager librement et clairement sa position. « Tu es franc-maçon ? », « je ne te connaissais pas franc-maçon », « comment devient-on franc-maçon ? ». Interrogation, remarque et question que j’ai reçues.

Ma conviction, en tant que croyant en un Seul Dieu, de surcroît Omnipotent, est que rien ne peut égaler la puissance divine. Parce qu’Il n’est pas si négligent au point de créer ce qui peut Lui disputer son Pouvoir Eternel. Je le dis parce que j’entends dire qu’ils sont puissants, les francs-maçons. J’en ris. Comment peut-on être plus puissant que le sommeil, la soif, la faim, etc… à plus forte raison Dieu qui est notre seul recours ?

Des sénégalais font le tour de certaines familles dites religieuses pour porter un message contre les francs-maçons et leurs acolytes homosexuels. Je ne suis ni l’un ni l’autre. Mais à creuser un peu, je me demande le degré de franchise de ces maçons de la controverse inutile. Je lis et j’entends parfois dire que tel et tel (président, ministre, député, directeur général, etc…) est franc-maçon. Ces gens font le tour des familles dites maraboutiques et distribuent des mallettes d’argent. Personne n’interroge sa provenance.

Je parle d’argent parce que j’entends dire que les francs-maçons en ont beaucoup… Ces mêmes personnes qui se battent contre eux reçoivent des financements d’organisations caritatives sans pouvoir tracer la provenance de leur financement. La sagesse voudrait qu’on exige la clarté du départ licite à la réception de ces financements. La neutralité voudrait qu’on inclut tout le peule à ce débat et non se limiter à des marabouts.
Pourquoi toute cette agitation ?, me suis-je permis de m’interroger. Et si eux-mêmes avaient d’autres objectifs ? Paraitre aux yeux de l’opinion ? Attirer des bailleurs ? Volonté d’exister ? Accroitre la pression sociale en perspective des élections présidentielles en installant un faux débat qui n’intéresse à peine les sénégalais à mon avis ? Nager dans la conscience inconsciente de certains de nos concitoyens ?

L’Imam Hassan Cissé, (qu’Allah Soit satisfait de lui), de Médina Baye, était membre à part entière de cette institution. De même que Mame Mor Mbacké et Modou Kara Mbacké. Est-ce à dire que ces personnalités sont assez mal informées et se font brider et entraîner dans la franc-maçonnerie ? Je crois que non. La seule présence de l’Imam Cissé me suffit comme preuve du bien-fondé de cette structure.

Il y a des choses avec lesquelles on ne joue pas dans un pays. La paix et la stabilité sociale, gages de la tranquillité nécessaire à la Paix. Quand on lui a demandé s’il existait des choses meilleurs que Lui, le prophète Mouhammad (pssl) a répondu que Le Qur’aan et la paix sont meilleurs que lui. Le Coran parce que c’est le Verbe divin ; la Paix parce que sans elle, on ne peut pas se livrer sa lecture.

Il y a des sénégalais qui aiment jouer avec la dignité des autres et la paix sociale au nom de la démocratie. Souvent en complicité naïve avec une certaine presse au nom de la liberté d’expression qu’ils confondent au libertinage de pression. Le journalisme de faits est la base de ce métier même si celui d’opinion est non négligeable s’il est raisonné. Sachons raison garder et préservons la denrée paix. Elle n’est pas inépuisable.

Mamadou Lamine BA, Journaliste
ballamine@gmail.com