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Coronavirus : Motivation financière au personnel médical, les forces de l’ordre attendent toujours leur part

Depuis l’annonce du paiement des primes aux personnels de la Santé pour leur implication dans la lutte contre la propagation de la pandémie de la maladie du Coronavirus, beaucoup de rumeurs circulent dans les casernes, commissariats et brigades. Les forces de l’ordre impliquées également depuis le début, tout en étant autant sinon plus exposés, réclament leur part du gâteau. D’ores et déjà, plusieurs versions ont été distillées, faisant croire que tous les éléments impliqués ne seront pas logés à la même enseigne et l’autre, qu'une évaluation est en cours pour effectivement, « primer » tout ce beau monde.


Rédigé par leral.net le Dimanche 3 Mai 2020 à 15:32 | | 0 commentaire(s)|

Les forces de défense et de sécurité impliquées dans l’exécution de l’état d’urgence et du couvre-feu assorti, continuent de s’interroger sur leur sort dans la prise en charge financière allouée à d’autres segments, également impliqués dans la lutte contre le Coronavirus. Ces agents qui pour la plupart, sont autant sinon plus impliqués que quiconque, ne comprennent pas le silence de leur hiérarchie, sur ce qui est considéré comme un « deux poids, deux mesures » du gouvernement.



Pourtant, dès les premiers jours de l’état d’urgence, nombreux de ces agents rencontrés sur le terrain par les reporters d’Atlanticactu, ont tiré sur la sonnette d’alarme, en craignant une contagion rapide car étant dépourvus d’équipements adéquats pour faire face. Hormis cet état de fait, d’autres ont évoqué le volume de travail supérieur à celui légalement prévu, d’où la nécessité d’inclure des heures supplémentaires à défaut d’une indemnité spéciale.

Mais, la surprise sera grande en voyant le Chef de l’Etat lors de son discours citer les bénéficiaires de la manne financière, en ignorant les forces de défense et de sécurité. Autant le personnel médical, les secteurs des transports et d’autres pans de la société son pris en compte à travers des primes et d’autres formes d’intéressement, autant policiers, militaires, gendarmes, gardes pénitentiaire, etc., continuent de végéter .


La hiérarchie a exhorté les éléments à respecter les mesures-barrières et à sensibiliser les populations civiles. Il leur a aussi demandé d’éviter le racket sous toutes ses formes, en facilitant le passage des camions transportant le vivrier et les marchandises.



Malgré le respect de toutes ces instructions, les éléments sur le terrain « exigent » que l’État se penche sur leur sort, car étant des Sénégalais, responsables de familles de surcroît. Car disent-ils, « non seulement nous sommes plus qu’exposés mais nous ne pouvons pas subvenir normalement à nos besoins, car devant gérer nos familles et se débrouiller pour manger, car la popote n’est pas prévue pour nous autres ».

Une situation mal vécue par les gardes pénitentiaires dont l’un d’entre eux, nous apprend, « dès le premier cas, nous avons été consigné au poste sans aucune possibilité d’aller dans nos foyers ». Et le maton très remonté, de préciser, « imaginez que depuis bientôt deux mois, je ne peux voir ma famille, je ne sais comment ils vivent et l’Etat malgré ça, ne m’accorde aucune indemnité alors nous sommes tous assis sur une poudrière car, il suffirait que l'un d'entre nous chope le virus pour voir une contamination à grande échelle ».

Plus grave, nous renseigne ce policier rencontré à Rufisque, « nos chefs nous interdisent de mettre des gants à moins d’acheter des gants jetables en latex sur lesquels le virus ne peut adhérer mais, comment en acheter si on n’a pas de primes ». Pourtant, « il est plus judicieux de s’occuper de nous qui sommes au contact des populations, donc des porteurs du virus, que de distribuer des enveloppes en haut lieu », tonne notre agent de police.

Pour un Conseiller du président de la République ayant requis l’anonymat et intervenant sur la question des primes exceptionnelles, il a demandé aux hommes de ne pas se décourager et de continuer à remplir efficacement les missions confiées. Selon ce dernier, « le Chef de l’état est en train d’arbitrer avec les ministères concernés et le moment venu, tous les éléments auront le même montant, sans distinction de grade ni de lieu géographique », a-t-il déclaré à Atlanticactu.

Enfin, il tient à rapporter « la satisfaction du Chef de l’Etat à l’égard de toutes les forces de défense et de sécurité pour le travail abattu, leur professionnalisme et leur esprit de solidarité envers leurs concitoyens ».




Cheikh Saadbou Diarra (Atlanticactu.com)

La rédaction de leral...