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Crash de l'avion russe : L'hypothèse d'un attentat à la bombe "fortement privilégiée"

Rédigé par leral.net le Samedi 7 Novembre 2015 à 10:43 | | 0 commentaire(s)|

L'analyse des boîtes noires de l'avion russe qui s'est écrasé dans le Sinaï permet de "privilégier fortement" l'hypothèse d'un attentat à la bombe, selon des sources proches du dossier. Le responsable égyptien de l'enquête ainsi que le ministre de l'Aviation civile doivent tenir une conférence de presse samedi au Caire.


Six jours après le crash qui a coûté la vie aux 224 personnes à bord, la thèse d'une bombe ayant explosé dans l'Airbus de la compagnie russe Metrojet 23 minutes après son décollage de Charm el-Cheikh s'imposait vendredi de plus en plus clairement. Une source proche du dossier a indiqué que l'analyse des deux boîtes noires de l'avion, croisée avec des relevés sur les lieux du crash et l'expérience des enquêteurs, permettait de "privilégier fortement" l'hypothèse d'un attentat à la bombe.

Défaillance technique "hautement improbable"
En effet, le décryptage de l'enregistreur des données de vol (Flight Data Recorder) et de l'enregistreur des voix dans le cockpit (Cockpit Voice Recorder) indique que "tout était normal" jusqu'à la 24e minute de vol quand ces deux boîtes noires ont brutalement cessé de fonctionner, comportement symptomatique d'une "très soudaine dépressurisation explosive", selon cette source. "L'hypothèse d'une explosion avec pour origine une défaillance technique, un incendie ou autre, apparaît hautement improbable", a-t-elle ajouté.

"Engin pyrotechnique"
Une autre source proche du dossier a expliqué que l'analyse d'une boîte noire confirmait le caractère "brutal" et "soudain" de l'événement ayant précipité la chute de l'appareil, précisant que des photos montrant certains débris criblés d'impacts allant de l'intérieur vers l'extérieur "accréditent plutôt la thèse d'un engin pyrotechnique".

Vols civils russes suspendus
Jeudi, Londres et Washington avaient ouvertement évoqué la piste d'une bombe. La Russie est d'abord restée prudente face à cette thèse après ce qui constitue la pire catastrophe aérienne ayant frappé la Russie, mais le président Vladimir Poutine, sur recommandation des services secrets, a ordonné vendredi la suspension des vols civils russes vers l'Egypte. Il a aussi demandé au gouvernement d'"assurer le rapatriement des citoyens russes". Selon le vice-Premier ministre russe Arkady Dvorkovich, en charge de ce dossier, il y aurait actuellement entre 45.000 et 70.000 Russes en Egypte.

Confusion à l'aéroport
Le rapatriement a déjà commencé pour les quelque 20.000 citoyens britanniques présents à Charm el-Cheikh, station balnéaire du sud de la péninsule du Sinaï. A l'aéroport de Charm el-Cheikh, c'est la confusion et la colère qui dominaient vendredi chez les nombreux touristes britanniques bloqués, qui déploraient le manque de communication de leurs autorités. L'ambassadeur de Grande-Bretagne a d'ailleurs été interpellé par des touristes à son arrivée à l'aéroport. Des centaines de touristes russes patientaient eux aussi dans des files d'attente au milieu de leurs bagages devant les comptoirs de compagnies russes.

Mesures de sécurité renforcées
A Washington, le ministre américain de la Sécurité intérieure a annoncé que "certains" aéroports du Moyen-Orient avaient été priés de renforcer leurs mesures de sécurité pour les vols en direction des Etats-Unis, par mesure de "précaution". Il s'agit notamment "d'élargir les contrôles sur les objets" embarqués dans les avions, a-t-il dit.

Voyages déconseillés
Après les premières déclarations jugeant probable la thèse de l'attentat, plusieurs compagnies étrangères dont les britanniques avaient suspendu leurs vols vers et en provenance de Charm el-Cheikh alors que la Belgique et la France ont déconseillé à leurs ressortissants de s'y rendre.

Coup dur pour le tourisme
Ce drame risque de porter un nouveau coup dur au tourisme en Egypte, un pays déjà affecté par des années d'instabilité depuis la chute de Hosni Moubarak à l'issue d'une révolte populaire en 2011.

Le groupe Etat islamique, dont la branche égyptienne est active dans le Sinaï, a affirmé être responsable du crash mais sans expliquer comment il aurait procédé.

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