DIOMAYE-SONKO, DÉJÀ LA BATAILLE DE 2029

Le Sénégal traverse une période d’incertitude institutionnelle, portée par des dissensions manifestes entre les deux principales figures de l’exécutif : le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko. Lors de l'émission « Soir d’infos » sur TFM ce mercredi 12 novembre, le professeur Maurice Soudieck Dione a analysé la portée de cette situation inédite et les enjeux qui la sous-tendent.​

L’exécutif sénégalais vit aujourd’hui une dualité de pouvoir rarement observée dans l’histoire politique du pays. « La cohabitation de deux pôles issus de la même alliance, mais porteurs de visions et de stratégies parfois divergentes, provoque une diarchie aux conséquences incertaines », a expliqué Dione à l’antenne de TFM.​

Le chercheur en sciences politiques a souligné les risques liés à la structure actuelle du pouvoir : « Depuis l’indépendance, le Sénégal s’est bâti sur un présidentialisme fort. Chaque précédente tentative de partage s’est soldée par une domination de la présidence sur le parlement ou le gouvernement. Cette fois, la rivalité s’exprime ouvertement, et la quête du contrôle politique pour 2029 accentue les tensions ».​

Au cœur de ces frictions, la lutte pour le leadership de la majorité parlementaire s’intensifie, avec d’un côté le camp Diomaye pro-Présidence et, de l’autre, celui de Sonko, chef de file de Pastef. Selon l'invité de Souleymane Niang, « une rupture politique entre les deux hommes ne ferait que fragiliser l’essentiel du projet de réforme et ouvrirait la voie à un retour des oppositions dispersées. Le Sénégal a besoin de stabilité pour relever les défis du coût de la vie, de l’électricité ou de l’emploi ».​

L’analyste met également en garde contre une dissolution de l’Assemblée nationale, option parfois évoquée pour contourner le blocage politique : « L’expérience internationale montre que cette solution plonge généralement le pays dans une crise interminable, sans assurance de résolution des conflits institutionnels ».​

Pour conclure, Maurice Soundieck Dione appelle à une réforme du système institutionnel sénégalais et à une redistribution plus équilibrée des pouvoirs pour garantir la pérennité du processus démocratique.