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Dakar, ville de la pagaille : Grandeur et décadence d'une capitale

Jadis respectée pour sa propreté, la qualité de ses infrastructures, la qualité de son éducation et la discipline de ses fils - ce qui en faisait d'ailleurs une capitale attractive qui a formé les premiers Présidents et Cadres supérieurs de l'Afrique francophone - Dakar a perdu de sa superbe et offre aujourd'hui, une image peu reluisante à la face du monde.


Rédigé par leral.net le Mardi 17 Août 2021 à 09:32 | | 0 commentaire(s)|

Dakar, ville de la pagaille : Grandeur et décadence d'une capitale
Dakar étouffe ! Elle est devenue méconnaissable, et ils sont nombreux à le dire. C'est à se demander, finalement, s'il y a un ministre en charge du Cadre de vie, ou encore un ministre de l'Environnement ou de l'Urbanisme et de l'Hygiène publique, tellement la pagaille qui y règne, est indescriptible.

Se mouvoir dans la capitale est devenu aujourd'hui un vrai calvaire, car Dakar est devenue un vrai capharnaüm. À voir la saleté qui règne dans le centre-ville, avec des trottoirs défoncés, les bâtiments vétustes qui menacent ruine, les activités commerciales incompatibles avec l'ordre, la sécurité et la santé publique (parc Lambaye, Salle de vente, Keur Serigne bi etc.), l'encombrement par des mendiants aux différentes intersections , les véhicules hippomobiles dans la circulation, jusqu'à la Médina, la Corniche, on ne peut que s'en désoler et s'interroger sur la véritable mission de ceux qui ont la charge de diriger ce pays.

Parce que l’occupation anarchique des rues a enlaidi la capitale sénégalaise, Dakar ressemble à un grand souk, pour ne pas dire un dépotoir à ciel ouvert, où tout est permis, avec des gens qui se comportent n'importe comment, qui jettent n’importe quoi n’importe où, qui font leurs besoins où bon leur semble, établissent leur lieu d'activité où ils veulent, élisent domicile selon leur convenance, jardins publics, sous les passerelles, et transforment les lieux en des toilettes à ciel ouvert.

Jadis, vitrine de toute l'Afrique de l’Ouest, avec un espace bien aménagé, des édifices bien entretenus, des populations bien disciplinées, Dakar offre aujourd'hui un visage hideux ; et le plus curieux est que cela ne semble déranger personne. C'est comme si ceux qui dirigent le pays n'avaient aucune vision prospective, c'est toujours le bricolage, le rafistolage et le pilotage à vue.

Et face à cette pagaille, difficile de ne pas donner raison au Colonel Moumar Guèye, qui disait : «Quand la ville est envahie par des villageois sans éducation, la ville se transforme en village sans organisation». Et justement, aujourd'hui la capitale ressemble à un gros village dépourvu d'organisation. Malgré les tentatives notées çà et là pour rendre la capitale propre, rien n’y fait, à cause de son encombrement humain.

Pouvait-il en être autrement, si l'on sait qu'il est communément admis que là où règne la promiscuité, il y a forcément la saleté ? C'est pourquoi, malgré les efforts fournis par l'Ucg pour rendre la capitale propre, rien n’y fait. Il suffit, pour s’en convaincre, de se promener dans les quartiers comme Rebeuss, Niayes Thioker, Fass-Gueule Tapée, Colobane, etc. Des ordures sont déversées presque partout, jusque dans les rues les plus fréquentées. Dans les marchés aussi règne une saleté repoussante, où l'on voit des essaims de mouche sur les étals de viande, de poissons et autre nourriture. Une chose grave mais qui ne semble déranger personne, alors que l'on a un ministre chargé de l'hygiène publique.

Mais c'est à croire que ces ministères ne sont conçus que pour orner le décor, car dans la pratique, on ne sent pas leur travail. Pourtant, l'ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, semblait avoir compris les enjeux ; c'est pourquoi il avait des projets ambitieux pour changer le visage de la capitale.

Entre autres projets, la construction d'un immense parking souterrain à la place de l'Indépendance pour fluidifier la circulation, le pavage des rues, la construction de nouvelles infrastructures, etc.

Malheureusement, il a été victime de ses ambitions et mis sous la touche. Ce qui révolte le plus est le fait que ses projets auraient pu au moins être poursuivis au grand au bonheur des citoyens. Mais non, c'est comme si la politique politicienne avait pris le dessus, parce que l'essentiel était tout simplement de l'éliminer de la course, quitte à priver les populations d'un cadre de vie agréable.

Aujourd'hui, le régime doit faire son introspection et savoir que le pouvoir est un instrument de progrès et non de domination ou de jouissance. Par conséquent, il convient de mettre à contribution tous les talents de ce pays, et Dieu sait que le Sénégal en regorge, pour pousser le pays vers le haut et non le tirer vers le bas, comme c'est le cas de nos jours.

Il convient dès lors, d’amener l’ensemble de la population à s’approprier les notions de bien commun, de salubrité et de sécurité dont elle est la seule bénéficiaire, à travers un programme d’éducation qui s’adressera à tous ceux qui vivent sur toute l’étendue du territoire et à tous les niveaux, pour mettre en exergue et ré-inculquer la conscience des valeurs qui nous ont valu notre réputation dans le concert des nations. Mais pour que cela soit possible, il faut que les dirigeants commencent par donner le bon exemple.
«Quand le chef est droit, même s'il ne commande pas, tout va. Quand le chef n'est pas droit, il a beau commander, personne n’obéit», dixit Confucius.






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