Dégradation de la note souveraine du Sénégal : le gouvernement dénonce une analyse « biaisée » de Moody’s

La récente décision de l’agence de notation Moody’s de dégrader la note souveraine du Sénégal n’a pas tardé à faire réagir les autorités sénégalaises. Dans un communiqué diffusé ce week-end, le ministère des Finances et du Budget a fustigé une analyse « spéculative, subjective et biaisée », estimant qu’elle ne reflète ni la réalité économique […]

La récente décision de l’agence de notation Moody’s de dégrader la note souveraine du Sénégal n’a pas tardé à faire réagir les autorités sénégalaises. Dans un communiqué diffusé ce week-end, le ministère des Finances et du Budget a fustigé une analyse « spéculative, subjective et biaisée », estimant qu’elle ne reflète ni la réalité économique du pays, ni les réformes en cours.

Moody’s a motivé sa décision par une détérioration des indicateurs budgétaires, évoquant un déficit public estimé à 14 % du PIB et une dette atteignant 119 % du produit intérieur brut. L’agence évoque également des tensions persistantes de trésorerie, des incertitudes sur les perspectives de croissance à court terme et un environnement institutionnel fragilisé par les récentes transitions politiques.

Des arguments que le gouvernement balaie en bloc. Selon le ministère, cette appréciation ne tient pas compte du Plan de redressement économique et social actuellement en œuvre, ni des mesures d’élargissement de l’assiette fiscale engagées pour restaurer la soutenabilité des finances publiques. Il souligne aussi les succès récents sur le marché financier régional, avec plusieurs levées de fonds jugées « concluantes » par les acteurs locaux.

Dans son communiqué, le ministère des Finances déplore ce qu’il considère comme une « ligne de conduite douteuse » de l’agence américaine, qu’il accuse d’avoir ignoré les signaux positifs émis par les autorités depuis plusieurs mois. Dakar appelle les partenaires techniques et financiers à se référer à des données « objectives et vérifiables », plutôt qu’à des évaluations perçues comme déconnectées des réalités du terrain.

Les autorités reconnaissent néanmoins la gravité de la situation budgétaire, mais attribuent en grande partie cette dérive à la gestion de l’ancien gouvernement. Elles pointent notamment l’existence d’une « dette cachée » révélée par un rapport de la Cour des comptes, qui aurait été omise dans les états financiers précédents. Une accusation que l’ancien président conteste publiquement depuis plusieurs semaines.

Face à ce climat d’incertitude, le ministère réaffirme son engagement à rétablir la discipline budgétaire, à améliorer la transparence dans la gestion des ressources publiques et à restaurer la confiance des investisseurs. Un objectif jugé prioritaire dans un contexte régional marqué par l’instabilité économique et les répercussions persistantes de chocs exogènes.

Reste à savoir si ces signaux suffiront à rassurer les marchés et à inverser une tendance qui place désormais le Sénégal sous la surveillance accrue des agences de notation et des bailleurs internationaux.

Source : https://xalimasn.com/2025/10/13/degradation-de-la-...