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Editorial (Par Cheikh Thiam) : Croissance, le temps du partage

Si tout est urgence dans ce Sénégal, petit pays d’Afrique qui brille cependant par son leadership diplomatique, l’espoir peut être permis à l’analyse des réalisations que le gouvernement du Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne, a pu concrétiser, notamment en milieu rural. Les années 2015 et 2016 ont été particulièrement fécondes en croissance économique. Le taux de 6% a été, pour la première fois, dépassé, en raison d’une dynamique agricole certaine et du regain de vitalité de certains secteurs économiques.


Rédigé par leral.net le Mercredi 5 Avril 2017 à 16:33 | | 0 commentaire(s)|

Jusqu’ici, le partage de la croissance, à l’image de celui de beaucoup de pays, a été problématique pour les décideurs politiques et économiques sénégalais. Son impact sur le pouvoir d’achat, sur le niveau de vie et sur les conditions d’existence a longtemps divisé les économistes. En lançant le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc), le président Macky Sall a apporté une réponse pertinente à ce débat : le partage de la croissance se fait par un apport de bien-être aux populations rurales qui, à travers la renaissance de l’agriculture, ont contribué significativement à l’accroissement du produit intérieur brut.

Permettant de contourner les lenteurs administratives de tous ordres, le Pudc a effectivement permis de faire jaillir l’eau potable dans des centaines de villages, favorisant ainsi l’accès à une denrée si vitale. Dans le même élan, des routes et pistes de production, en plusieurs centaines de kilomètres, ont désenclavé des hameaux et localités dont les productions trouvaient de la peine à s’écouler sur les marchés urbains. Enfin, la mise à disposition de matériels post-récoltes a allégé les travaux très pénibles et si importants pour valoriser les productions locales.

Ainsi, s’inscrivant « dans le temps de l’action », la priorité du Président Macky Sall est « de répondre aux aspirations légitimes de tous à une vie meilleure », pour « apporter de l’eau au Sénégal qui a soif ; éclairer le Sénégal qui vit dans l’obscurité ; désenclaver nos terroirs isolés du reste du pays ; rendre l’éducation et la santé accessibles à tous, dans nos villes et dans nos campagnes ; et libérer nos mères, nos sœurs et nos filles des corvées domestiques épuisantes que la machine devrait faire à leur place ».

Les réalisations et réalités du Pudc ont donc convaincu que le développement économique et social commence par la base, en intégrant les populations comme bénéficiaires des politiques publiques. Souvent, l’on s’est plaint de l’orientation des experts des institutions de Bretton Woods de vouloir accompagner les pays en développement depuis leurs bureaux climatisés de Washington. De nos capitales africaines aussi, on reproduit les mêmes erreurs, en voulant réorienter et améliorer les conditions de vie des populations rurales, depuis des bureaux tous aussi climatisés des centres urbains. Le développement est d’abord endogène, inclusif et solidaire, en plaçant les populations de base au cœur de ses dynamiques.

Dans son message à la Nation de cette année, le chef de l’État a d’ailleurs porté une attention particulière à ces millions de Sénégalais des campagnes qui, dans un environnement peu clément, participent à l’élan de construction nationale. Le message à la Nation étant un exercice républicain et démocratique pour celui qui porte la lourde charge de conduire le destin de nos quatorze millions de compatriotes, il ne pouvait donc pas omettre les laborieuses et courageuses classes paysannes et rurales de notre pays.

Le thème du défilé majestueusement célébré sur l’ensemble du territoire national, portant sur la préservation de notre environnement, s’inscrit dans la même logique, non fortuite. En effet, cette thématique demeure une urgence, après la Cop22, mais aussi et surtout, à la suite de la découverte d’importants gisements pétroliers et gaziers en offshore, dans notre pays.

L’exploitation de ces ressources va certainement induire des retombées économiques certaines qui imposent, cependant, une politique environnementale responsable dans laquelle les forces de défense et de sécurité pourront véritablement jouer une belle partition, dans une synergie impliquant fortement les populations rurales. La bataille pour un environnement durablement préservé intègre bien « la lutte contre la pollution, la pêche illicite et la déforestation, entre autres périls ». Le Président Macky Sall la place dans le même « ordre de priorités que la défense de la souveraineté nationale et de l’intégrité du territoire ».

Par Cheikh Thiam

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