Gabon I Élections locales : Le choix contesté de Cyriaque Moukoundji, une menace pour la cohésion des Bâtisseurs ?

Ancien député du Parti Démocratique Gabonais (PDG), Cyriaque Moukoundji n'est pas un inconnu dans la région. Mais c'est justement ce passé politique qui semble aujourd'hui le desservir. Plusieurs habitants interrogés dans le cadre d'un sondage informel indiquent ne pas souhaiter sa candidature, pointant du doigt son bilan jugé peu convaincant durant son précédent mandat.

« Il n'a rien fait lorsqu'il était là. Maintenant, on veut nous le ramener dans un nouveau costume. C'est non », tranche un commerçant du centre-ville de Mbigou.

Depuis sa création le 5 juillet dernier, l'UDB – parti lancé par le président, Brice Clotaire Oligui Nguema – s'est voulue force de rupture et de refondation. À travers une charte prônant la transparence, la justice sociale et la mise en avant de nouvelles figures, le mouvement s'était engagé à ne pas répéter les erreurs du passé. Mais en désignant un ancien élu du PDG, c'est toute cette promesse qui semble vaciller.

« Ce choix est perçu ici comme un recyclage politique. Un éternel recommencement. Ce n'est pas ce que la population attendait », commente un infirmier retraité de la localité.

La désignation de Moukoundji est perçue non seulement comme une erreur stratégique, mais aussi comme une insulte à l'intelligence politique locale. Plusieurs leaders d'opinion estiment que si l'UDB persiste dans ce choix, la défaite sera presque inévitable dans cette circonscription.

Sur le terrain, les attentes sont claires : la population aspire à du changement réel. Pas seulement dans les discours ou les slogans, mais dans les actes et les figures politiques incarnant cette transition. La volonté est de tourner la page du PDG, non de l'annoter.

L'Union des Bâtisseurs, qui se veut l'étendard du renouveau républicain, est aujourd'hui face à une équation simple : changer de méthode ou reproduire les erreurs du passé. Le cas Cyriaque Moukoundji pourrait bien devenir le premier test de sa crédibilité et de sa capacité à incarner réellement le changement qu'elle promet.

KM