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Enseignement privé, transports, gardiennage : les travailleurs expriment leurs maux et dénoncent la précarité

Se tourner les pouces pendant trois mois de vacances ! Une telle attitude n’enchante guère le Syndicat indépendant de l’enseignement privé du Sénégal. Selon Socé Fall, les enseignants aussi veulent vivre. Quant au Sagas, il demande à l’Etat de mener une enquête dans les entreprises pour un respect de la convention signée en 2019.


Rédigé par leral.net le Jeudi 28 Juillet 2022 à 12:57 | | 0 commentaire(s)|

"Vive les vacances" entonnent les enfants. Mais les enseignants du privé sont en boule. A preuve, ils risquent de rester près de trois mois sans salaire. Une situation qui irrite bien Socé Fall, leur porte-parole et secrétaire général du Syndicat indépendant de l’enseignement privé du Sénégal. Selon ce dernier, ce que leur font subir leurs patrons est indigne. « Comment comprendre que l’on fasse travailler quelqu’un qui s’occupe des enfants des autres pendant 9 mois et qu’on lui demande de rester chez lui pendant trois sans salaire, le restant de l’année », s’interroge-t-il. Pour ce dernier, la quintessence d’un salaire est de permettre au travailleur de vivre correctement et d’éviter l’endettement. « Il faut que l’Etat prenne ses responsabilité et organise, s’il le faut, un conseil présidentiel ou les états généraux de l’enseignement privé. Nous ne sommes pas en vacances aujourd’hui mais au chômage. Nous voulons des vacances rémunérées et il nous faut avoir du temps pour nous reposer », regrette Socé Fall. En effet, en cette période, ils sont nombreux à arpenter les rues à la recherche de travail pour joindre les deux bouts. D’aucuns sont des peintres, d’autres des ouvriers dans les chantiers ou vendeuses. « C’est anormal que nos patrons nous fassent subir cela et nous tirons la sonnette d’alarme », peste-t-il.

Respect de la convention : Le Sagas demande à l’Etat de mener une enquête dans les entreprises Lenteurs dans la généralisation de l’applicabilité de la convention de la sécurité et du gardiennage au sein de certaines entreprises, le Syndicat autonomes des gardiens et agents de sécurité du Sénégal demandent à l’Etat de diligenter une enquête pour sonner la fin de la récréation, selon Isidore Coly, le Sg. Pour lui, la situation est telle qu’il faut un respect de la nouvelle convention signée depuis janvier 2019. « Des entreprises font tout pour respecter cette convention, mais d’autres passent outre et ne parviennent même pas à payer le salaire conventionnel de la 2nde catégorie. Le souci c’est que ces entreprises-là sont en concurrence avec des entreprises dites « modèles ». Cela ne nous permet pas d’entrer dans une situation de respect des normes du Bit et en ce qui concerne le code du travail. On exige à ce que le ministre de l’Intérieur publie un décret et protège les agents pour que les entre- prises puissent leur verser leurs cotisations à l’Ipress etc. », fait remarquer Isidore Coly
Les travailleurs de l’Aftu menacent de tenir un sit-in.

Selon Amadou Samb, le Secrétaire général, les travailleurs de l’Aftu vivent dans une précarité sans faille. « Ils bossent 12h par jour. Sans contrat de travail. Les femmes, une fois qu’elles tombent enceintes, risquent de perdre leur poste. Elles sont exploitées et font face à des harcèlements. Depuis 2020, les travailleurs perçoivent leur salaire au-delà du 13, le 14 ou le 15 de chaque mois », révèle notre interlocuteur. A l’en croire, lors des fêtes religieuses comme la korité, les travailleurs n’ont reçu que des avances. « A la fête de la Tabaski, certains sont partis sans être payés. Ce sont 58 personnes qui ont été payées. Le Quatrans n’a qu’à leur payer leur passif et les régulariser. Nous allons tenir un sit-in pour réclamer le départ de la Direction, dont le Cetud », met-il en garde.
Rewmi

Mame Fatou Kébé