Michael Flynn a promis devant la cour une coopération pleine et entière avec l’équipe du procureur Mueller . Une décision prise « dans l’intérêt de ma famille et de mon pays », a précisé l'ancien conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche .
Michael Flynn reconnaît avoir menti au FBI en janvier dernier, quelques jours à peine après l’investiture de Donald Trump, au sujet des conversations qu’il avait eues avec l’ambassadeur russe à Washington. Des faits pour lesquels il risque la peine maximale de cinq ans de prison et une amende pouvant aller jusqu'à 250 000 dollars.
Selon le document transmis par le procureur, Michael Flynn a déclaré qu’il avait contacté les Russes à la fin 2016 à la demande de plusieurs personnes de l’équipe de transition de Donald Trump, dont un « très haut responsable ». Qui est-il ? Plusieurs médias américains citent le nom de Jared Kushner , le propre gendre du président. Selon la chaîne de télévisionABC , Michael Flynn « serait même prêt à déclarer que pendant la campagne, Donald Trump lui a demandé d’entrer en contact avec les Russes ».
Si ces informations sont exactes, elles sont explosives pour le président américain. Donald Trump a plusieurs fois qualifié l’enquête menée par le procureur Mueller de chasse aux sorcières et a continuellement démenti la moindre collusion avec la Russie.
Quoi qu’il en soit, le plaider-coupable de Michael Flynn va contraindre la Maison Blanche à revoir sa stratégie de défense. Jusqu’à présent, Donald Trump attribuait l’enquête sur les ingérences russes dans la campagne à un complot des démocrates.
La Maison Blanche se défend
Dans un communiqué, le conseiller juridique de la Maison Blanche, Ty Cobb, minimise le rôle de Michael Flynn, soulignant qu’il n’a été conseiller à la Sécurité nationale que pendant 24 jours. Et le communiqué précise : « rien dans le plaider-coupable n’implique qui que ce soit d’autre que Michael Flynn ».
C’est techniquement vrai pour l’instant, mais Michael Flynn a été un personnage central de la campagne et les révélations qu’il s’apprête à faire, sont potentiellement dévastatrices pour la Maison Blanche.
Les réactions n'ont pas tardé. Les démocrates se sont empressés de souligner la proximité de Michael Flynn avec Donald Trump tout au long de la campagne et pendant le début de sa présidence. « Comment le président Donald Trump a-t-il pu tolérer aussi longtemps qu'il l'a fait d'avoir comme conseiller à la Sécurité nationale, un homme qui était potentiellement l'objet de chantage de la part des Russes ? C'était imprudent, voire irresponsable », a fustigé Richard Blumenthal, sénateur démocrate.
Côté républicain, très peu d'élus ont souhaité réagir à l'inculpation de Michael Flynn. Et quand ils l'ont fait, c'est de manière plutôt sibylline. Comme le sénateur Lindsey Graham : « J'apprécie Michael Flynn, il a servi ce pays pendant longtemps avec honneur et efficacité. C'est un triste jour, mais c'est comme cela que ce système fonctionne. »
Une réaction à noter, celle de l'ancien directeur du FBI, brutalement remercié par la Maison Blanche après avoir refusé d'enterrer cette enquête. Empruntant une métaphore biblique, James Comey a écrit sur les réseaux sociaux: «que le droit jaillisse comme une source, la justice comme un torrent intarrissable !».
La Bourse ne s’y trompe pas : elle a fortement chuté à l’annonce du plaider-coupable.