Promu cette année dans l’élite, Guédiawaye Basket Academy (Gba), en garçons comme en filles, est presque sur tous les fronts : championnat, Coupe de la Ligue, Coupe Saint-Michel, Coupe du Maire… Les « Académiciens » de la banlieue enchaînent les bons résultats au point de titiller les habitués. Les deux équipes de Guédiawaye, qui traversent une période faste, n’ont pas encore fini de surprendre.
Par Cheikh M. COLY
La saison passée, à cette époque, Guédiawaye basket academy (Gba) évoluait en deuxième division. Le club de la banlieue, porté sur les fonts baptismaux en 2015, s’est battu pour placer ses deux équipes dans l’élite : les garçons malgré leur défaite (90 – 91) en finale du tournoi de montée contre l’Union sportive des Parcelles assainies (Uspa) et les filles qui avaient disposé (73 – 34) de l’Us Rail. Un coup double qui n’a pas tardé à porter ses fruits. Car, en plus de bouleverser la hiérarchie en championnat, cette saison, Gba a écrit une glorieuse page de son histoire en accédant en finale de la Coupe Saint-Michel chez les messieurs et de la Coupe de la Ligue chez les dames. Les poulains du coach Massaer Gningue ont ainsi bien réussi leur apprentissage dans l’élite. Ils ont deux matches sur six à gagner pour se qualifier pour les play-offs. Samedi dernier, ils ont sorti en demi-finale l’Union sportive de Ouakam (Uso), confortant ainsi tout le bien que l’on pensait d’eux depuis le début de la saison. Et pourtant, lors du tournoi de montée, les observateurs voyaient en cette formation un avenir radieux, tellement les joueurs qui la composent ont fait montre d’un talent et d’une détermination sans commune mesure. Il ne restait donc qu’à mettre les bouchés doubles pour leur tracer la voie à suivre. Ce que les dirigeants de Gba ont bien compris en misant sur un bon encadrement.
À en croire l’entraîneur de l’équipe masculine, Massaër Gningue, qui a rejoint l’équipe cette saison, les performances acquises jusque-là sont dues à un travail acharné et à un encadrement de haut niveau. « En réalité, ce n’est que le travail qui a donné tous ces résultats. Je suis venu répondre à l’appel du président Pathé Kéita en tant qu’ancien joueur et technicien. Sur place, j’ai trouvé que l’académie a commencé le travail sur beaucoup de choses », a précisé le technicien qui ne s’enflamme pas après le succès de son équipe face à l’Uso.
Après une année seulement dans l’élite, chez les hommes, Gba fait forte impression. L’équipe est en train de bouleverser la hiérarchie. Mais son coach joue la carte de la prudence. Massaer Gningue veut que les choses aillent tout doucement. Il insiste beaucoup sur le plan mental afin que ses joueurs ne soient pas dans une certaine euphorie qui peut les plomber, alors que l’objectif reste le championnat surtout avec les play-offs en ligne de mire…
Selon lui, son équipe est en train d’apprendre et l’objectif, pour lui et ses poulains, c’est de rester durablement dans l’élite. « En première division, on apprend. Ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est le travail qu’on est en train de faire et qu’on compte poursuivre pour faire de très bons résultats », a-t-il déclaré.
Le Play-off assuré chez les dames, des coupes en ligne de mire
Promues cette année également, les filles de Guédiawaye Basket Academy (Gba) ont le vent en poupe. Logée dans la poule B, l’équipe de Malick Bachir Diop occupe la deuxième place dans la poule B après 10 tours. Elle n’a perdu qu’un match à l’aller et un autre au retour, notamment face à la Jeanne d’Arc. Gba qui a validé son ticket pour la finale de la Coupe de la Ligue après sa victoire 61 – 60 sur la Jeanne d’Arc, est aussi qualifiée en demi-finale de la Coupe du maire. Une rencontre qui n’est pas encore programmée. Ces résultats, selon Malick Bachir, sont le fruit d’un travail acharné qui se fait tous les jours, avec des entraînements matin et soir et parfois même la nuit, quand les conditions le requièrent. Ce travail, a précisé le coach, a commencé à l’époque où Gba évoluait en deuxième division. Après la montée en National 1, le club a misé sur l’organisation, notamment sur les coaches. Car, selon Malick Bachir, l’objectif étant le maintien, il fallait gagner d’abord pour assurer tout ça. « Pour se maintenir, il faut gagner, sinon on va directement en play-down », a-t-il précisé. Mais pour lui, les filles sont en confiance, ce qui fait la différence jusque-là dans les performances de l’équipe féminine.
Aujourd’hui, Malick Bachir Diop tient un groupe constitué d’une vingtaine de jeunes filles dont la moyenne d’âge est de 18 à 19 ans. « Nous n’avons que deux à trois filles qui ont 24 ans et depuis notre accession à l’élite, nous travaillons d’arrache-pied pour nous maintenir dans ces conditions », a-t-il fait remarquer, non sans préciser que quelques recrutements ont été faits pour maintenir une dynamique du groupe de filles formées à l’académie.
L’équipe s’entraîne quotidiennement, de 7 heures à 9 heures les matins, et de 16 heures 30 à 19 heures 30 les après-midis. Depuis quatre mois, affirme le coach, c’est le même rythme et les filles commencent à s’y habituer. « C’est pourquoi le résultat suit. Actuellement, nous sommes deuxièmes de la poule B, nous allons jouer les play-offs et dans ce cadre, nous visons les demi-finales avant la finale, même si nous savons qu’on va jouer presque tous les jours », a estimé Malick Bachir Diop, selon qui l’objectif reste le maintien qui est déjà acquis. Cependant, a-t-il relevé, le staff a demandé de jouer à fond lors des coupes. Donc la qualification en finale de la Coupe de la Ligue n’est pas fortuite, selon Malick Bachir. « C’est notre option de jouer plus lors des compétitions de coupe pour chercher quelque chose afin de marquer notre empreinte dans le basket-ball féminin, en tant que novice du championnat de première division », a indiqué Malick Bachir qui s’attend à une très belle finale, le 27 mai, face à l’As Ville de Dakar en Coupe de la Ligue.
Des moyens pour hisser le club au premier rang
Pour mettre ses joueurs dans des conditions de performance, Guédiawaye Basket Academy n’a pas lésiné sur les moyens. Les entraîneurs des équipes masculine et féminine ont salué les efforts consentis par leur président, Pathé Keïta, pour permettre au club d’évoluer dans un environnement meilleur de compétition. À en croire Massaër Gningue, la plupart des joueurs sont logés et nourris par le club. « Le président Pathé Keïta a loué un immeuble qui est à proximité du terrain d’entraînement pour loger les joueurs. C’est à moins de cinq minutes de marche ; ce qui fait que nous pouvons nous entraîner jusqu’au soir », a relevé le coach qui se dit véritablement satisfait par les mesures d’encadrement entreprises prises par Gba. Cela étant, le technicien Gningue estime que la performance d’un club répond à un certain nombre de critères sportifs. « Gba est en train de sublimer ses acteurs à ne pas baisser leur allant pour être au top niveau », a encore martelé M. Gningue. « Le président Pathé Kéita, qui fut un joueur, a bien compris la nécessité de mettre à l’aise les joueurs, tout en les dotant de moyens de rester digne et de s’occuper de leur travail », explique le technicien. Selon lui, deux à trois joueurs avaient tenté des aventures ailleurs, mais ont fini par revenir à Gba.
De son côté également, le coach des filles, Malick Bachir Diop, se dit très satisfait des conditions de performance dans lesquelles ont été mis des dirigeants. À l’en croire, Gba a fait appel à plusieurs expertises dans le domaine sportif tout au début de sa création. « De nombreux techniciens du basket étaient de passage pour apporter leur expérience dans la formation des jeunes qui sont en train de nous séduire en ce moment », a-t-il fait savoir.
En outre, fait-il remarquer, Gba qui avait du mal à regrouper des supporters commence à accueillir une affluence avec les résultats obtenus ces dernières semaines. Car dans la ville de Guédiawaye, les supporters se ruaient vers l’équipe de football et le basket était considéré comme le parent pauvre avec des tribunes vides depuis le début du championnat. Mais avec la qualification en demi-finales des équipes (féminine et masculine), la donne a changé. Les dirigeants ont retrouvé leurs supporters avec un ferme engouement de porter leurs équipes au firmament.
« On commence à sentir la présence des supporters, surtout lors de nos demi-finales de Coupe de la Ligue et de Coupe Saint-Michel. Ils étaient nombreux à faire le déplacement au stadium Marius Ndiaye et fort de ce soutien, j’imagine que Guédiawaye aura désormais sa place dans le gotha du basket sénégalais », a témoigné le coach Malick Bachir Diop. Il a cependant déploré le manque de soutien des autorités administratives et locales de Guédiawaye, notamment le maire de la Ville, qui, à son avis, devrait se glorifier des performances de l’équipe. Il a lancé ainsi une mobilisation générale de toutes les bonnes volontés pour contribuer au développement du sport de masse, et particulièrement du basket. « Tout ce que nous faisons donne une promotion à la Ville de Guédiawaye qui doit constituer un hub de fabrique de sportifs et de vainqueurs dans les sports divers. Donc Gba a besoin de la présence et du soutien des autorités de la localité », a-t-il laissé entendre.
Source : https://lesoleil.sn/focus-sur-guediawaye-basket-ac...