Falsification de documents : Un faussaire présumé arrêté avec du matériel sophistiqué à Pikine

 
Un individu a été interpellé à la gare des Baux Maraîchers, à Pikine, alors qu’il s’apprêtait à récupérer des documents administratifs frauduleux. Une perquisition menée à son domicile, a permis de découvrir un important dispositif de falsification, impliquant passeports, cachets internationaux et matériel technique. L’homme est poursuivi pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux.
 
 
 
Un vaste réseau de falsification de documents administratifs vient d’être partiellement démantelé par la Police nationale, grâce à une opération menée par le commissariat d’arrondissement de Pikine. Un homme a été interpellé le 25 juin 2025, vers 18 heures, à la gare des Baux Maraîchers, alors qu’il tentait de récupérer des documents supposément falsifiés.
L’arrestation a été rendue possible grâce à un renseignement anonyme. Lors de son interpellation, le suspect avait sur lui douze laminats de sécurité destinés à la confection de passeports. Une fouille de son véhicule a permis de retrouver un acte de vente de voiture ainsi que deux actes de vente de terrains non signés, renforçant les soupçons à son encontre.
 
Une perquisition accablante
 
Dans la foulée, les enquêteurs ont mené une perquisition à son domicile, situé à Tivaouane Peul. Celle-ci a permis de découvrir un véritable atelier clandestin de falsification. Les policiers y ont saisi pas moins de 23 passeports (dont plusieurs sénégalais, maliens, italien et d'autres d’Afrique de l’Ouest), accompagnés de matériel technique avancé : imprimantes, machine de plastification, massicot, onduleur — tout l’équipement nécessaire pour produire des documents apparemment authentiques.
Plus inquiétant encore, les forces de l’ordre ont mis la main sur une importante collection de cachets frauduleux reproduisant des marques officielles d’entrée et de sortie aux frontières (dont Lisbonne, Roissy Charles de Gaulle, Madrid), mais aussi des cachets diplomatiques, ministériels et administratifs (Ambassades, Préfecture de l’Eure, ministère de l’Économie et des Finances), en plusieurs langues (français, espagnol, allemand, arabe), ce qui suggère une tentative d’usurpation à échelle internationale.
 
Des outils pour parfaire l’illusion
 
À cela s’ajoutaient des accessoires divers permettant de donner du réalisme aux documents produits : tampons dateurs et numéroteurs, encreurs, papiers vierges de différentes couleurs, clés de connexion Internet, correcteurs, bâtons de colle. Les enquêteurs ont également découvert des éléments inhabituels comme un pistolet factice, trois machettes neuves et un groupe électrogène encore emballé, laissant penser à un équipement destiné à poursuivre l’activité même en cas de coupure d’électricité.
 
Un procédé bien rôdé
 
Selon ses propres déclarations, le mis en cause procédait en scannant des passeports originaux, modifiait ensuite les données personnelles sur ordinateur, puis apposait les laminats pour finaliser le faux document. Ces passeports trafiqués étaient ensuite revendus à 20.000 F Cfa à des ressortissants sénégalais vivant à l’étranger, en quête de solutions rapides face à leurs difficultés administratives.
 
Des poursuites judiciaires engagées
 
Placé en garde à vue, l’individu est poursuivi pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux en écritures publiques, ainsi que faux et usage de faux dans des documents administratifs. Le matériel saisi a été consigné pour les besoins de l’enquête, qui se poursuit.
 
Samba THIAM