Leral.net - S'informer en temps réel

Festival Jazz de Saint-Louis: Une 29e édition rythmée par des sonorités d’ici et d’ailleurs

Rédigé par leral.net le Lundi 21 Juin 2021 à 19:08 | | 0 commentaire(s)|

Des sonorités d’ici et d’ailleurs ont rythmé la 29ème édition du festival de jazz de Saint-Louis. Des artistes comme Baaba Maal, Vieux Farka Touré, Awa Ly ont joué leur partition de la plus belle des manières. Une balade mélodieuse ! Avec Baaba Maal et la chanteuse Mamy Kanouté, le public venu prendre part au festival de […]

Des sonorités d’ici et d’ailleurs ont rythmé la 29ème édition du festival de jazz de Saint-Louis. Des artistes comme Baaba Maal, Vieux Farka Touré, Awa Ly ont joué leur partition de la plus belle des manières.

Une balade mélodieuse ! Avec Baaba Maal et la chanteuse Mamy Kanouté, le public venu prendre part au festival de jazz de Saint-Louis (18-21 juin, à l’Institut français) samedi dernier a eu droit à un véritable show acoustique. Le roi du Yeela a fait découvrir aux festivaliers des sonorités inspirées des cultures guinéenne, malienne, mauritanienne et sénégalaise.

Après avoir interprété des morceaux pour rendre hommage à Cheikh Oumar Foutiyou Tall, le lead vocal du Dandé Leñol est entré dans le vif du sujet. Sa belle prestation a marqué la deuxième soirée de la 29ème édition du festival de jazz de Saint-Louis. Les admirateurs n’ont pas hésité à esquisser des pas de danse pour faire corps avec ce chanteur et guitariste. Son répertoire musical s’inspire de la richesse du patrimoine culturel de certains pays de la sous-région pour créer un style musical propre porté par une des plus belles voix du pays.

Au cours de la soirée, l’artiste malien Vieux Farka Touré a chanté en plusieurs langues africaines, notamment en songhaï, peulh, touareg et bambara. Il a hérité cette ténacité sur scène de son père (Ali Farka Touré) qui aimait rappeler avoir perdu  neuf frères du même père et de la même mère. « Le nom que je porte est Ali Ibrahim. Mais il est une tradition en Afrique de donner un surnom étrange (Farka signifie âne, qui n’a rien de péjoratif, car cet animal est admiré pour sa force et sa ténacité) à votre unique enfant si vous avez perdu tous les autres », a confié le musicien sur la scène de l’Institut français.

 

 

 

 

 

Entre tradition et modernité, Touré établit des ponts entre des mélodies d’Afrique et le blues américain. Sorti en 2013, le plus récent disque de Vieux Farka Touré, « Mon pays », est directement inspiré par la crise que traverse actuellement le Mali. Il comporte deux titres en anglais « Future & Peace » et a été conçu comme un hommage aux beautés de la culture de son pays déchiré. À Saint-Louis, Vieux Farka a interprété le morceau fétiche de son père intitulé « Wallahi-Dou » et d’autres titres qui ont fait danser le public jusqu’à 1h du matin.

Auparavant, un public, très nombreux, massé aux alentours de la scène de l’Institut français de Saint-Louis, a eu droit, vendredi dernier, à de belles prestations à l’occasion du concert d’ouverture de la 29ème édition du festival de jazz de Saint-Louis dédiée à Golbert Diagne.

Awa Ly a démarré sa prestation vers 22 heures. Accompagnée par le célèbre tambour-major Khadim et son Groupe Ngéweul-Gui, elle a tenu en haleine le public en chauffant l’ambiance. Sa musique a impressionné tout le monde. Même les enfants ont communié avec elle dans la joie. Elle s’est réjouie de l’organisation de ce festival en pleine crise sanitaire.

Awa Ly, Ablaye Cissoko ont donné le « La »

 

 

 

 

 

Son mélange de folk, de jazz et d’emprunts aux musiques du monde a conquis ses admirateurs. Fortement inspirée par l’amour, Awa nous a fait découvrir la richesse de son dernier album intitulé « Safe and Sound » sorti en mars 2020. Elle a pu enchaîner avec brio ses morceaux (des textes faits en anglais) avec le célèbre koriste sénégalais Ablaye Cissoko. Celui-ci, bien inspiré, a chanté avec elle un morceau mandingue intitulé « Wouloulalou » qui signifie « donneurs de naissance, de vie ». À travers ce titre, Cissoko a fait comprendre au public son intention d’attirer l’attention de ses concitoyens sur la nécessité d’éduquer les enfants pour les préparer à s’adapter dans un monde qui a tendance à devenir une jungle.

Après cette parenthèse, Awa a poursuivi sa randonnée musicale en faisant parler son cœur, en chantant haut et fort. Elle a encore surpris son public par sa qualité artistique et sa voix jazzy, au groove de velours. Son art original transcende le monde et chante la racine, le cœur et surtout l’amour, décliné sous toutes ses coutures.

 Jamm Jazz a clôturé la première soirée du festival, en présentant un sept et constitué de passionnés, mais surtout d’excellents instrumentistes. Le guitariste du Groupe, Tapha Diop, a saisi cette occasion pour rendre encore hommage au défunt Khabane Thiam, un grand pianiste et compositeur qui a rendu l’âme en 2019 à Saint-Louis, à la suite d’un accident de la circulation.

Vendredi et samedi derniers, les mélomanes se sont délectés de belles sonorités d’ici et d’ailleurs. Cette 29ème édition, sous un format réduit, confère à la ville de Saint-Louis son statut de carrefour du métissage culturel.

Mbagnick Kharachi DIAGNE (Correspondant)



Source : http://lesoleil.sn/festival-jass-de-saint-louis-un...