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[Feuilles d’hivernage] Marsoulou: Un village de secrets et de mystique

Rédigé par leral.net le Jeudi 26 Août 2021 à 20:30 | | 0 commentaire(s)|

Marsoulou est une des îles qui composent la commune de Fimela, dans le département de Fatick. Peuplée uniquement de Sérères avec comme activités principales la pêche et l’agriculture, cette localité est mystique. Aucune autorité n’y entre sans autorisation, au risque d’être destituée.   Par Marie Bernadette SÈNE et Mouhamadou SAGNE Marsoulou, en plus de ses fromagers […]

Marsoulou est une des îles qui composent la commune de Fimela, dans le département de Fatick. Peuplée uniquement de Sérères avec comme activités principales la pêche et l’agriculture, cette localité est mystique. Aucune autorité n’y entre sans autorisation, au risque d’être destituée.

 

Par Marie Bernadette SÈNE et Mouhamadou SAGNE

Marsoulou, en plus de ses fromagers mythiques où des séances de prières sont organisées pour bénir et protéger les habitants du village, est également une terre bénite dont le sable soigne des blessures au couteau. Merveille aux facettes multiples, Marsoulou la lointaine est une île entourée d’une végétation luxuriante. Des fromagers et des manguiers offrent un beau paysage aux visiteurs. Située entre les deux fleuves, le Sine et le Saloum, la localité est un paradis terrestre, mais difficile d’accès.

Après avoir bravé des kilomètres pour rallier le village touristique de Ndangane Sambou, puis une traversée en pirogue d’une dizaine de minutes, on foule le sol de Marlodj. De là, il faut encore faire un périple de 15 mn en charrette pour joindre Marsoulou. Le charretier, Baye Fall, c’est son nom, fait de bonnes affaires avec ce mode de transport hippomobile à travers ses navettes dans les îles de Mar. En contact avec les piroguiers de l’autre rive, à Ndangane campement, qui font traverser les voyageurs pressés, son téléphone ne cesse de sonner pour des besoins de location. L’autre alternative qui s’offre au visiteur, c’est de prendre «le courrier», c’est-à-dire la pirogue qui assure quotidiennement, toutes les deux heures, la navette à partir de Ndangane village vers l’île de Marlodj. «Plusieurs voyageurs préfèrent l’attendre puisque le prix du transport est fixé à 300 FCfa», nous explique ce jeune habitué des lieux, en partance pour l’île de Marlodj.

Mais à Soulou ou Marsoulou, le village est paisible. Le gazouillement des oiseaux est le son qui accompagne les voyageurs hormis les pas du cheval. Avec des bâtis uniquement en dur, la localité respire le calme et la sérénité. Mama Thior est le patriarche et Imam du village. Trouvé sous l’arbre à palabre dans sa maison, en compagnie de son jeune frère Mamadou Thior, le chef de village et Lamine Mané, un notable, ils acceptent de nous conter l’histoire de la création de Marsoulou.

 

Un Socé nommé Kanguel a fondé le village

Ce village, selon l’Imam et patriarche, Mama Thior, «a été fondé par un Socé du nom de Kanguel, un conquérant qui avait quitté le Gabou en compagnie de sa sœur Sokhna et de son neveu Pambal. Ils étaient poursuivis par le roi de l’époque pour avoir colorié un poulet». Ainsi, poursuit l’Imam, «pour échapper à la sentence, ils quittent Gabou, traversent Sankkoyangue, Chounang, Walycounda, Kalycounda, Ndiambilor, Albatar, Pakao avant d’arriver à Sangomar et à Diakhanoor (actuelle Palmarin). De là, ils rencontrent Maïssa Waly Dione Mané qui est allé créer le village de Mbissel, tandis que Kanguel et sa famille continuent le voyage avec Sounkarou, jusqu’à Ndangane». Une fois sur place, ils sont rattrapés par la faim. Ils décident alors d’aller chasser. C’est ainsi qu’avec leurs flèches, ils touchent un gibier qui est tombé mais qui s’est ensuite relevé. «En boitant, le gibier traverse le fleuve. Il sera suivi par les chasseurs Sounkarou et Kanguel jusqu’à une île déserte. Sounkarou allume un grand feu et retourne avec son ami Kanguel. Le lendemain, il revient et trouve que le feu avait consumé tout sur son passage jusqu’à deux km à la ronde et décide d’y habiter. Son ami allume un autre feu qui s’est étendu jusqu’à 5 km plus haut et où il décide d’y vivre avec sa famille», fait savoir le chef du village.

Sous un fromager, ajoute l’Imam Thior, «Kanguel jetait des petites racines d’arbres qu’il utilisait pour soigner. À la fin de chaque séance, il demandait à son fils ou à sa femme en socé d’aller jeter le restant des racines sous le fromager : Ta Soulingo. Et, c’est ainsi qu’est venu le nom de Marsoulou».

 

Un village où l’autorité n’est pas la bienvenue

Soulou est un village riche de ses secrets et pouvoirs mystiques reconnus de tous, avec une population estimée à près de 500 âmes et qui s’étend sur 3,5 km de long et 1,5 km de large. Ici, comme dans beaucoup de villages du Sine, on incarne aussi ses pouvoirs et interdits. C’est un petit village de pécheurs et d’agriculteurs qui a jalousement conservé le legs des anciens. «En effet, dans notre localité, toute personne incarnant l’autorité ne doit pas y séjourner au risque d’être destituée», nous renseigne Imam Mama Thior. Il explique l’origine de ce don. «Comme je l’ai dit tantôt, le fondateur de ce village était un guérisseur et un savant. Il voulait protéger sa terre, c’est pourquoi il a fait en sorte qu’aucune autorité ne puisse y séjourner. Ici, quand une autorité venait, elle s’arrêtait à l’entrée du village et envoyait un messager pour qu’on appelle le chef. Ce dernier allait à sa rencontre. Mais si par malheur l’autorité entre dans le village, elle risque d’être poursuivie par des abeilles qui la feront ressortir d’ici. Si elle réussit à entrer dans le village, une fois de retour, elle sera destituée de ses fonctions. Jusqu’à présent, les enfants de ce village qui portent des tenues (militaires, gendarmes, policiers, douaniers, sapeurs-pompiers, préfet ou autres) en arrivant au village, se déshabillent à Ndangane avant de fouler la terre de leurs ancêtres», révèle le vieux Mama Thior, Imam de Marsoulou. Il ajoute que «d’aucuns disent que cela n’existe plus, mais personne ne veut prendre le risque en essayant d’enfreindre cet héritage que nos ancêtres nous ont légué, et cela on n’y peut rien».

 

Kanguel, le fromager béni

Kanguel est le nom du génie protecteur de Marsoulou. D’après Mamadou Thior, le chef de village, il avait demandé à être enterré sous le fromager et avait garanti aux populations que les prières qui seront dites sur sa tombe seront exaucées. «Kanguel est notre protecteur. Il est à l’entrée du village. C’est lui qui a fondé l’île de Marsoulou. Il avait demandé à être enterré au pied du fromager. Il avait garanti à sa descendance que toutes les prières qui seront formulées sur sa tombe seront exaucées. Depuis lors, nous nous rendons là-bas régulièrement pour prier et demander nos vœux qui sont toujours exaucés.  Des centaines de personnes viennent ici solliciter des prières devant sa tombe».

Le chef de village d’ajouter aussi que Sokhna, la sœur de Kanguel, est enterrée non loin de là. Et son domaine, c’est la protection des enfants. «Dans le village, aucune femme ne porte son enfant sur son dos sans sa bénédiction, sinon il sera gravement malade. La femme à l’obligation de venir sur sa tombe, on fait les sacrifices nécessaires avant qu’elle n’ait le droit de porter son enfant sur son dos. C’est pareil pour le sevrage. La femme devra obligatoirement retourner auprès de la tombe de Sokhna pour obtenir sa bénédiction avant le sevrage, sinon l’enfant ne sera pas bien portant».

 

Le sable soigne une coupure de couteau

Dans les mystères de l’île de Marsoulou, il y a le secret lié à son sable. Alors qu’ailleurs les blessés sont évacués dans les hôpitaux ou structures de santé, à Marsoulou, un blessé au couteau est juste soigné par le sable. «L’autre richesse de Marsoulou est la terre. Telle que vous le voyez, le sable constitue pour nous de l’or. Car, ici, quand une personne est blessée par un couteau, on ne court pas voir un médecin. La seule chose que les ancêtres nous ont légué, c’est de prendre un peu de la terre et de la mettre sur la plaie. Ce petit geste guérit la plaie. La personne blessée n’a pas besoin d’aller à l’hôpital pour ça. Marsoulou a un legs que nous avons essayé de garder, malgré la présence de la religion», a indiqué Mama Thior, l’Imam du village.

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Un environnement agressé par l’érosion côtière

À cheval entre les deux autres Mar (Lodj et Fafaco), Marsoulou fait face à un environnement agressé par l’érosion côtière. Mais aussi les difficultés ne manquent pas. Elles sont liées à l’enclavement et au manque d’électricité, entre autres. «Ici, l’environnement du village est souvent agressé par l’avancée de la mer, l’érosion côtière», nous renseigne Issa Thiam, natif de Soulou et agent de la Seho chargée de la gestion de l’eau dans la zone. Et, selon lui, «cette situation fait que Marsoulou est devenue une île qui ne s’agrandit plus, menacée qu’elle est par ces facteurs alors que la population s’agrandit de jour en jour». Pour autant, l’île se positionne dans cette quête pour le mieux-être de ses habitants. Les principales activités sont liées à l’agriculture, l’élevage, la pêche, la cueillette des produits de mer et le tourisme. «Mais certains secteurs comme l’agriculture et l’élevage font également face à la problématique foncière qui handicape les activités des populations», souligne M. Thiam. En dehors des activités précitées, 80% des jeunes s’adonnent à la navigation dans des bateaux étrangers, souligne notre interlocuteur. Il indique également que «3% seulement de la jeunesse sont constitués d’enseignants et le reste à se trouve à l’étranger par l’immigration».

Il faut noter qu’à Soulou, les difficultés ne manquent pas. Elles sont similaires à celles des autres îles de la zone que sont Marlodj, Marfafaco et Wandjé (une petite île de la commune de Djirnda). «C’est le manque d’électricité, d’intrants agricoles pour les paysans, de matériels d’allégement des travaux des femmes et pour les femmes transformatrices de produits halieutiques (pirogues-moteurs). Mais aussi et surtout l’enclavement de l’île. Les populations souhaitent avoir un pont qui les relierait à la terre ferme.

Par ailleurs, l’île de Soulou bénéficie des avantages du partenariat avec des Hollandais à travers une association dénommée «Fondation Ile de Mar» qui intervient dans plusieurs domaines comme l’éducation. Ce qui a permis, selon Issa Thiam, de doter le village de 6 salles de classe pour le Cem, d’un bloc administratif, d’un bloc d’hygiène, d’une bibliothèque et d’une salle informatique équipée. Aussi, avec l’érection du collège en lycée, le partenariat a permis de faire bénéficier au village de six autres salles de classes équipées en tables-bancs. «Un avantage comparatif pour l’île de Mar Soulou, au niveau du Cem, tout élève qui réussit au Bfem au premier tour, le partenaire lui octroie une bourse de 130.000 FCfa par an, de la Seconde jusqu’à la Terminale», nous révèle Issa Thiam. Et qui plus est, des perspectives sont ouvertes par le partenaire qui, selon lui, «envisage de construire un centre de formation professionnelle pour les jeunes qui ne peuvent plus continuer leurs études universitaires».

LAISSEZ-PASSER

Julio, l’Absolument magnifique

Elhadji Ibrahima THIAM

« Julio l’Absolu ». Derrière ce pseudonyme, se cache Souleymane Ndiaye. Avant cette semaine, ils n’étaient pas nombreux les Sénégalais comme moi qui avaient une seule fois entendu parler de ce jeune rappeur. À cause d’une convocation à la Division des investigations criminelles (Dic), l’artiste vient de se faire une petite notoriété que sa carrière entamée depuis quelques années ne lui avait pas offerte. Gardé à vue, déféré au Parquet puis inculpé pour « provocation à des actes d’intolérance religieuse » à travers sa chanson « Tarixa », Julio l’Absolu a été placé sous contrôle judiciaire.

Pour avoir le cœur net sur ce qu’on lui reproche, je suis allé écouter le titre incriminé. À la fin de la séance d’écoute, ma conviction était faite : il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Julio l’Absolu devrait être même félicité car le message qu’il véhicule dans sa chanson est l’exact contraire de ce qu’on lui reproche. Ceux qui l’ont dénoncé aux autorités judiciaires sont soit de mauvaise foi, soit n’ont pas écouté l’intégralité du morceau « Tarixa ». Et pourtant, au début du clip qui accompagne cette chanson qui, faut-il le rappeler, date de mai 2020, l’auteur, anticipant sans doute sur la réaction de certains zélés, avait pris le soin de mentionner ce message : « L’œuvre qui suit se veut satirique et se veut unificatrice. Nous prions de suivre jusqu’à la fin avant de porter un jugement quelconque ». Hélas, malgré cet avertissement, il n’a pas été entendu.

Au-delà du message, il faut saluer le génie artistique du rappeur Julio l’Absolu qui, en matière de composition musicale, s’est démarqué des sentiers battus pour évoquer un sujet sensible qui, qu’on le veuille ou non, est devenu latent. Il s’agit de la concurrence mal à propos entretenue par certains adeptes des différentes confréries religieuses sénégalaises. Une compétition ridicule qui se manifeste surtout durant le mois de Ramadan avec les talk-shows télévisés du soir et qui se prolongent, le lendemain, sur les réseaux sociaux. « Les confréries doivent être des chemins qui mènent vers la droiture et non pas des sources de diversion. Cheikh Ahmadou Bamba et El Hadji Malick Sy nous ont laissé un héritage fort, et nous devons tout faire pour ne pas gâcher cette opportunité. Malgré les différents chemins empruntés, nous restons tous des musulmans appartenant à une même communauté et croyant au même Dieu », dixit Julio l’Absolu en bas de son clip sur Youtube. Y a-t-il meilleur message d’unité ?

PETIT MÉTIER, GROS PROFIT

PAPE SALIOU NDIAYE, COMMERÇANT

 

Des amphis au commerce de tomate

 

Trouver un emploi dans l’Administration ou le privé demeure un parcours du combattant. Le diplôme n’étant plus une garantie pour une fonction. Conséquences, face à ce dilemme, beaucoup de jeunes diplômés se tournent vers l’entrepreneuriat et parviennent à tirer leur épingle du jeu. C’est le cas du jeune Pape Saliou Ndiaye, étudiant en Master en Histoire, qui a finalement choisi de se lancer dans le commerce, plus particulièrement dans la vente de tomates. Et ça promet…

GOUDOMP– Étudiant en Master en Histoire, le jeune Pape Saliou Ndiaye dit Zale a fait le choix de ne plus enseigner cette discipline ou du moins faire des recherches. Il est en train d’écrire sa propre histoire dans le département de Goudomp où il s’est taillé une petite popularité auprès de bonnes femmes et commerçants de ce coin de la Casamance. À force de croire à son destin, le jeune homme à la noirceur d’ébène est devenu le principal fournisseur de tomates dans toute la zone de Goudomp. Son commerce s’étale même jusqu’en Guinée-Bissau où il a réussi à déployer ses activités. Ceci fait qu’il est toujours sur les routes du pays.

À quelques mètres de la route nationale, à côté de l’ancien garage de Goudomp, Pape Saliou tient dans trois boutiques ce qu’il est convenu d’appeler son entrepôt où il range soigneusement ses tomates fort appréciées par les clients pour leur qualité. Voulant prendre son destin en main et ne pas compter sur les concours à l’issue incertaine, il s’est lancé dans l’entrepreneuriat en étant son propre patron. « J’ai démarré mes activités en 2018 après avoir arrêté les études en Master. Je n’avais pas soutenu ma Thèse à cause d’un goitre, une tumeur du corps thyroïde qui déforme la partie antérieure du cou. J’ai tenté des concours comme celui du corps des greffiers, l’Inseps, etc. Cela n’avait pas marché. Je me suis alors dit pourquoi ne pas me lancer dans le commerce », a expliqué celui que ses clients appellent affectueusement Zale.

Ne pouvant rester les bras croisés et surtout qu’il est soutien de famille, il démarre son commerce avec l’argent de la tontine que sa mère avait mis gracieusement à sa disposition. Cent mille FCfa comme capitale. Ce qui lui permit de s’investir dans la vente en ligne. Il se retrouve au premier coup d’essai avec un bénéfice 20 000 FCfa. L’idée de se déployer dans la culture de la patate lui trotta dans la tête. Là aussi, il se frotta les mains avec un gain de 180 000 FCfa. De quoi voir l’avenir sous de meilleurs auspices. Lui qui devrait rédiger l’histoire de son époque se mit à écrire sa propre histoire. Encouragé par un ancien camarade de l’Université Cheikh Anta Diop, lui-même fournisseur de tomates, il se lance dans le créneau. « Je lui avais remis 300 000 FCfa afin qu’il me procure la marchandise. Aujourd’hui, il est un de mes partenaires dans ce commerce et mon principal fournisseur », raconte Zale. De fil en aiguille, il maitrise les rouages et se positionne en grand fournisseur de tomates entre Goudomp et la Guinée-Bissau. « La rentabilité dépend de la bonne qualité du produit. Cependant, la tomate importée est beaucoup plus rentable que celle locale. J’arrive à avoir un bénéfice de 150 000 FCfa par mois. Ce n’est pas mal », dit-il avec modestie. Il parvient ainsi, grâce à cette activité, à terminer la construction de la maison de son père à Dakar, en plus d’être d’un précieux soutien à ses sœurs, sa maman et la famille élargie à Goudomp. Malgré que sa maman qui a beaucoup investi sur ses études aurait aimé qu’il fasse carrière dans la fonction publique, Pape Saliou reste un modèle de réussite pour les jeunes de son quartier. « Les jeunes ne doivent pas tout attendre de l’État ou de quelqu’un d’autre. Ils doivent entreprendre et créer leur propre business. En plus du commerce de tomates, je cultive la patate et d’autres variétés de culture. Nous sommes dans une zone potentiellement riche que l’on peut exploiter et s’en sortir. Aujourd’hui, mon seul vœu, c’est d’avoir un dépôt et qu’on m’accorde plus de moyens. Je suis le fournisseur attitré des commerçants en Guinée-Bissau et de quelques coins de la région à l’instar des villages de Ngoré et Bédjine », confie-t-il. L’âme de l’entrepreneuriat en bandoulière, Pape Saliou caresse le rêve d’être le grand fournisseur de toute la zone afin d’écrire son propre récit ; ce qui est en train de se faire. Lentement, mais surement grâce à son flair d’entrepreneur.

Samba DIAMANKA (Correspondant)

AU CŒUR DES ARCHIVES DU SOLEIL

BŒUFS ÉCHAPPÉS DU FOIRAIL

Le festin des habitants de Hann-Plage se termine en prison…

L’occasion fait le larron. Les populations de Hann-Plage se sont très bien appropriées cet adage ; elles qui se sont tapés un bon festin en abattant et en se partageant la viande de bœufs échappés du foirail, situé près de la Seras, sans même se soucier de leur provenance. Le passage du train avait provoqué une frayeur monstre chez ces bœufs proposés à la vente par les bergers. La panique aidant, les bêtes se sont dispersées, les unes se sauvant dans les Niayes, les autres longeant la voie ferrée, l’ancienne route de Rufisque, si elles ne sont pas descendues vers la mer et Hann-Plage. Certains nageaient entre Dakar et Gorée. Le troupeau est estimé à plus de 300 têtes. Les propriétaires ont essuyé une grosse perte au niveau de Hann-Plage où neuf bœufs ont été capturés, égorgés et partagés entre un nombre d’habitants non déterminé. Mais, le festin qui était parti pour entrer dans les annales a avorté quand la Gendarmerie de la brigade de Hann a mis le nez dans cette affaire. Certains bénéficiaires qui ne voulaient pas avoir maille à partir avec la justice avaient jugé plus sage de se débarrasser des dizaines de kilogrammes de viande en les jetant à la mer avant l’arrivée des gendarmes enquêteurs. Les faits se sont déroulés en avril 1985.

Sur la plage de Bel-Air, les pandores ont pris en flagrant délit des habitants de la localité proche, les uns dépeçant des quartiers de viande, d’autres lavant des tripes d’un bœuf que ses propriétaires avaient refusé de vendre pour 190 000 FCfa. À Hann-Plage, les gendarmes ont retrouvé des quartiers de viande que les vagues ont rejetés sur la plage, le long du village. Ce gâchis a été estimé à un peu plus de deux millions de FCfa.

Dans le village, c’était l’omerta totale. Chez les populations, c’était ni vu ni connu, comme si tout le monde s’était passé le mot. Les gendarmes n’ont pu que constater le mutisme des villageois qui ont cependant reconnu avoir vu des animaux se promener en toute liberté. Ils découvriront qu’une partie de la viande avait été vendue et avaient même saisi la somme au cours d’une enquête qui s’est heurtée au secret dont les villageois avaient entouré l’affaire.

Au total, 15 habitants de Hann-Plage ont été déférés au parquet. Quant aux propriétaires, ils avaient déploré les efforts qu’ils devront déployer pour retrouver les 47 bêtes manquant au soir du 2 avril, compte non tenu des neuf déjà liquidées à Hann-Plage.

Samba Oumar Fall (Source, Le Soleil du 10 avril 1985).

DRÔLE D’HISTOIRE

40 ans après, une part du gâteau de mariage de Charles et Diana vendue plus de 2000 euros aux enchères

La part avait été récupérée, puis conservée par une employée de la Reine mère sur l’un des 23 gâteaux réalisés pour le mariage célébré en 1981.

Quarante ans après, il serait risqué de la manger. Une part du gâteau de mariage de la princesse Diana et de Charles a été vendue aux enchères, le mercredi 11 août dernier, à 2220 livres (2620 euros) par la maison Dominic Winter Auctioneers.

Le morceau d’environ 800 grammes, estimé initialement entre 300 et 500 livres, avait été récupéré, puis conservé par une employée de la Reine mère, Moyra Smith, sur l’un des 23 gâteaux réalisés pour ce mariage royal célébré le 29 juillet 1981. Surmontée d’un glaçage blanc et faite de pâte d’amandes, la tranche vendue, « légèrement fissurée » et conservée dans un film alimentaire, est ornée d’une version en sucre des armoiries royales britanniques où figurent un lion et un cheval.

Vendue à un collectionneur privé

« Nous avons été surpris par le nombre de personnes souhaitant enchérir sur cette grande et unique pièce du gâteau royal », a déclaré le commissaire-priseur et spécialiste des objets royaux, Chris Albury, évoquant avoir reçu des « demandes de renseignements » venues du « Royaume-Uni, des États-Unis et de plusieurs pays du Moyen-Orient ». La part a finalement été acquise par Gerry Layton, un collectionneur privé vivant à Leeds (nord de l’Angleterre).

Vendue avec des programmes de la cérémonie de mariage, un menu commémoratif du petit-déjeuner et un plan des tables pour la réception à Buckingham Palace, la tranche « semble être exactement dans le même état que lors de la vente initiale », a, par ailleurs, précisé la maison d’enchères. « Mais, nous vous déconseillons de la manger ! ».

Décédée en 1997, dans un accident de voiture à Paris, à l’âge de 36 ans, la princesse Diana reste l’objet d’un véritable culte et ses objets se vendent régulièrement aux enchères à prix d’or. Une Ford Escort, offerte par Charles, s’est vendue, en juin, pour plus de 60 000 euros et un tricycle de son enfance pour plus de 20 000 euros en juillet.

20minutes.fr

CITATION DU JOUR

« Les silencieux ne sont pas forcément des penseurs. Il y a des armoires fermées à clef qui sont vides ».

Madeleine Bohan



Source : http://lesoleil.sn/feuilles-dhivernage-marsoulou-u...