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Fichier, parrainage, affaire Ousmane Sonko: Ces candidats subitement aphones

Un silence troublant règne dans certains états-majors estampillés proches d'Ousmane Sonko. Des leaders ayant validé leur parrainage, ne se prononcent plus sur des questions aussi brûlantes que le fichier. Et cela ne laisse guère indifférent.


Rédigé par leral.net le Mercredi 10 Janvier 2024 à 16:31 | | 0 commentaire(s)|

Fichier, parrainage, affaire Ousmane Sonko: Ces candidats subitement aphones
Qui pour expliquer le silence si pesant des néo-candidats à une présidentielle ? Boubacar Camara, président de « Jengu Tabax », Déthié Fall également président du Parti républicain pour le progrès (PRP) et Cheikh Tidiane Dièye, membre de Yewwi Askan Wi, ne partagent pas seulement le bonheur d’avoir validé leur ticket, dès le premier coup, du contrôle des parrainages. Tous les trois, naguère engagés auprès d'Ousmane Sonko, notamment Déthié Fall et Cheikh Tidiane Dièye, ont subitement perdu la voix. Ils sont tombés dans un silence qui commence à intriguer.

Le leader de « Jengu Tabax » en premier, car face à la presse, il est allé jusqu’à dire que l’alternance ou non en février 2024, était sous la responsabilité d’Ousmane Sonko. En octobre dernier, Boubacar Camara a théorisé l’idée du report de l’élection présidentielle. C’est sur les réseaux sociaux qu’il s’était exprimé. « On doit voir comment s’organiser pour un retour au calme. Je pense que dans les conditions actuelles, il n’est pas raisonnable d’exclure le report consensuel de l’élection présidentielle », avait-il écrit.

Il soutenait, alors, que « si l’on y réfléchit sincèrement, l’on se rendra compte que si l’élection se tient maintenant, tout peut arriver dans ce pays. Dès qu’on entre dans une spirale négative, revenir devient quasi impossible. Le Sénégal ne peut pas organiser cette élection dans trois ou quatre mois, ce n’est pas possible ».

Dans un ton interpellatif et tranchant, Boubacar Camara avertissait : « Qu’on se dise la vérité, avec les crises qu’il y a, on va avoir des forcings de tous les côtés. Et devant ce genre de scénario, nul ne peut prévoir ce qui va se passer. Si chacun tire la corde de son côté, elle va céder. On doit discuter de la situation. Que chacun sache qu’il ne peut tromper l’autre. On doit consolider les institutions et prôner un retour à la paix et au calme, et que la justice travaille sereinement. Veiller à ce que tous ceux qui doivent participer à l’élection, y participent. C’est ainsi seulement qu’on peut espérer une belle victoire. Mais on ne peut parler de victoire éclatante, en excluant des candidats ».

Aujourd’hui que sa candidature est validée, le président de « Jengu Tabax » semble avoir l’esprit ailleurs. Un peu avant le contrôle des parrainages, il avait commencé à investir les médias et à faire face au public, dans des cérémonies fastes de pré-campagne. Soutien actif d'Ousmane Sonko en 2019, dont il était un des piliers de la coalition, Boubacar Camara cultive à présent son jardin, loin des tumultes qui affectent l’espace politique. Il en est visiblement de même pour Déthié Fall. Le président du PRP, jusque-là solide appui du président Ousmane Sonko, reste aphone face à la levée de boucliers contre le fichier et les déboires du leader de Pastef.

D'après le journal "Point Actu", Déthié Fall est certes à quasiment tous les rendez-vous judicaires d’Ousmane Sonko, mais son silence de ces derniers jours, pose problème. Le silence le plus problématique est celui de Cheikh Tidiane Dièye. Membre actif de Yewwi Askan Wi et ami du président Ousmane Sonko, Cheikh Tidiane Dièye ne s’est pas prononcé sur les déboires actuels du leader de Pastef. Tous les trois ne sont plus visibles aux conférences de presse de la mouvance proche d'Ousmane Sonko.

Une absence qui ne s’explique pas pour certains, d’autant qu’Habib Sy, candidat comme eux, est constamment au praésidium des conférences de presse des proches d’Ousmane Sonko. Y a-t-il un projet qui en cache un autre ? La question s’impose au regard du silence troublant de nombre de ténors proches du président de Pastef. Une autre question se pose, celle de savoir si le pouvoir est en train de diviser les ténors de l’opposition.

Ousmane Wade