Gaza: L’émissaire de Trump évoque une percée imminente vers un cessez-le-feu majeur

Les négociateurs sont sur le point de conclure un accord qui pourrait mettre fin à la guerre d’un an et demi menée par Israël contre la bande de Gaza assiégée, a déclaré mercredi l’émissaire spécial du président américain Donald Trump.

"Nous sommes sur le point de soumettre une nouvelle proposition, qui, espérons-le, sera transmise plus tard dans la journée", a indiqué Steve Witkoff à des journalistes depuis la Maison Blanche. "J’ai bon espoir d’aboutir à une résolution à long terme, à un cessez-le-feu temporaire, puis à une résolution durable et pacifique de ce conflit".

Witkoff a précisé que Donald Trump examinerait la proposition une fois celle-ci transmise.

Plus tôt dans la journée, le Hamas a annoncé avoir trouvé un accord avec Witkoff sur un cadre général pour un cessez-le-feu permanent, un retrait complet des forces israéliennes de Gaza, ainsi qu’une entrée sans entrave de l’aide humanitaire.

L’accord inclurait également "la création d’un comité professionnel pour gérer les affaires de Gaza dès qu’un cessez-le-feu sera déclaré", selon le mouvement palestinien.

En vertu de cet accord, le Hamas s’engagerait à libérer 10 otages israéliens vivants ainsi que les dépouilles de plusieurs autres en échange d’un nombre de prisonniers palestiniens convenu d’un commun accord, sous garantie des médiateurs.

Mais le mouvement de résistance palestinien a toujours rejeté l’idée d’un cessez-le-feu temporaire dont, selon lui, Benyamin Netanyahu profiterait pour récupérer les captifs israéliens et reprendre les bombardements sur l’enclave palestinienne. Ce point pourrait donc faire échouer la médiation américaine d’autant plus le premier ministre israélien, de son coté, écarte tout arrêt des opérations israéliennes après avoir affirmé le lancement d’un assaut final contre la Bande de Gaza.

Les déclarations de Witkoff constituent la première réaction officielle des États-Unis, qui, aux côtés du Qatar et de l’Égypte, jouent un rôle clé dans les négociations.

Israël estime que 58 otages sont toujours retenus à Gaza, dont 20 seraient encore en vie. Par ailleurs, plus de 10 100 Palestiniens sont actuellement détenus dans les prisons israéliennes dans des conditions jugées très dures, avec des accusations de torture, de privation alimentaire et de négligence médicale, selon des organisations israéliennes et palestiniennes de défense des droits humains.

L’opposition israélienne et les familles des otages accusent le Premier ministre Benyamin Netanyahu de prolonger la guerre pour satisfaire ses alliés d’extrême droite et se maintenir au pouvoir.

L’armée israélienne, rejetant les appels internationaux à un cessez-le-feu, mène depuis octobre 2023 une offensive meurtrière contre Gaza, ayant fait plus de 54 000 morts palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants. La guerre avait éclaté après une attaque transfrontalière du Hamas qui avait coûté la vie à moins de 1 200 personnes en Israël.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.

Israël fait également l’objet d’une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice en raison des crimes commis contre les civils de l’enclave. [IMPACT.SN avec AA]