HARO SUR L’EMPIRE SONKOLAIS

Elimane Haby Kane a livré ce dimanche une charge sans précédent contre le Premier ministre, dénonçant un projet d'”empire personnel” et l’usage de “termes fascistes” par le chef du gouvernement Invité ce dimanche 20 juillet 2025 de l’émission “Jury du Dimanche” sur iTV, Elimane Haby Kane, président de l’ONG Legs Africa, a dénoncé ce qu’il considère comme […]

Elimane Haby Kane a livré ce dimanche une charge sans précédent contre le Premier ministre, dénonçant un projet d'”empire personnel” et l’usage de “termes fascistes” par le chef du gouvernement

Invité ce dimanche 20 juillet 2025 de l’émission “Jury du Dimanche” sur iTV, Elimane Haby Kane, président de l’ONG Legs Africa, a dénoncé ce qu’il considère comme une dérive autoritaire du pouvoir en place. Face à Assane Gueye, l’expert en gouvernance a livré une analyse particulièrement critique du Premier ministre Ousmane Sonko et de sa vision du pouvoir.

Au cœur de ses préoccupations, Elimane Haby Kane pointe du doigt la sortie récente d’Ousmane Sonko qui “théorise carrément un État-parti au service d’un empire sonkolais”. Pour l’invité, cette approche constitue “une grave erreur” qui s’éloigne des valeurs démocratiques sénégalaises.

“Quand on fait la révolution, on doit la faire avec le peuple, mais on ne fait pas sa propre révolution en instrumentalisant un peuple”, a-t-il martelé, établissant une distinction claire entre un projet collectif et ce qu’il perçoit comme une entreprise personnelle de conquête du pouvoir.

L’ancien collaborateur du Premier ministre – ils ont travaillé ensemble quand Sonko était consultant après sa radiation de la fonction publique – s’alarme particulièrement de l’usage du terme “effacer” par le chef du gouvernement à l’Assemblée nationale. “C’est un terme fasciste qui renvoie aux premières dictatures de ce monde”, a-t-il dénoncé, soulignant le caractère dangereux de tels propos venant d’un responsable qui “dispose de toute l’administration, y compris de l’administration judiciaire et des forces de défense et de sécurité”.

Kane observe avec inquiétude l’émergence d’un culte de la personnalité autour d’Ousmane Sonko : “Il y a déjà ce culte de personnalité. Voyez comment réagissent les militants du Pastef ? Ils adulent le président du parti aussi bien dans ses erreurs que dans ce qu’il fait de bien. C’est inquiétant.”

L’expert établit un parallèle avec “le modèle chinois centré autour d’une seule personne, Xi Jinping, dont la doctrine est enseignée partout”, estimant que “ce n’est pas le mode sénégalais”.

Au-delà de cette critique idéologique, Kane révèle les tensions palpables entre le Président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre. Utilisant une métaphore culturelle, il explique : “Nous avons un président qui danse à la musique d’Ingel et un premier ministre qui danse du bogerobo”, illustrant ainsi leurs divergences stratégiques profondes.

Ces dissensions se manifestent concrètement dans les choix diplomatiques, Kane citant l’exemple des relations avec la France et la Chine, où les deux hommes semblent suivre des lignes différentes.

Pour le président de Legs Africa, le pays “tend vers l’ingouvernabilité”, une situation alimentée paradoxalement par “ceux à qui nous avons donné tous les pouvoirs de diriger ce pays”. Il s’inquiète particulièrement des attaques contre l’institution présidentielle sur les réseaux sociaux, encouragées selon lui par certaines autorités du pouvoir.

Face à ces dérives, Kane plaide pour une véritable ouverture du pouvoir : “Une fois au pouvoir, on ne doit pas seulement gérer sur la base de l’affiliation au parti. Le pays, c’est tout le monde, ce n’est pas seulement le parti.” Il appelle à identifier “les Sénégalais compétents ici ou de la diaspora” pour constituer “une machine puissante” au service du pays.

Source : https://xalimasn.com/2025/07/21/haro-sur-lempire-s...