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Idy : De Challenger principal à Candidat banal ?

Rédigé par leral.net le Samedi 29 Décembre 2018 à 14:35 | | 0 commentaire(s)|

Idy : De Challenger principal à Candidat banal ?

La trajectoire politique du Président du parti Rewmi est une preuve que le Sens de l’Histoire est marqué du sceau des actes manqués.

Idrissa SECK est indubitablement un homme brillant. Il est souvent assez bien entouré, intellectuellement parlant. La question qui peut émaner à l’esprit est comment un esprit aussi brillant entouré d’un certain talent peut, en une dizaine d’années, passer de challenger principal à candidat banal ?

Car, il faudrait vouloir cacher la vérité à Idrissa SECK ou prendre ses propres désirs pour une réalité que de ne pas reconnaitre que son standing électoral est passé, en une décennie, de probable vainqueur à potentiel vainqueur. Cette conviction est nourrie par la manifestation qui a fait office de congrès d’investiture pour le Candidat de la coalition Idy2019. Des erreurs d’appréciation manifestes, à notre avis, ont jalonné l’élaboration de cette rencontre et qui banalisent la candidature d’Idrissa SECK, présentant l’impétrant sous les traits d’un candidat de plus et rien d’autre.

La première erreur d’appréciation semble être le portage médiatique du Congrès d’investiture du candidat Idrissa SECK, par les FDS du Dr Babacar DIOP. Tout se passe comme si dans ce pays, en dehors du parti Rewmi, la principale force politique et sociale qui soutient la candidature de Idrissa SECK à la présidentielle de 2019, est le parti FDS. Cela est peut être faux mais c’est l’impression qui se dégage.

Or, la réalité du terrain est là : les FDS, c’est une dizaine d’individus recensés lors de leur tentative de manifestation politique devant le Ministère de l’Intérieur le 12 Octobre dernier. Peut-être qu’entre-temps, ils sont devenus une force de mobilisation populaire exceptionnelle mais faire de cette formation politique, le porte étendard du congrès d’investiture du Président du Rewmi avec la présence d’Idrissa SECK himself, c’est inviter au scepticisme quant à la véritable force de la coalition Idy2019.

La deuxième erreur d’appréciation semble être le portage politique de la rencontre entre Idrissa SECK et la Jeunesse du pays par les FDS. C’est un secret de polichinelle que le Candidat Idrissa SECK est un candidat par défaut pour les FDS. Le premier choix des FDS était le Candidat Khalifa SALL, mais des problèmes de positionnement lors des législatives de 2017 ont entraîné la rupture. Leur deuxième choix était le Candidat Ousmane SONKO mais des problèmes d’ego ont entraîné la rupture. Le candidat Idrissa SECK est leur 3e choix et encore, c’est parce que la proximité de terroir a facilité les choses.

Mais en matière idéologique, programmatique ou de combat politique, il n’existe aucun lien connu entre les FDS qui se définissent comme un mouvement de gauche et Idrissa SECK, libéral affirmé et assumé. Le seul lien est celui d’une élection qui s’approche. Or, en voulant parler à la Jeunesse contemporaine si regardante sur la cohérence à travers un canal incohérent, le candidat Idrissa SECK se coupe en réalité de cette jeunesse et obtient le contre-coup de l’effet recherché.

La troisième erreur d’appréciation semble être le lieu et le moment. Pour un candidat à l’élection présidentielle, mobiliser à la place de la Nation fin décembre 2018, c’est risquer d’être comparé à SONKO et au PUR. Or, il ne fallait pas être un ancien de Princeton pour deviner qu’en fin Décembre, à Dakar, à la Place de la Nation, un congrès d’investiture de Idrissa SECK allait moins mobiliser que le candidat SONKO au même endroit en Septembre ou le candidat SALL du PUR au même endroit début Décembre.

Le danger pour Idrissa SECK est que les dynamiques victorieuses se font et se défont autour d’impression. En politique, les anticipations sont autoréalisatrices. En prêtant le flanc en termes de mobilisation vis-à-vis de ses concurrents directs dans l’opposition, le Candidat Idrissa SECK donne des arguments à ceux qui sont convaincus que sa courbe de dynamique descendante va croiser la courbe de dynamique ascendante de SONKO et du PUR, scellant définitivement son ambition présidentielle.

J’en reviens, en conséquence, à ma question de départ. Comment un esprit aussi brillant entouré d’autant d’atouts, peut-il passer en une dizaine d’années de challenger principal à candidat banal ? Des erreurs dans le choix de certains hommes, probablement. Des erreurs dans le choix de certaines décisions, sûrement. Des erreurs dans l’appréciation des situations, certainement.

PS : Il n’y a qu’au Sénégal où on retrouve des candidats à l’élection présidentielle cités dans des histoires de meurtre. J’ai vérifié. Nulle part ailleurs cela n’existe. Dans un pays normal, ces individus devraient passer le reste de leur existence à devoir laver leur Honneur devant le tribunal des Hommes, en attendant celui de DIEU. Au Sénégal, ils se pointent devant les électeurs, sans vergogne, sollicitant leur suffrage, l’insulte à la bouche.





Baye Abdallah TRAORE
Plateforme G21
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