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Kébémer : Une commune malade de ses dirigeants (Par Amadou Kébé)


Rédigé par leral.net le Lundi 30 Juin 2025 à 11:10 | | 0 commentaire(s)|

Kébémer : Une commune malade de ses dirigeants (Par Amadou Kébé)
La gestion d’un Etat est une somme de complexités, pour une commune aussi, mais dans une moindre mesure.

Pour commencer, parlons du rôle du maire d’une commune.

Le maire exerce à la fois, des fonctions d’exécution et de représentation.

Dans le cadre de sa fonction exécutive : il exécute les délibérations du Conseil municipal, exerce des pouvoirs délégués par le Conseil municipal. il dispose enfin de ses pouvoirs propres : la gestion administrative de la commune, la police administrative, la délivrance des permis de construire, la gestion des déchets. Dans l’exercice de ses missions, il prend des arrêtés et représente la commune en justice.

Dans ces missions de représentant de l’Etat : il est officier d’Etat-civil. Il est, en outre, chargé de soutenir les compétences transférées : éducation, santé, adduction d’eau et d’électrification et entretien de la voirie. Il assure la promotion des activités économiques, commerciales et d’échanges.

En clair, il exerce des missions très importantes pour la bonne marche de la commune.
Comment accède-t-on au poste de maire ?

Par la voie démocratique : la personne ayant une ambition pour sa commune, prépare sa profession de foi, va aux élections et les électeurs lui font confiance.

Une fois élu, il lui appartient de respecter ses promesses, en se basant sur les leviers mis à sa disposition : l’administration communale, le budget et les soutiens multiformes de l’Etat.

La ville est un établissement humain et sa bonne gestion se retrouve dans la capacité du maire à concilier l’ensemble des complexités, pour en faire un espace où il fait bon vivre. Une capacité managériale est donc nécessaire pour gérer une commune.

Ainsi, le maire doit se donner les moyens nécessaires pour dérouler sa profession de foi, après que les populations lui ont fait confiance en le portant à la tête de la commune.

Si nous revenons dans une ville comme Kébémer, on peut se poser des questions sur la capacité des dirigeants à respecter leurs promesses électorales.

En effet, les promesses attendues ne sont jamais arrivées. La ville est en complète désuétude, minée par le manque d’investissement et l’abandon des populations à leur sort.

L’outil principal pour un maire pour mener à bien sa politique, est le budget mis à sa disposition, après son adoption par le Conseil municipal. Dans un précédent article, je rappelais la baisse tendancielle du budget de fonctionnement de la commune, qui est passé de 575 millions FCfa en 2021, à 380 millions en 2025. Quant au budget d’investissement, sa stagnation est quasi permanente depuis plus de 5 ans, avec une moyenne de 200 millions par an, qu’il peine à mobiliser.

Les conséquences sont connues de tous les habitants, une ville en déclin et sans perspectives.
La raison, c’est l’incapacité des autorités municipales à recouvrer les ressources attendues.

La contribution des populations à la gestion de la ville, sous la forme de paiement des impôts, est un devoir. Cependant, ce paiement est lié à la capacité contributive de chaque habitant.

Quand le maire ne veut pas recouvrer les impôts, il ignore non seulement sa mission mais aussi, il fait également preuve de manquements graves par rapport ses obligations. Le manque de courage de recouvrer les impôts, n’est pas un gain politique. Au contraire, c’est l’inverse, car sans les ressources attendues, le maire est incapable de dérouler la moindre action et de respecter ses promesses de campagne.

La ville est un espace social, culturel et économique, et les hommes et femmes qui y résident et y travaillent, doivent bénéficier d’un environnement approprié, à même de leur permettre de mener correctement leurs activités commerciales, culturelles et d’échanges.

Un budget incapable d’être exécuté, pénalise les populations les plus défavorisées. De surcroît, les prestations et les services publics attendus de la commune pour améliorer le cadre de vie des habitants, ne sont pas offerts, rendant les conditions de vie plus difficiles.

Les infrastructures communales en font également les frais, toutes en délabrement ou à l'abandon, faute d’un programme d’entretien. Quant à la création de nouvelles infrastructures, il n’y aucune perspective.
Comment une telle situation peut-elle s’expliquer ?

En briguant les suffrages des Kébémérois, le maire avec l’appui de son Conseil municipal, a la responsabilité morale de tout faire pour respecter ses engagements.

Il s’agit, entre autres, de conduire à plus de prospérité, de soutenir les populations démunies, d’investir dans les programmes sociaux et in fine, d’améliorer le cadre de vie des populations.

Aujourd’hui, les engagements pris devant les Kébémérois, ne sont pas respectés. On a voulu simplement être maire, pour en faire un trophée politique, mais non pour une quelconque volonté de soutenir les populations.

Si on se positionne dans le déni et dans l’incapacité de recouvrer le budget, on se considère comme étranger aux souffrances des habitants, car on dispose de revenus suffisants pour vivre confortablement, sans se soucier du sort des populations qui ont besoin du soutien de la commune.

La municipalité vient de lancer l’élaboration de son nouveau plan de développement pour les cinq prochaines années. A-t-on fait l’évaluation et le bilan du précédent PDC ? il est devenu à la mode de procéder à ce genre d’exercice pour faire bonne figure, tout en sachant qu’il sera rangé dans les tiroirs.

Le modèle de gestion actuel a étouffé tous les élans de progrès, paralysé l’institution communale et brisé le lien de confiance entre la commune et les populations.

Après deux ans et demi de mandat, un bilan à mi-parcours doit être fait pour évaluer les résultats obtenus.
En attendant, nous appelons les Kébémérois à créer une grande coalition, pour changer les choses.
Le temps de l’action est arrivé. Il faut agir pour sortir la ville de Kébémer de l’ornière.




Amadou Kébé
AND SUXALI KEBEMER

Mame Fatou Kébé