L'Afrique et ses francs-maçons

Les « maçons » appartiennent à une obédience. L’obédience est définie comme une organisation regroupant plusieurs loges. Les obédiences « régulières », comme la Grande Loge nationale de France, exigent la croyance en un être suprême et interdisent toute discussion politique ou religieuse en loge. Les obédiences « libérales », comme le Grand Orient de France, rejettent ces principes et reconnaissent la légitimité des loges féminines ou mixtes.
Les « maçonnes » se retrouvent dans des loges où la mixité est admise – comme celle du Droit humain - mais aussi dans les différentes loges créées par la Grande Loge féminine de France (GLFF), qui a ouvert des ateliers dans sept pays du continent. Madagascar dispose même d’une obédience nationale spécifiquement féminine, le Grand Rite malgache féminin. Comme leurs « sœurs » de France, les « maçonnes » africaines se distinguent par leur engagement fort sur certaines thématiques, comme la défense de la laïcité et la promotion des droits des femmes, notamment du droit à l’avortement.

Abdoulaye Wade est toujours un franc-maçon ?

« Abdoulaye Wade confesse qu’il a été initié, mais précise très vite qu’il a pris ses distances avec les loges, une dénégation qui fait sourire certains « frères », écrit Jeune Afrique. La dénégation de Wade qui fait sourire aux autres « frères maçons » présume que l’actuel président sénégalais appartient toujours à une obédience, peut-être « libérale » comme le Grand Orient de France. La dénégation faite s’était peut être une façon de jeter de la poudre aux yeux de ses compatriotes « profanes ».
Les « frères » de Wade sont légion en Afrique. Il s’agit de Denis Sassou Nguesso (Congo), Ali Bongo (Gabon), François Bozizé (Centrafrique), Idriss Déby Itno (Tchad), Faure Gnassingbé (Togo), Alpha Condé (Guinée), Amadou Toumani Touré (Mali), Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), Ndioro Ndiaye (ancien ministre de Diouf), etc. Laurent Gbagbo passe tantôt pour un profane, tantôt pour un « franc-maçon sans tablier » - sans grade -, proche du Grand Orient de France. Blaise Compaoré a quant à lui été le grand maître de la Grande Loge du Burkina Faso, avant de passer la main.

Parlons un peu franc-maçon…

Obédience : organisation regroupant plusieurs loges.

Tenue : c’est la réunion rituelle d’une loge. Les tenues « blanches » sont ouvertes aux profanes.

Temple : lieu où se déroulent les « tenues », en référence au temple mythique de Salomon décrit dans la Bible.

Maître : degré le plus d’élévation dans le rite. Au-dessous, on trouve les grades de « compagnon » et d’« apprenti ».

Vénérable : maître maçon élu pour diriger les travaux d’une loge (les « ateliers ») pendant une année.

Bandeau : « le passage sous le bandeau » est l’une des étapes de l’initiation. Les yeux bandés, le candidat à l’admission dans une loge est alors « enquêté » tour à tour par trois « frères ».

Les gants blancs : ils sont obligatoires en « tenue », ils symbolisent l’égalité.

Cordon : le cordon orné de motifs permet de connaître la loge d’origine du maçon.

Tablier : le tablier est un accessoire renseignant sur le « degré » d’un franc-maçon, selon ses ornements et la façon de le porter.

Le compas et l’équerre : sont les outils fondamentaux des maçons, représentent l’un l’esprit,l’autre la matière.

La truelle : est l’outil de liaison et de coordination. Elle rappelle le lien fraternel entre francs-maçons.

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Source : Jeune Afrique