Leral.net - S'informer en temps réel

LA PHOBIE DE L’ADMINISTRATION N’A TOUJOURS PAS QUITTÉ OUSMANE SONKO

Rédigé par leral.net le Samedi 12 Juillet 2025 à 01:48 | | 0 commentaire(s)|

EXCLUSIF SENEPLUS - Le Premier ministre veut pousser le président élu Bassirou Diomaye Diakhar Faye à le limoger pour pouvoir s’opposer au chef de l’État au prétexte d’une rupture de contrat moral et politique

Quand le fonctionnaire Ousmane Sonko disait avoir été ravi de quitter l’Administration pour pouvoir mieux se consacrer à ses activités politiques, savait-il que lesdites activités lui réservaient le même sort - par un retour à l’Administration -, en cas de succès électoral ? Bien sûr que oui ! Sauf que celui qui ne se voyait que président avant l’heure - PROS pour les amis politiques totalement envoûtés ou partiellement lucides -, considérait que le remplacement administratif de son ancien  « bourreau » Macky Sall n’avait de rapport avec l’Administration que le temps d’une passation de service vite oubliée. C’était hélas sans compter sur lui-même, celui par qui PROS exécute PROS. La vérité cachée d’hier devenant celle d’aujourd’hui, Ousmane Sonko n’a d’histoire que celle d’une autodestruction facile à conter à celles et ceux qui s’accrochent encore au patron des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef).

Modus operandi

Le 29 août 2016,  le « Décret portant révocation sans suspension des droits à pension d'un fonctionnaire » stipule en son article premier que « Monsieur Ousmane Sonko, Inspecteur des Impôts et des Domaines principal de 2e classe 2e échelon (…) est révoqué sans suspension des droits à pension pour manquement à l'obligation de discrétion professionnelle prévue à l'article 14 de la loi n°61-33 du 15 juin 1961 ». L’alinéa 1 dudit article est on ne peut plus claire puisqu’« indépendamment des règles instituées dans le Code pénal en matière de secret professionnel, tout fonctionnaire est lié par l’obligation de discrétion professionnelle pour tout ce qui concerne les documents, les faits et informations dont il a connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ».

À son actif et à sa décharge, le législateur fait interpréter la disposition explicite par différents codes dont le Code général des Impôts et des Domaines auquel le fonctionnaire révoqué était tenu de se conformer dans l’exercice de ses fonctions. Que dit le Code ?

En son alinéa 1, l’article 601 du Code général des Impôts et des Domaines fait savoir expressément que « sous réserve de l’obligation qui leur est imposée par le Code de procédure pénale, les agents des Impôts et des Domaines intervenant dans l’assiette, la liquidation, le contrôle ou le recouvrement des impôts, droits, taxes et redevances, sont tenus, dans les termes de l’article 363 du Code Pénal, de garder secrets les renseignements de quelque nature qu’ils soient, recueillis dans l’exercice de leur fonction ». Ce n’est que « lorsqu’une plainte régulière a été portée par l’Administration contre un assujetti et qu’une information a été ouverte, [que] les agents des Impôts et des Domaines sont déliés du secret professionnel, vis-à-vis du juge d’instruction qui les interroge sur les faits faisant l’objet de la plainte ».

Au Chapitre II (p.25-26) de son livre intitulé « Solutions : Pour un Sénégal nouveau » (Compte d’auteur, 2018), Ousmane Sonko dit accueillir sa « radiation » avec « soulagement car, écrit-il, j’avais moi-même entrepris le projet de sortir de l’Administration qui, après quinze ans (…) devenait une contrainte pesante pour mes activités politiques, du fait du corset de sujétions ».

Celui qui aurait dû démissionner, préféra donc un bras de fer avec le président Macky Sall pour le bénéfice politique qu’il en attendait et qu’il obtint. Qu’il obtint certes, mais dont il ne se satisfait évidemment pas pour n’avoir pas été élu président de la République le 24 mars 2024 après son premier échec de février 2019. Préférant le même modus operandi  - celui bien connu de 2016 -, Ousmane Sonko veut pousser le président élu Bassirou Diomaye Diakhar Faye à le limoger pour pouvoir s’opposer au chef de l’État au prétexte d’une rupture de contrat moral et politique dont Sonko est pourtant l’unique artisan.

Sans perdre de vue la protection que l’État du Sénégal doit à son chef, l’Armée nationale à son cChef Suprême et la République à son président élu, Bassirou Diomaye Diakhar Faye doit néanmoins déjouer le plan de son camarade de parti décidé de se victimiser même si objectivement on ne lui  doit  plus rien depuis le 2 avril 2024, date à laquelle Ousmane Sonko avait été nommé premier ministre du Sénégal apparemment satisfait de ce qui arriva à celui qui fit campagne sous le slogan inédit « Diomaye môy Sonko » (« Diomaye, c’est Sonko ») en attendant une inversion des rôles devenue subitement lointaine (2034 au lieu de 2029, voire plus jamais).

 Le président dont personne ne veut

Le chef du gouvernement que le président élu veut « très fort » - cela n’est jamais arrivé au Sénégal depuis 1962 -, doit s’assurer de trois choses - pas quatre ou plus -, dès avant le grand oral au terme duquel la politique générale du Sénégal est définitivement connue de toutes les Sénégalaises et de tous les Sénégalais et des partenaires techniques et financiers, anciens et/ou nouveaux, bilatéraux et/ou multilatéraux, du monde entier. Premièrement, la charge de la dette, correspondant au montant des intérêts que l’État verse aux bailleurs diminué des intérêts reçus par l’État, n’échappe pas au premier ministre et aux ministres, tous capables d’en parler d’une seule voix à l’attention du grand public. Deuxièmement, l’État est sur la bonne voie ou au contraire sur la mauvaise pour dégager un solde budgétaire positif hors paiement des intérêts. Troisièmement enfin, la charge de la dette croît moins vite que ce que rapportent les projets bien connus financés par la dette. Or tout indique, de la formation du premier gouvernement dans la première semaine d’avril 2024 à la déclaration de politique générale du premier ministre le 27 décembre 2024, que les circuits officieux vers lesquels Ousmane Sonko s’orienta lui-même et aiguillonna très peu de ministres dont celui de l’Economie, du Plan et de la Coopération n’auguraient rien de bon en matière d’orthodoxie administrative susceptible d’assurer au pays la confiance des bailleurs et le prestige de sa signature. Inutile de ressasser ainsi les sorties sauvages de M. Sonko dont le point culminant est celle du 24 septembre 2024 au cours de laquelle la « dette cachée » apparaissait pour la première fois dans les laïus informels de tout un gouvernement. On connaît la suite : le traqueur de faussaires imaginaires remporta les élections législatives sans la persuasion technique requise à l’attention de l’électorat. Explication : la phobie administrative qui coûta, en 2016, son poste à Ousmane Sonko n’a toujours pas quitté celui qui justifie encore aujourd’hui son départ de la fonction publique par l’acharnement de l’ancien président Macky Sall contre l’homme politique seul capable de le chasser du pouvoir. Et puisque ce qui était faux hier ne l’est pas moins aujourd’hui, le président Faye doit passer son premier test d’habile homme d’État pour mettre Sonko hors d’état de nuire à l’Etat et à la Nation en concoctant sa propre crise puisqu’il admet - ce qui est juste -, qu’il n’y a de crise au Sénégal.

Au Sénégal, un homme qui ne manque plus de rien politiquement depuis le 17 novembre 2024, à la fermeture des bureaux de vote des législatives très courues,  reproche à Dieu d’avoir préféré à la tête du Sénégal le camarade Diomaye à l’ami Sonko. Pour un challenge autre qu'économique et social dont le gouvernement est l’unique siège approprié, Ousmane Sonko se dit prêt à replonger le Sénégal dans la confusion et le déferlement de violence sous-jacent qu’il dit être le ticket de Pastef pour le pouvoir auquel il est hors de question de renoncer. Mais pour quoi faire au juste ? Faire taire définitivement celles et ceux qui, comme le jeune dilettante Abdou Nguer, l’observateur politique avisé Moustapha Diakhaté, le journaliste Bachir Fofana et maintenant le chroniqueur talentueux Badara Gadiaga, parlent mal, critiquent mal, répliquent mal même lorsqu’ils sont violemment attaqués en direct à la télévision à une heure de grande écoute.

Ousmane Sonko veut maintenant être président sans délai pour installer la peur dans l’opposition plurielle, démocratique et républicaine, la société civile et les médias insoumis. Que Diomaye dégage alors faute de pouvoir lui assurer le régime de persécution dont il rêve, oubliant que les Sénégalaises et les Sénégalais  ne sont pas que libres : ils sont la LIBERTÉ et l’attendent de pied ferme autour de leur président démocratiquement élu auquel ils vont assurer la protection, la mobilisation du savoir-faire national et de la diaspora et la prospérité qu’ils sont en droit d’en attendre.

Primary Section: 
Secondary Sections: 
Archive setting: 
Unique ID: 
Farid


Source : https://www.seneplus.com/politique/la-phobie-de-la...