Leral.net - S'informer en temps réel

LES ÉTUDIANTS DISENT STOP À UNE UNIVERSITÉ QUI FORME DES CHÔMEURS

Rédigé par leral.net le Samedi 19 Juillet 2025 à 01:05 | | 0 commentaire(s)|

Licences de 5 ans, masters interminables, formation inadaptée au marché : les étudiants ont dressé un bilan sans complaisance lors du lancement de l'ANTESRI 2050. Leur participation aux concertations ouvre la voie à une refondation universitaire

À l'occasion du lancement officiel de l'ANTESRI 2050 (Agenda National de Transformation de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation), les étudiants ont fait entendre leur voix lors des concertations nationales organisées au Sicad. Cette rencontre historique a permis de libérer la parole estudiantine et de poser les bases d'une transformation profonde du système universitaire sénégalais.

Les représentants étudiants ont exprimé avec force leurs frustrations face à un système défaillant. "Au nom de tous les étudiants du Sénégal, nous ne voulons plus faire une licence en 5 ans au lieu de 3 ans", ont-ils déclaré sous les applaudissements de l'assemblée. Leurs revendications portent également sur la durée excessive des masters qui oblige les étudiants à solliciter des bourses d'accompagnement pour survivre dans des conditions précaires.

Plus préoccupant encore, les étudiants dénoncent une université qui "forme des chômeurs" et un système qui "abandonne certains en chemin sans aucun mécanisme de récupération". Cette prise de conscience collective témoigne de la maturité du mouvement étudiant qui comprend désormais "la nécessité d'un changement, d'une transformation".

L'analyse du système révèle des carences structurelles majeures. Les établissements d'enseignement supérieur sénégalais forment insuffisamment de techniciens supérieurs, très peu d'ingénieurs et peu de licenciés et masters en sciences et technologie. Cette situation constitue "un handicap majeur à surmonter pour atteindre les objectifs de l'agenda national de transformation".

Les chiffres budgétaires illustrent ce déséquilibre : sur un investissement annuel de 1 118 738 francs CFA par étudiant, seulement 483 francs sont consacrés aux aspects pédagogiques, le reste étant alloué au social. Cette répartition, bien qu'elle témoigne de l'effort social de l'État, limite considérablement les ressources disponibles pour la recherche et l'innovation pédagogique.

Malgré ces défis, l'optimisme reste de mise. Les autorités se montrent convaincues que "l'enseignement supérieur sénégalais est capable en quelques années de se transformer pour former des milliers d'ingénieurs et des dizaines de milliers de techniciens". Cette transformation vise à aligner le profil des diplômés sur les priorités nationales : l'industrialisation du pays, la souveraineté alimentaire et pharmaceutique, piliers de la vision Sénégal 2050.

La conviction que les dizaines de milliers de bacheliers peuvent devenir "des médecins, des agronomes, des informaticiens, des pharmaciens et des docteurs analystes" grâce à des curricula adaptés et une pédagogie appropriée, traduit une volonté politique forte de démocratiser l'excellence.

Video URL: 
https://www.youtube.com/watch?v=2tNdKQP6OXg
Primary Section: 
Secondary Sections: 
Archive setting: 
Unique ID: 
Farid


Source : https://www.seneplus.com/education/les-etudiants-d...