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Le Covid-19 s’invite dans nos mentalités

Rédigé par leral.net le Jeudi 30 Avril 2020 à 00:30 | | 0 commentaire(s)|

N’est-ce pas une leçon pour tous ? N’est-ce pas une leçon qu’il nous enseigne ? Le Coronavirus 2019 qui a fini par se généraliser un peu partout dans le monde, nous envahit toujours. Il continue de faire son chemin, se propage dans plus de pays et pas moins de 200 000 morts enregistrés dans les hôpitaux ou établissements d’hébergement pour personnes âgées. Beaucoup de questions, beaucoup d’hypothèses qui traversent les esprits, et s’invitent dans les débats de savants ou d’experts. Des faux-sachants, comme les appelait le Président français Emmanuel MACRON, se permettent eux-aussi, de leur part, d’alimenter les débats.


Au début de la maladie, je l’entendais taper fort, arriver à son moment le plus intense. Une maladie que j’entendais lointainement. Le covid-19 est né en Chine mais ne mourra peut-être pas sur son territoire. Qui sait ? En tout cas, c’est parti de petits chiffres s’affichant sur nos écrans à de grands chiffres se multipliant sur nos mêmes écrans. Les médias ou les réseaux sociaux nous les rapportent tous les soirs, nous en apprennent davantage. Des personnes meurent de la maladie, des personnes en sont testées positives, des personnes sont mises en réanimation ou isolées. La peur envahit le monde. La peur d’attraper le virus est générale. Mais si le coronavirus 2019 est apparu pour la première fois en Chine, il n’a pas dans la foulée tardé à s’attabler dans les autres pays du monde.

En Europe, il s’imposera progressivement et entonnement dans les pays d’Italie, d’Espagne, de France ou d’Allemagne. En Afrique, il pose ses pieds au Nigeria, en Égypte, au Sénégal ou encore en Côte d’Ivoire. En Amérique, il va inquiéter les États-Unis, le Canada et s’invitera avec force dans le reste du monde. Des cas importés aux cas communautaires, chaque pays enregistre des chiffres et chaque pays se donne les moyens pour vaincre la maladie.

Mais quoiqu’il en coûte, il faut vite sortir de cette crise qui en apporte d’autres, économiques. L’économie mondiale est gravement touchée. La peur du virus amène les gens à des pratiques considérées dangereuses, à l’automédication. Peu importe les effets secondaires, certaines personnes emploient des traitements sans prescription médicale, des traitements sortis sur le Net. Allant de l’alcool frelaté qui pourrait guérir du coronavirus selon une rumeur persistante en Iran aux feuilles de neems en Côte d’Ivoire, qui ont attiré les Ivoiriens après une autre rumeur selon laquelle ces feuilles contiennent de la chloroquine. Néanmoins, les recherches scientifiques continuent.

Des épidémiologues et infectiologues travaillent d’arrache-pied avec des autorités sanitaires et politiques, pour sauver le monde. L’Organisation mondiale de la santé donne des recommandations même si elle n’est pas convaincue par le port obligatoire du masque. Beaucoup de contradictions naissent en conséquence. Des traitements que certains médecins proposent ne sont pas unanimement acceptés, et sont même vus être rejetés ou publiquement critiqués par d’autres médecins. Est-ce là une jalousie qui se manifeste au sein d’un même corps? Est-ce là d’autres raisons qui se cachent derrière des positions incomprises par tous ? Dans tous les cas, les cas de guérison sont notés après l’usage de certains traitements. A Marseille, le Professeur Didier RAOULT propose de la chloroquine, au Madagascar le Président Andry RAJOELINA met en avant un traitement à base de feuilles séchées d’artemisia.

N’est-ce pas des leçons pour tous ? Et même si le vaccin contre la pandémie devra attendre encore des mois ou des années avant de voir le jour, les cas de guérison s’affichent et augmentent après des semaines de confinement, une des règles d’hygiène les plus populaires qui a fait ses preuves durant la pandémie. Le monde s’inquiète toujours quand même, les gens s’interrogent. Le monde s’inquiète, les critiques les uns envers les autres augmentent.

Le monde s’inquiète, la guerre sanitaire se propage. Mais avons-nous le droit de donner tort à des dirigeants politiques ou organismes sanitaires parce que tout simplement nous pensons qu’ils n’ont pas agi à temps, qu’ils ne se sont pas levés très vite pour combattre le virus? Il est toujours vrai que, malgré toute position, la gravité du covid-19 n’a pas été prise très au sérieux par certaines autorités politiques lors de sa première apparition. Je me permets de citer celui qui est à la tête de la première puissance mondiale, Donald TRUMP.

Dans tous les cas, le virus a fini par s’imposer et changer des modes de vie d’avant pour en apporter d’autres. Le monde s’inquiète, les hypothèses viennent de partout. La méchanceté des uns envers les autres ne serait-elle pas le résultat de tout cela ? Certains se demandent. En tout cas, c’est ce que j’ai appris ce matin lors d’une conversation intéressante avec une dame. Aujourd’hui en allant faire mes courses dans un supermarché qui se trouve dans le septième arrondissement de Paris, j’ai rencontré une dame sur la file d’attente devant le magasin.
Oui une queue. Des gens attendant de manière organisée, avec un certain respect des règles de distanciation qui a commencé depuis le confinement en France. La dame devrait avoir plus de cinquante ans. Elle travaille au Ministère de la santé de France, m’apprend t-elle. Face à moi, elle n’a pas hésité à partager son point de vue sur la situation actuelle. Sur le coup, je l’entendis me dire «cette situation est inhabituelle, on dirait la fin du monde... je pense que nous sommes punis par Dieu». J’ai regardé la dame pendant un instant, avant de lui dire «je n’ai jamais vu une telle situation en tout cas, c’est sans précédent pour moi».


Mais une question me vint en tête après une petite pensée que j’ai eue sur son rapport à la croyance. C’était bien la première fois que je tombais sur une Française qui me parle de Dieu, même après avoir résidé plus de six ans dans ce pays. Je précise, je ne fais ni de catégorisation ni de stéréotypes. Je parle juste de ma propre expérience vécue. «Oui, mais que oui, je suis très très croyante», répondit la dame. Et avant de prendre congé d’elle, la dame du Ministère de la santé me regarda et avança: «je crois que nous sommes punis par Dieu parce que les gens ne cessent d’être méchants les uns envers les autres». J’ai hoché la tête en indiquant mon inquiétude par rapport à la situation. Toutefois, ce n’était pas la première fois que j’entendis le mot «punition» en cette période de crise pour une seule raison que Dieu ne serait pas fier de nous. Le Coronavirus 2019 ne serait-il pas une sanction que Dieu nous a envoyée ? En tout cas, toute personne peut y répondre.

Quoique varient les interprétations sur la crise sanitaire, quoique rationnelles ou irrationnelles certaines positions, l’important pour moi c’est que la pandémie a quand même créé de nouveaux types de solidarités dans les sociétés. Des solidarités entre nations, des solidarités entre concitoyens. Et si seulement nous avions la chance de voir continuer et se développer ces solidarités, même après cette pandémie ! Des solidarités partout et pour tous! En tout état de cause, les leçons à retenir sont là et nous parlent. Le moment de revoir nos systèmes médicaux, le moment de développer des liens sociaux qui sont forts, le moment de penser à la santé de tous. C’est ce moment-là qui m’interpelle et qui doit pour moi être alimenté. Devant la maladie, tout s’arrête; la peur s’installe. Le covid-19 nous le confirme.






Alpha Daouda BA, écrivain