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Le Secteur de l’hôtellerie dangereusement touché par la pandémie : ce que semble ignorer la tutelle et les autorités étatiques…

Selon plusieurs témoignages concordants, de fin juin a ce jour, seulement 25% des volumes de l’an passé ont été atteints chez plusieurs d’entre eux. Pourtant très préoccupés par cette reprise des activités encore très timide en terme de fréquentation et qui coïncide avec la fin de l'Ordonnance Présidentielle, un bon nombre parmi les hôteliers et restaurateurs fait face à des ATD de l’Etat qui tombent comme un couperet…Mini dossier- Eclairage de leral.net…


Rédigé par leral.net le Dimanche 6 Septembre 2020 à 21:43 | | 0 commentaire(s)|

Effets de la COVID-19 obligent, cette année 2020 sera marquée d’une pierre noire pour le Secteur hôtelier, car malgré des charges fixes très importantes, de mi-mars a fin juin, les hôtels étaient fermes donc avec 0 FCFA de Chiffres d’Affaires enregistré.

Dans ce mini-dossier réalisé par votre site lerla.net, il ressort que le Secteur de l’hôtellerie dangereusement touché par la pandémie, une situation que semble ignorer la tutelle et les autorités étatiques. Selon plusieurs témoignages concordants, de fin juin a ce jour, seulement 25/100 des volumes de l’an passé sont réalises et cela s’explique.

Dans les hôtels dits de loisirs, la clientèle résidente est revenue dans les hôtels mais principalement les week end uniquement et pas tout le monde. Solidaires, certains clients inquiets, ont émis des questions sur la survie du secteur qui semble entrer en récession.

Avis largement partagé, il ressort que le segment séminaires est quasi à l’arrêt et de plus en plus les entreprises utilisent les systèmes de vidéo conférences pour le travail et même la formation.

Autre éclairage des acteurs, en ce qui concerne, les hôtels d’affaire ou de ville, hormis les restaurants des hôtels qui recommencent timidement à fonctionner, les chambres ne se louant qu’à des compagnies aériennes qui se font rares.

Toujours avec les mesures barrières contre la pandémie, les hôtels ne peuvent pas commercialiser toutes leurs chambres afin de garantir a la clientèle une distanciation.
Autant de raisons parmi d’autres qui font que malgré les mesures d’accompagnement de l’Etat, on ne peut pas parler de résilience.

« On doit parler d une crise profonde qui ne fait que commencer et qui ne peut être comparée aux précédentes comme l’ Ebola par exemple », a tenu à souligner l’un d’eux.

Quand l’ATD semble donner le coup de grâce…

Pourtant malgré ces freins cités plus haut, depuis quelques jours, les hôteliers et restaurateurs sont en situation d’urgence face à la Direction générale des impôts et domaines (DGID). Pourquoi ?

Parce que, selon des sources sures et proches de ces acteurs, les services de recouvrement des Impôts, en particulier celui du CME, ont lancé des ATD bloquant sur les comptes des contribuables de manière indifférenciée, quelque soit le secteur, impacté ou pas.

Plus clairement, l'Avis à Tiers Détenteur (ATD) est une procédure normale de la DGID qui permet à l'administration de récupérer une créance fiscale en sollicitant une autre personne que le débiteur, elle-même détentrice de la somme due (généralement la banque du contribuable débiteur).

Mais le hic, c’est cette surprenante réaction du coté de la DGID : s’étant rapprochés d’un Chef de Bureau de Recouvrement de la DGID pour la main levée des ATD, ils ont eu l’incroyable réponse de leur côte affirmant « qu’ils ne tiennent compte d’aucune ordonnance du Chef de l’Etat ou arrêté Ministériel relatif aux mesures d’allègement fiscal liées à la pandémie de la COVID19. Ils ont reçu l’ordre de recouvrer sans délai et sans distinction de secteur d’activité, tous les impôts dus par les entreprises sénégalaises depuis le début de la pandémie, jusqu’à ce jour !

«Et le pire est que le même ATD est envoyé à toutes nos banques qui débitent la même sommes chiffrée à plusieurs dizaines de millions dans nos comptes, bloquant leur fonctionnement », confirme un de ces acteurs.

Et selon eux, cela pourrait mener vers de grosses pertes d’emploi « Si on ne veut pas que nos entreprises qui se débattent pour survivre et maintenir les emplois ferment définitivement leurs portes, il est urgent de se rapprocher du Ministère des Finances pour demander la main levée immédiate sur ces ATD et négocier un différé de paiement de tous les impôts dus par nos entreprises, jusqu’à la reprise effectives de nos activités ».

Pourtant en réunion avec le Patronat sur ce volet le Ministre Abdoulaye D Diallo avait rassuré son monde indiquant que la mesure présidentielle avait été prorogé jusqu’en octobre et même vu la persistance de la crise se serait même envisageable de reporter jusqu’en 2021

Alors se pose la question : d’où les bureaux des services fiscaux tirent-ils cette audace de la non mise en application à ce jour de l’ordonnance 002-2020 dument signée par le Ministre des finances et l’arrête 010331 DU 05 JUIN 2020 ?

Enrichir et affiner la stratégie de l’ASPT


Même si les initiatives de l’Agence sénégalaise pour la promotion touristique (ASPT) sont salués d’autres réglages sont attendus

Selon un expert du milieu, « de tous temps, les hôtels en dehors de Dakar, entre autres sur la Petite Cote travaillent avec la clientèle locale sur les vacances d été, sur les week end durant l’année et sur les vacances intermédiaires. Seulement cette clientèle est habituellement complétée par la Diaspora et les touristes »

C’est pourquoi, selon eux, la stratégie de l’ASPT serait nettement plus rentable en allant communiquer sur les marchés de la sous-région qui sont ouverts ou qui vont prochainement ouvrir plutôt que d’aller communiquer dans le pays alors que tous les clients potentiels connaissent les zones touristiques et les produits touristiques de leur pays, en Côte d’Ivoire par exemple personne ne connait nos zones touristiques.

« D’autre part, le Sénégal a bénéficié pendant les derniers mois d’une très belle presse en France sur les télévisions, de plus nous n’affichons que très peu de morts, c’est effectivement une petite chance en ouvrant rapidement l’aéroport et en le communiquant largement de prendre quelques réservations même si il est précise partout dans la presse professionnelle que plus de 60/100 des Français ne comptent pas quitter leur pays d’ici mars prochain. Ne nous leurrons pas, pour les marches émetteurs classiques, c’est peut-être en octobre 2021 que les choses reprendront et encore !
Pourquoi ne pas agir comme les européens cette année qui sont restés en Europe, pourquoi ne pas activer les marches Africains qui seront sans doute les plus faciles à convaincre dans un premier temps : Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria, Maroc, Algérie ? », se demandent-ils

C’est pourquoi l’ASPT, selon leur lecture, doit organiser des webinair sur une meilleure connaissance de la destination avec les agences françaises, Belges, Allemandes, Néerlandaises plutôt que d’organiser des vidéoconférences avec eux.

L’Etat est appelé à réagir…


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