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"Le Soleil" a célébré ce jour, ses 55 ans : D’un projet présidentiel à un média national d’envergure

Ce 20 mai marque le 55e anniversaire du "Soleil", un quotidien devenu au fil des décennies, une institution dans le paysage médiatique sénégalais. Une aventure éditoriale lancée en 1970, à l’initiative du président-poète Léopold Sédar Senghor, qui rêvait d’un journal national capable de porter la voix du gouvernement, tout en s’imposant comme référence journalistique.


Rédigé par leral.net le Mardi 20 Mai 2025 à 22:15 | | 0 commentaire(s)|

À ses débuts, "Le Soleil" était une petite équipe de sept journalistes, dont trois coopérants français, installés dans un local modeste situé au bout de l’actuelle rue Amadou Assane Ndoye. L’ambiance y était spartiate : une unique pièce, une longue table métallique et une ambition immense. Progressivement, les effectifs se sont étoffés, avec le renfort de figures emblématiques de Dakar-Matin — le journal ancêtre — telles qu’Edou Correa, Serigne Aly Cissé, Abdoulaye Bâ, Emile James Senghor et bien d’autres.

Selon le journaliste Mamadou Koumé, la rédaction de l’époque comptait aussi deux photographes, Ahmed Diawara et Ousmane Diallo. Le premier rédacteur en chef fut Bara Diouf, épaulé par Aly Dioum, en tant que directeur politique, remplacé ensuite par Philippe Gaillard, conseiller français proche de Senghor.

Le contexte politique de l’époque – notamment les troubles de mai 1968 – avait convaincu Senghor de la nécessité d’un organe de presse étatique, capable de relayer la vision du pouvoir. Ainsi naît, le 20 mai 1970, sous l’égide de la Société sénégalaise de presse et de publication (SSPP), "Le Soleil". Le nom du journal est d’ailleurs une suggestion directe de Senghor lui-même, selon Lune Tall, ancien Directeur de la rédaction.

Un média ancré, mais évolutif

Si "Le Soleil" était à l’origine étroitement lié au parti-État, il a su, au fil du temps, prendre ses distances, élargir sa ligne éditoriale et s’adapter aux transformations démocratiques du pays. Aujourd’hui, toutes les opinions y trouvent leur place, des opposants politiques aux voix alternatives.

Le journal a conservé une rigueur professionnelle saluée, servie par des générations de journalistes formés parmi les meilleurs du continent. De Aly Dioum à Lamine Niang, en passant par Alioune Dramé, Ibrahima Gaye, Elhadji Kassé, ou encore Yakham Mbaye, chaque Directeur général a apporté sa pierre à l’édifice, avec des investissements soutenus et une volonté constante de modernisation.

Sous la direction d’Ibrahima Gaye (1994–2000), le journal a franchi un cap technologique majeur en acquérant, en 1998, l’imprimerie Solna, pour plus d’un milliard FCfa. Un tournant décisif qui a renforcé les capacités de production du quotidien.

Un nouvel élan avec Lamine Niang

Depuis juin 2024, "Le Soleil" connaît un renouveau sous l’impulsion de Lamine Niang. Le nouveau Directeur général a misé sur un management participatif, axé sur le bien-être du personnel et l’amélioration du cadre de travail. Une stratégie qui porte ses fruits.

La rédaction s’est rajeunie, de nouveaux reporters ont été déployés dans les régions, avec des moyens renforcés. L’offre éditoriale s’est enrichie : nouvelles rubriques, reportages variés, valorisation de l’information régionale et ouverture à de nouveaux publics.

Parmi les initiatives marquantes, citons la création de nombreux suppléments — notamment un hebdomadaire en arabe — et le lancement prochain de "Soleil du Sud" et "Soleil des Sports". Mais le projet-phare de cette nouvelle ère reste "Le Soleil digital", un supplément numérique tourné vers l’avenir, qui accompagne la transformation du journal en un véritable média moderne.

Après 55 ans d’existence, "Le Soleil" continue ainsi de rayonner, fidèle à sa mission d’intérêt général, tout en s’inscrivant résolument dans la dynamique du temps.