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Le maillon faible de l’économie sénégalaise…. (Par Siré SY)

Rédigé par leral.net le Mardi 20 Mars 2018 à 15:14 | | 0 commentaire(s)|

Le maillon faible de l’économie sénégalaise…. (Par Siré SY)
Le maillon faible de l’économie sénégalaise n’est pas son Secteur privé. Car, sur un budget national d’environ 3 mille milliards de FCFA, le secteur privé apporte les 2 mille milliards. C’est donc pour dire.

A côté des Grandes entreprises, des PME et PMI, ce que nous nommons Secteur informel, est en réalité le Secteur de l’Artisanat qui constitue le tissu le plus dense de notre économie national, en même temps aussi, son potentiel, sa promesse et son problème. Soit dit en passant et à l’attention des Dirigeants et Décideurs, ce n’est pas au Secteur de l’Artisanat avec ses foultitudes de métiers, à s’adapter, mais aux Dirigeants et Décideurs de s’adapter au Secteur de l’Artisanat, en comprenant d’abord ses pulsions (son organisation et son fonctionnement) pour les traduire en offre de biens, de produits et de services.
 
Le maillon faible de l’économie sénégalaise, c’est son patronat et l’éclatement des structures patronales qui ne donnent pas une meilleure lisibilité aux pouvoirs publics en termes de prises de décisions. L’émiettement du patronat sénégalais étouffe le secteur privé national dans son ensemble. Et c’est parce que le patronat sénégalais est éclaté en 3 voire 4 structures faitières que l’Etat et le Gouvernement sénégalais, ont encore beaucoup de difficultés à accompagner notre secteur privé national comme il se doit, afin que ce dernier prenne plus de volume et d’épaisseur dans la commande publique et dans l’économie nationale.

Sans compter, pour les identités les plus remarquables des structures patronales, il y a manifestement un double jeu et des conflits d’intérêt manifestes. Ainsi, ses identités les plus remarquables, siègent souvent dans les Conseils d’administration de multinationales et de transnationales-donc des capitaux et intérêts étrangers – tout en défendant les intérêts et capitaux nationaux, en compétition avec les précédemment cités. Tout un exercice.
Et comble du paradoxe des structures patronales sénégalaises, ceux qui créent le plus d’emplois, de richesses et de la valeur ajoutée dans notre économie nationale, ne sont dans aucune de ces structures patronales. Suivez mon regard….

Le secteur privé sénégalais bute sur trois contraintes majeures : les conditions d’accès au crédit ainsi que son coût car aujourd’hui plus que jamais ce n’est pas l’argent qui manque ; la technologie et l’accès à la propriété foncière.

Et c’est là où un patronat fort, une seule structure patronale orientée Développement, pèsera sur la balance dans les choix des politiques publiques majeures et apportera un début de solution à un reclassement intéressant de notre secteur privé, à côté des chambres consulaires. Dans ce contexte de l’économie globalisée, la mission de l’Etat n’est plus initiale mais seconde.
Entre Secteur privé et Secteur des privés/ Entre Hommes d’affaires et Affairistes
C’est ce que le Maroc a compris à travers la fusion de toutes ses structures patronales en une seule, la CGEM (Confédération générale des employeurs du Maroc). Ce que l’Algérie a compris en mettant en place un patronat unique, le FCE (Forum des Chefs d’Entreprises). Ce que la Cote d’Ivoire a compris en mettant en place la CGECI (la Confédération générale des Employeurs de Côte d’Ivoire). Au Maroc, en Algérie tout comme en Côte d’Ivoire, l’unité organique de leur patronat leur a permis de devenir pour leurs gouvernements respectifs, de véritables forces de propositions dans les choix économiques majeures et à haute profitabilité économique, à même de  permettre au patronat et au secteur privé national de manière globale, de tirer leurs épingle du jeu dans la compétition économique totale et mondiale.
Sans quoi, au lieu d’avoir enfin un Secteur privé national sénégalais qui pèse plus que les capitaux étrangers sur la balance, on risque d’avoir toujours, comme c’est le cas présentement, un Secteur des privés au Sénégal.

Sans quoi, au niveau du patronat, on continuera de ne pas avoir de véritables Hommes d’affaires au sens de Capitaines d’industries, mais davantage d’affairistes qui sont plus dans la captation de ressources et dans l’intermédiation des marchés publics.

Dans son livre ‘’le Capital’’ et à l’aube du Capitalisme, Karl Marx disait ‘’Aux prolétaires de tous les pays, unissez-vous’’. Nous étions dans un contexte de la lutte des classes. Dans ce contexte actuel de la lutte des places, en pleine mondialisation de l’économie, le loup est entré dans la bergerie et ce serait suicidaire de porter les habits de l’agneau. Il faut se mettre dans la peau du renard. Alors, ‘’Patronats (locaux) de tous les pays, unissez-vous’’.