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Législatives : "Tout marabout qui s’engage, doit s’attendre à perdre des plumes"


Rédigé par leral.net le Samedi 1 Juillet 2017 à 10:32 | | 0 commentaire(s)|

De gauche à droite: Serigne Abdou Lahd, Serigne Mansour Sy Djamil, Serigne Modou Kara
De gauche à droite: Serigne Abdou Lahd, Serigne Mansour Sy Djamil, Serigne Modou Kara
Pour les élections législatives à venir, les hommes politiques ont misé sur les chefs religieux. Sur la plupart des listes électorales, que ce soit du pouvoir ou de l’opposition, on retrouve des marabouts.

Dans le département de Mbacké, Kaolack ainsi que sur les listes nationales, plusieurs «enturbannés» ont été investis par les responsables politiques. Une ruée des marabouts vers la chose politiques qui est sujette interrogation.

Selon Khalifa Ababacar Diagne, psychologue-conseiller, il y a des enjeux politiques de part et d’autre, du côté des hommes politiques comme du côté des marabouts.

«Les hommes veulent avoir des antennes au niveau des familles religieuses, parce que les marabouts ont des talibés qui pourraient être considérés comme un vivier électoral. Du côté des religieux, c’est parce que les hommes politiques détiennent le pouvoir temporel, qu'ils sont pourvoyeurs de satisfactions en terme de manne financière et d’autre avantages comme les passeports diplomatiques…

Et comme au Sénégal, il y a les fonds politiques qui font que les hommes politiques peuvent enrichir les marabouts, ce partenariat fait que chacun y trouve son compte
», explique-t-il. L’engagement d'un religieux dans la chose politique, ne serait pas sans conséquence.

Selon Khalifa Ababacar Diagne, il peut même entraîner « l’effritement » de son image. "Tout marabout qui s’engage, doit s’attendre à perdre des plumes, en terme de notoriété et de respect, parce que dans la représentation sociale, ce qui est plus attendu chez un marabout, c’est d’être simplement un guide religieux qui s’occupe de ce qui concerne le pouvoir spirituel.

La politique est du domaine du temporel, c’est une marre à crocodiles, quand on s’y engage, on donne des coups et il faut s’attendre à en recevoir également
», prévient-t-il.

(Source : L’Observateur)