Les caisses de l’Etat vidées : Macky active la douane, les impôts et domaines, pour les renflouer à un sursaut national

La situation financière du Sénégal, après la chute de Wade, est alarmante. Très alarmante, d’ailleurs, parce que la plupart des secteurs de la vie économique sont concernés par ce marasme économique. C’est en ce sens que les aveux de Me Wade, au second tour, sur la situation financière du pays, viennent confirmer les propos tenus, au sortir du premier conseil des ministres du gouvernement Macky-1, par Abdoulaye Daouda Diallo, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget.

A en croire le tout nouveau ministre, les caisses de l’Etat sont quasi vides, car les dépenses ont dépassé les recettes. Ce qui a fait dire à son collègue de l’Intérieur, Mbaye Ndiaye, que: «d’après les éclairages du Président de la République, du Premier ministre, du ministre de l’Economie et des Finances et des autres ministres, nous apprenons que le Sénégal est dans une situation financière extrêmement grave. Le cadrage macroéconomique du Sénégal fait peur. Il faut que tous les Sénégalais le sachent, les mouvements sociaux surtout. Car, cette situation nécessite un effort national, une prise de conscience globale et un sursaut national, pour que chacun y mette du sien».

Parce que, dit-il, le défunt régime n’a rien laissé dans les caisses de l’Etat. Ainsi, pour ce faire, des instructions, selon nos sources, ont été données à la douane et aux impôts et Domaines pour venir à la rescousse de l’Etat, afin de renflouer les caisses. Pourtant, lors d’un de ses temps d’antenne, au second tour, le candidat Abdoulaye Wade avait présagé une situation financière calamiteuse, si son ex-premier ministre arrivait à le succéder au trône. «Je vous assure que quelqu’un d’autre que moi, qui prendrait le pouvoir, ne pourra pas gouverner », avait-il laissé entendre, avant de lugubrement, alerter : « si quelqu’un d’autre prend le pouvoir, deux mois après, ce sera la grève des fonctionnaires qui ne seront pas payés». Et le Président déchu démocratiquement de se justifier ainsi : «si le Sénégal vit une situation financière précaire, c’est par la faute de l’opposition. La campagne menée contre moi a créé une situation qui a chassé les capitaux. Ceux qui avaient investi dans le pays se sont retirés».

C’est en ce sens qu’il avait demandé aux populations de le maintenir à la tête du pays, d’avis qu’il serait le seul sachant comment faire revenir les investisseurs et renflouer les caisses de l’Etat. Face à ces menaces, la réplique de son challenger du second tour, ne s’était pas fait entendre. «Le Président de la République ne détient pas le Budget de l’Etat et ne paie pas les salaires», avait précisé Macky Sall. Il avait rassuré : «nous ferons plus. Notre gestion mettra en avant le credo de la transparence. Beaucoup d’investisseurs vont revenir dans le pays. Le Sénégal sera une destination phare des investissements étrangers».

Sékou Dianko DIATTA (Rewmi)